Chapitre 14

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Depuis peu mes études sont enfin finie pourtant je ne réalise pas encore, à cette occasion Bastian m’a emmener manger italien, ma cuisine préférée et m’a offert un bouquet de fleurs magnifiques. Par cette belle après-midi je vais rendre visite à mon père, Bastian m’a déconseillé de le voir sans lui mais je dois lui annoncer seule que je vais l’aider à remonter cette entreprise. En arrivant je constate que les nouvelles machines fonctionnent très bien, la cadence est plus importante mais en regardant le carnet de commandes je constate que les nouveaux designs ont un succès fou. Ils s’adaptent mieux aux décorations actuelles et laissent aux clients le choix d’un intérieur moderne ou un peu ancien. Bryan m’explique que cette hausse de commande a fait du bien aux employés qui ont retrouvé l’envie de venir travailler ce qui me rassure.

Mes sacrifices servent enfin à quelque chose et puis petit à petit je m’habitue à vivre avec Bastian qui prend bien soin de moi. C’est avec les résultats de production en main que je monte voir mon père en espérant qu’il soit sobre. Je toque puis entre.
<<-Bonjour dis-je
-Ah tu es là
-Tu n’es pas content de me voir papa ?demandais-je surprise
-La soirée de fiançailles s’est bien passé ?
-Oui pourquoi ?
-J’aurais aimé être invité précisa-t-il triste
-Papa je t’ai expliqué au téléphone la raison, on ne pouvait pas le prendre le risque de te voir bourré devant les clients de Bastian
-Et c’est toi qui me disait il y a encore quatre mois que cet homme est ignoble ah non sans cœur et là tu lui manges dans le main
-Je fais ça pour sauver l’entreprise, tu as vu les derniers résultats on a doublé les commandes. Les employés viennent travailler avec le sourire ça ne te fais pas plaisir ?
-Si mais j’ai l’impression de ne plus te reconnaître
-Comment ça ?
-Tu es devenue une gentille petite femme qui attend bien patiemment que son mari rentre à la maison avec le sourire en lui servant un bon petit plat exactement comme ta mère souffla-t-il
-C’est un défaut à t’entendre
-Ta mère le faisait sans arrêt se soucier de moi mais ça a fini par m’agacer
-Et tu as commencé à boire le coupais-je
-Sous l’emprise de l’alcool j’oubliais que j’avais une vie un peu trop parfaite
-Tu avais ce que tout le monde aimerait

Alors pour lui avoir une famille était un ennui ? En entendant ça je me demande si un jour il m’a désiré ou s’il a été obligé de me garder… Il est là en face de moi assis à son bureau mais dans ses yeux la petite étincelle qu’il avait avant en me voyant a disparu comme si j’étais devenu un déchet depuis que je suis parti.
-Ta mère savait comment me faire plaisir mais ne me surprenait plus trop occupé à ton éducation. Pour toi je n’étais que le papa bien gentil qui venai te chercher à l’école mais avec l’âge tu m’as juste vu comme celui qui ramenait l’argent à la maison avoua-
t-il
-Je t’admire toujours mais c’est toi qui ne le vois pas !dis-je blessée depuis toute petite je veux avoir une famille comme la nôtre mais tu as détruit cet idéal en commençant à boire. Alors oui j’ai changé envers toi mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour me protéger
-Te protéger ?
-Tu ne te souviens même pas de ce que tu me disais sous l’emprise de l’alcool a t’entendre je n’étais qu’une merde qui te pourrissait la vie
-Tu veux dire comme quand je viens de vider une bouteille comme celle-ci ?demanda-t-il tout en désignant une bouteille de whisky vide dans la poubelle

Au contenu de la poubelle je sais qu’il n’a pas stopper sa consommation mais l’a augmenter à vue de nez il doit y avoir deux bouteilles de whisky, une de vodka, et je ne sais combien de cannettes de bières. Soudain son regard change, je comprends subitement qu’il est alcoolisé mais le cache depuis avant. Comment ai-je pu ne rien voir ?
-Ne me dis pas que tu es bourré ?demandais-je un poil inquiète
-Aurais-tu peur de moi dans cet état ?me questionna-t-il tout en se levant

Et dire qu’il y a quatre mois il jouait les papas déplorer de faire ce marché aujourd’hui ça lui est bien égal de me voir marier de force à Bastian. Mon corps se met en alerte. Quand il s’approche de moi je reste sur mes gardes. D’un coup je reçois une gifle.
-Réponds moi ! Tu as peur de moi ?
-Oui et ça ne date pas d’aujourd’hui
-C’est peut-être pour ça que tu as accepter aussi facilement ce mariage pour te débarrasser de moi
-Tu te trompes !

Une autre gifle s’en suit mais plus violente qui me fait perdre l’équilibre. Il me regarde le regard noir tandis que je suis à terre. A ce moment je regrette d’être si loin de la production. La tendresse a quitté son visage, il n’a plus aucune douceur envers moi.
-Ne détourne pas le regard vociféra-t-il en m’infligeant un coup dans le ventre

A terre j’ai peur que tout cela recommence, cet enfer m’a détruite et je commence à peine à m’en libérer. Pourquoi je n’ai pas écouter les recommandations de Bastian ? Le coup me fait mal mais après tout à force il sait où viser pour m’empêcher de bouger.
-Arrête suppliais-je

A peine ai-je ouvert la bouche qu’un autre coup suit. Les coups s’enchainent. Il déverse son malheur sur moi alors que je fais tout pour changer ça. Comment un père
peut-il faire ça à son enfant ?
-Tu es faible comme ta mère
-Ne parle pas d’elle ! Tu l’as détruite mentalement avec ton alcoolisme ! dis-je révoltée
-Ah oui ? demanda-t-il en s’accroupissant devant moi
-Elle t’a tout donné et n’a récolter que des coups et des insultes !
-Un jour Bastian te fera subir la même chose
-Tu te trompes !
-Quand elle m’a annoncé qu’elle était enceinte j’aurais dû lui dire d’avorter au lieu de lui dire de le garder, au final si j’en suis ici c’est par ta faute
-C’est faux et tu le sais ! Tu as choisi tout seul de boire
-Ah oui et à cause de qui je me suis tuer au travail ?! Toi pour payer tes satanés études petite idiote!

Il se relève pour se diriger aller à la poubelle, de dos je ne vois rien mais quand il se retourne une bouteille vide en main une frisson me traverse l’échine. En une fraction de seconde elle s’écrase contre le mur derrière moi, des bouts de verre tombe sur mon bras droit me blessant. Du sang coule sur le sol mais il ne semble pas s’en préoccuper.
-Je n’ai jamais voulu être père mais elle semblait si heureuse que je me suis dit qu’une fois mère elle serait moins exigeante mais c’est tout l’inverse qui s’est produit je devais me plier en quatre pour toi et ce n’était jamais assez bien !!!hurla-t-il tout en venant vers moi
-Papa arrête je t’en supplie
-Au début j’ai eu des regrets en acceptant ce marché mais maintenant que je te vois je me dis que j’aurais dû le faire plus tôt

Je dois sortir d’ici sinon cet enfer ne finira pas. Il a totalement perdu le contrôle avec tout l’alcool qu’il a ingurgité. D’où je suis personne ne m’entendra mais je dois agir. Il part à sa fameuse armoire où des bouteilles trônent, il s’attarde pour savoir laquelle il va boire pendant que j’agonise. Il faut que je sorte de cette pièce, juste en descendant l’escalier un employé me verra mais mon corps me fait terriblement mal. Pourquoi tout ça recommence aujourd’hui ? Puissant comme à l’époque dans mes dernières forces je me relève puis sort de la pièce mais dans mon état je ne vais pas vite. Une par une je descends les marches me tenant le bras pour arrêter l’hémorragie, le gros bout de verre qui s’était planté me fait un mal de chien. En me levant je l’ai enlevé. En descendant la dernière marche Bryan passe au même moment, son regard change en une seconde dès qu’il constate mon état.
-Mademoiselle Griffin que vous est-il arrivé ?demanda-t-il paniqué
-Appelez monsieur Garrett et éloignez moi de mon père

Sans discuter il m’aide à me déplacer jusqu’à son bureau. Une fois assise sur la chaise je ne me sens vraiment pas bien. Il ferme à clé puis prendre la trousse de premier secours dans son bureau.
-Je vais désinfecter ça
-Appelez d’abord monsieur Garrett
-Enfin mademoiselle vous avez perdu beaucoup de sang
-Dite lui que c’est moi qui le demande et que c’est très urgent
-Bien mademoiselle

Il prend mon téléphone comme je lui ai demandé, la conversation semble tendu mais cinq minutes il raccroche en me disant qu’il arrive. Bastian risque d’être furieux mais aujourd’hui je sais que mon père doit partir de l’entreprise. Il est devenu nocif pour tout le monde. Bryan commence à désinfecter, je réagis à peine ma douleur au ventre est bien pire.
-C’est votre père qui vous a fait ça n’est-ce pas ?
-Oui
-J’aurais dû vous prévenir qu’il est colérique en ce moment
-Vous n’êtes pas responsable >>

Quinze minutes plus tard tandis que j’essaie de reprendre un peu de force avec un chocolat chaud pour avoir un peu de sucre Bastian débarque dans le bureau de Bryan. Dès qu’il voit mon bandage son expression change.
<<-Qu’est-ce qui s’est passé ?demanda-t-il inquiet en venant près de moi
-J’ai voulu prévenir mon père que je vais l’aider à remonter l’entreprise mais il a pété un plomb
-Ce bandage ne me dit pas que
-Si il a à nouveau levé la main sur moi
-Pourquoi tu ne m’as pas écouté ?demanda-t-il un peu énervé
-Je devais lui parler seule à seul
-Où il est ?
-Dans son bureau mais reste avec moi je t’en supplie dis-je avant de grimacer de douleur
-On devrait aller à l’hôpital
-Ce n’est rien juste mon ventre qui me fait mal
-Mia je ne veux pas prendre de risque, un médecin va t’ausculter
-D’abord je dois sauver ces employés
-Enfin
-Je dois prendre le commandement de cette entreprise mon père n’en est plus capable
-La police va arriver je les ai prévenu dès que Bryan m’a expliqué
-Mais
-Je ne peux plus laisser passer ça il aurait pu te tuer cette fois
-Il n’a jamais voulu de moi avouais-je tristement
-Mais moi oui je t’aime plus que tout
-Je ne sais pas ce que je ferais sans toi
-Jamais tu m’entends je ne te laisserai dit-il en me prenant contre lui
-Bastian j’ai mal dis-je à bout de force >>

La douleur devient insupportable. Je me retiens de hurler mais il n’est pas dupe. Impossible de minimiser plus longtemps. Sans attendre d’explications il me porte et
me conduit à la voiture tandis que la police arrive. Il informe Bryan que temporairement il s’occupera de tout. Les mots de mon père trottent sans arrêt dans mon tête.

Arrivé à l’hôpital j’ai été rapidement prise en charge pour faire des examens, d’après le médecin j’ai reçu un coup mal placé à l’estomac ce qui a provoqué la douleur. Il m’a prescrit un traitement ainsi que de manger des liquides quelques jours pour ménager mon estomac. Nous sommes rentrés depuis deux heures mais assisse sur le canapé je suis incapable de réaliser que j’ai vécu, sacrifier ma vie pour un homme comme lui. Je l’ai longtemps vu comme un héros dévoué à son famille mais en réalité il a toujours été insatisfait de ce qu’il avait. Bastian revient en me donnant une tasse de thé à la main mais je ne dis toujours rien. Il est là en face de moi et je ne sais pas quoi dire.
<<-Tu es sur de ne pas vouloir manger un peu ? Eliza t’a fait une soupe
-Non merci

Il prend ma tasse pour la poser sur la table basse avant de me prendre contre lui. Etonnement ce contact me fait du bien. Je passe mes mains autour de sa taille tandis qu’il passe sa main dans mes cheveux. Quelques minutes plus tard je pleure à chaudes larmes incapable de retenir plus longtemps cette tristesse.
-Pleure si ça te fait du bien

Je m’en veux de pleurer pour un homme pour qui j’ai été un boulet mais à mes yeux il reste mon père celui que j’admire d’avoir été capable de tout gérer mais cette image s’est totalement erroné en moi. Il ne reste plus rien de l’homme doux qu’il pouvait être. Seuls les moments de violences restent dans ma mémoire, voilà donc les seuls souvenirs que j’aurais de mon père.
-J’aurais dû t’écouter dis-je la voix pleine de sanglots
-C’est ton père je savais pertinemment que tu irais le voir sans moi mais je ne pensais
pas que ça finirait comme ça
-Tu vas quand même tenir tes engagements ?
-Même quand il est horrible avec toi tu te soucies de encore de lui ?
-Pas de lui mais de ces employés qui n’ont rien demandé
-Je les tiendrais mais tu devras prendre la direction de l’entreprise
-C’était prévu
-Ton père risque de faire de la prison si tu portes plainte
-Il doit payer pour avoir détruit psychologiquement ma mère et moi
-Tu veux partir quelques jours pour oublier un peu ça ?proposa-t-il
-Je ne sais pas où on pourrait aller
-On peut partir quelques jours à Mykonos si tu veux
-Pourquoi pas
-Et aucun journaliste ne viendra nous embêter je te le promets ce sera juste toi et moi
-Merci >>

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