𝑆𝑜𝑢𝑐𝑖

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𝑆𝑜𝑢𝑐𝑖

*Dans le langage des fleurs, le souci est symbole de chagrin. En Chine, il est associé à la longévité et en Inde au dieu Krishna, le berger délivrant son enseignement sur l'amour et le savoir.*

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La lune se fraye un chemin dans le mutisme de la nuit, comme une âme errant à la recherche d'une quelconque quiétude en vain. Sa lumière guère chauffante comparativement au soleil ardent, me sert de guide dans la pénombre du quartier peu éclairé. J'ai toujours trouvé sa lueur plus véritable, plus douce. Elle nous aveugle pas et ne nous fait pas sueur inconfortablement. Elle nous oriente seulement sur notre chemin sans nulle contrainte à nos corps frêles et limités.

Dans mon corps se dissémine une sorte de calmant imaginaire, un remède que mon esprit à édifier de toutes pièces. J'ai le sentiment de planer, c'est comme si une drogue douce se mouvait dans mes veines. Mes jambes sont délicates, pareillement que la porcelaine, et mon esprit vagabonde doucement au loin, ne voulant pas me revenir.

Je me sens bien. Trop bien.

Emma, Mitsuya.

C'est leurs noms.

Un m'évoque la glycine, la seconde le tournesol.

Le garçon, je le perçois doux, avenant et essentiellement galant, comme une glycine.

La fille, je la perçois enjoué, entreprenante et particulièrement curieuse, comme un tournesol.

Je les apprécie, ce sont déjà mes fleurs favorites.

En chemin, je distingue deux lueurs diverses à la fin de ma rue, à proximité de la maison des Hanagaki. Comme un signal, m'alertant que les minutes suivantes seront les plus exécrables de ma courte vie.

Du bleu, du rouge.

Les rayonnement passent de l'azur au pourpre, une sirène strident accompagne ce cadre abominable, le bruit d'un mort imminent. Il me faut quelques secondes pour saisir l'information sous mes pupilles foncées, et mes yeux haïssent la scène qu'ils sont obligés de contempler. Mon estomac se tord douloureusement, m'empoissonnant la gorge de son liquide acide.

Mes pieds accélèrent sur le bitume, coupant mon souffle pourtant calme auparavant. Mon coeur, lui, me fait bien comprendre que le malheur est en train de s'abattre sur mon entourage, que ma présence les a maudit.

Je déteste ce que je suis en train de vivre.

Hanaé déteste l'odeur du sang qui se dégage de leur maison.

Le blanc de mes yeux est passé aux rouges, soulignant la couleur pourpre du liquide vital qui fraye son chemin sur le trottoir de ce quartier qui était si paisible avant ma venue.

mon coeur est peiné,

mes yeux chagrinés,

et de ma gorge s'échappe un cri de détresse.

Je suis à l'agonie.

Le corps de cette mère aimante à terre dont le sang se vide, me tourmente l'esprit. Les pleurs sonores de ma soeur dont les petites mains secouent son corps inanimé, m'estropient les tympans, mais surtout, surtout le regard de son fils.

Ses deux orbes bleutés m'observent sans lueur, vides. Ils s'interrogent sur la raison d'un tel crime, ils réclament une raison. Une raison assez notable pour justifier une telle misère.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 09, 2022 ⏰

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