𝐶ℎ𝑒̀𝑣𝑟𝑒𝑓𝑒𝑢𝑖𝑙𝑙𝑒

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𝐶ℎ𝑒̀𝑣𝑟𝑒𝑓𝑒𝑢𝑖𝑙𝑙𝑒

*La variété japonaise est aujourd'hui la plus connue, mais c'est en Chine que serait née cette liane odorante et décorative, où une belle légende la met d'ailleurs en scène. Dans un village, vivaient, disait-on, deux sœurs jumelles, Fleur d'Or et Fleur d'Argent. La première tomba malade, mais la seconde ne voulut pas la quitter un instant, malgré les risques de contagion. Toutes deux moururent et furent enterrées côte à côte.*

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𝕋𝕠𝕜𝕪𝕠. La ville dans laquelle je suis née. Une ville magnifique que tout le monde aimerait visiter. J'ai toujours vécu là-bas, pourtant je n'ai jamais vraiment vu cette ville. Moi, je vis dans les côtés les plus écœurants de Tokyo, à l'abri des regards. Là d'où je viens, les humains n'ont aucune morale, aucun principe, ni de pitié. Là d'où je viens, c'est la loi du plus fort. Et pour être fort, il faut avoir l'âme noire. Aussi noire que le ciel dans la nuit. Mais contrairement au ciel, il n'y aura pas de petites étoiles pour illuminer la noirceur de ton âme. Cette triste vérité je l'ai appris à 9 ans. Le jour où on m'a demandé de tuer. Le jour ou j'ai pris une âme qui n'avait rien demandé.

26/06/2006, 𝑇𝑜𝑘𝑦𝑜📍

- Hanaé, j'ai peur.

Mon regard se tourne vers la petite voix qui m'appelle. Ses petits doigts tiennent mon gilet avec plus de force et de peur. Des larmes silencieuses traversent ses petits joues, rougi par l'angoisse. Ses yeux céruléens me fixent avec peur et incompréhension. J'aimerais la rassurer et radoucir son joli visage. J'aimerais lui dire que tout va bien et qu'on sera bientôt dehors, mais je ne peux pas. Je ne peux pas lui garantir que tout va bien se passer. Moi-même je me pose des tas de questions sur la suite des évènements. Mais je ne peux décemment pas laisser son visage se tordre de peur sans rien dire.

- Je sais que tu as peur. Mets ton visage contre mon cou et ferme les yeux. Pense à quelque chose de joyeux et tu verras que tu iras mieux.

- Je peux penser à la glace aux chocolats qu'on avait mangés la dernière fois ?

Un sourire se forme sur mon visage en pensant à ce fameux jour qui me semble si lointain à présent. Elle m'avait supplié de lui prendre sa glace préférée et je ne pouvais pas refuser devant ses jolis yeux bleus. Mais ça en valait le coup. Je suis heureuse de savoir que ce souvenir la rassure.

- Bien sur. Quand on sortira d'ici je t'achèterai plein de glaces aux chocolats. , je chuchote mes mots à proximité de son oreille pour la rassurer.

- Tu promets ?

- Oui. Je te le promets.

Ses yeux pétillent face à cette nouvelle et un grand sourire décore son petit visage. Elle met sa tête au creux de mon coup et ses bras m'enlacent. Je la tiens encore plus fermement contre moi et fait en sorte de calmer mon rythme cardiaque pour ne pas la stresser. Les quelques secondes de silence m'apaisent profondément. Avoir cette boule d'amour contre ma poitrine me rend si heureuse ! Entendre sa respiration, maintenant assez calme, me donne le courage d'avancer. Je suis reconnaissante de l'avoir près de moi dans ce monde si cruel. Dans ce monde qui est mien.

Mais malheureusement, la garder ici avec moi n'est pas une option. Je dois la ramener en lieu sur, quelque part où elle pourra vivre avec tout le bonheur qu'elle mérite. Je ne peux pas la laisser sombrer. Je ne veux pas voir cette lueur enfantine disparaitre de ses pupilles. Je ne veux pas qu'elle devienne comme moi. C'est l'étoile qui a illuminé mon âme noire. C'est l'espoir qui me fallait pour partir de ce monde qui me dégoûte tant ! Elle me donne le courage que je n'ai pas, alors moi je me dois de lui offrir la vie qu'elle mérite.

𝕹𝖔𝖘 𝖆̂𝖒𝖊𝖘 𝖊́𝖌𝖆𝖗𝖊́𝖊𝖘Où les histoires vivent. Découvrez maintenant