𝑃𝑒́𝑡𝑢𝑛𝑖𝑎

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𝑃𝑒́𝑡𝑢𝑛𝑖𝑎

*Cette belle fleur qui ravit nos jardins au mois de juin ne fait pas dans la tendresse. En effet, le pétunia sert soit à exprimer sa colère, à montrer qu'on est furieux envers la personne à qui on l'offre, soit à demander à la personne qui en reçoit un bouquet la raison de sa colère. Offrir des pétunia peut être une bonne façon d'entrer en matière pour une explication franche entre deux personnes.*

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- 𝕐-𝕐𝕦𝕜𝕚𝕠...

Mon cerveau n'assimile pas ces images, mon regard réfute catégoriquement l'idée de se poser sur le cadre à mes pieds. Mes pupilles ne trouvent que lui, mes yeux appellent les siens dans un geste désespéré d'affection et de rassurement. La couleur écarlate à mes pieds ne cesse de prendre du terrain jusqu'à même effleurer mes pieds nus sur ce carrelage passé de blanc à pourpre. Le froid que je ressens aux pointes de mes orteils, suffit à m'écoeurer est dans un mouvement brusque et irréfléchi, je cours affolée et surtout troublée vers la silhouette présente devant moi.

Dans ma course, mes pieds n'ont pas hésité à courir dans la flaque rougeâtre qui a maintenant aussi taché ma robe blanche de pyjama. Mes pas ensanglantés engendre des traces terrifiantes sur le sol, signe qu'un drame est arrivé ici. Mes bras fébriles passent sur la taille de cet homme beaucoup plus grand que moi, mon oreille lui se pose sur son torse sali par cette couleur qui me débecte tant. Les battements de son coeur tourmenté me consolent, et les petites perles d'eau aux coins de mes yeux daignent enfin laver mon visage d'enfant de toute angoisse.

Mes pleurs muets atteignent malgré moi ces oreilles, et quand il resserre son étreinte, une tornade de larmes s'abat sur ma personne et mes pleurs, conséquence d'une grosse frayeur, se font plus fort et plus prononcé. 

- Hanaé... le rouge ne te va pas bien.

La nuit portes conseille ? Non. Mes paupières s'ouvrent doucement, éblouies par le soleil se levant sur Tokyo. Il me faut d'abord quelques secondes pour totalement immergé de mon sommeil profond et, en ayant enfin repris mes esprits, je saisis aussitôt que Eri ne se trouve pas ici. Les draps froissés à ma droite en sont une preuve formelle. 

Un bâillement quitte mes lèvres sèches en manque d'eau. Je frotte mes paupières lourdes, signe d'une courte nuit, et entreprends de sortir de mon lit moelleux et me diriger vers la salle de bains au bout du couloir. Ma vision s'arrête sur la porte de la chambre de Takemichi. Prise de curiosité, je toque trois coups distingue sur la porte mais, comme je m'y attendais, aucune réaction de derrière la porte. Il est sûrement en cours. J'ouvre délicatement la porte, et l'odeur du parfum de Takemichi attaque mes narines, que je pince dû à la forte odeur masculine présente.

Il a sous-estimé la force de son parfum, j'espère qu'il n'est pas parti avec cette quantité sur lui.

Un rictus apparaît sur mon visage en repérant une lettre sur son bureau sur lequel mon prénom est inscrit. Mes pas me mène vers ce bout de papier, et mes doigts le déplient doucement comme par peur qu'il disparaisse subitement. 

"Chère Hanaé,

Je suis certain que tu rentrerais dans ma chambre et j'en ai profité pour l'asperger de mon nouveau parfum, tu le trouves comment ? Tu penses qu'Hina va aimer... ?

Bref ! Je termine plus tôt aujourd'hui vers 14:40, tu peux te pointer devant le collège, j'dois te dire un truc méga important ! Et ramène des mochis s'il te plaît, dit à la boulangère en face du collège que tu veux des mochis au nom d'Hanagaki Takemichi, elle saura quoi te donner.

𝕹𝖔𝖘 𝖆̂𝖒𝖊𝖘 𝖊́𝖌𝖆𝖗𝖊́𝖊𝖘Où les histoires vivent. Découvrez maintenant