Elle marchait les mains dans les poches. Elle enfonça sa tête dans son écharpe sentant le froid la percuter à mesure qu'elle avançait. Elle fixait le sol tout en chantonnant la musique qu'elle écoutait dans ses écouteurs. Elle n'avait pas de but précis. Non, elle marchait sans savoir où aller, de toute façon elle connaissait cette campagne comme sa poche. Elle y habitait depuis seize ans maintenant. Elle marchait. Elle marchait, ne voyant pas que la nuit était tombée. Elle était maintenant éclairée par la seule lumière de la pleine lune. Oh, elle se fichait d'être au milieu de nul part à cette heure. Elle n'avait pas peur. Elle ne croyait pas aux histoires de fantôme ou de pleine lune qu'on pouvait raconter. Elle se contentait de marcher.Elle marchait depuis un bon moment maintenant. Elle s'apprêtait à faire demi-tour mais quand elle releva la tête, elle ne reconnut pas où elle était. Le brouillard était tombé sans qu'elle le voie. A présent, à l'horizon ne se trouvait plus qu'une épaisse masse blanche. Quand elle se retourna, elle ne voyait pas mieux. C'est comme si le brouillard l'emprisonnait. Elle ne paniqua pas. Elle tentait d'avancer lentement en faisant attention de ne pas trébucher sur quelque chose. Elle avait l'impression que plus elle avançait, moins elle voyait, si bien qu'elle finit par se demander si elle allait dans la bonne direction. Elle s'arrêta et joua nerveusement avec son pendentif. Son portable vibra alors :
De Maman :
Lou, il faut que tu rentres maintenant.La jeune fille voulait répondre mais il n'y avait aucun réseau. Elle rangea alors son cellulaire, se disant que de toute façon elle allait rentrer. Elle se remit à marcher à tâtons priant pour qu'elle aille dans la bonne direction.
Quelques minutes plus tard, le brouillard s'estompa et laissa place à une brume largement moins épaisse. Lou vit enfin où elle marchait. Elle leva la tête et découvrit qu'elle se trouvait dans un quartier qu'elle n'avait jamais vu. Elle tentait de se repérer mais dû avouer qu'elle était perdue. Elle voulait appeler sa mère mais elle n'avait toujours pas de réseau. La jeune fille décidait finalement de s'aventurer dans ce quartier pour le moins inquiétant en espérant trouver quelqu'un pour la renseigner à propos de là où elle se trouvait.
Les routes étaient larges et les trottoirs petits. Aucune voiture ne passait ou n'était garé sur le bas-côté. Il n'y avait aucune lumière, ni provenant des maisons, ni des lampadaires. La lune étant caché par la brume, Lou finit par utiliser la lampe de poche de son portable pour s'éclairer.
Il n'y avait absolument personne dans les rues. « En même temps il est déjà 21h » pensa la brune. Elle cherchait donc un panneau qui lui indiquerait la direction mais n'en trouva pas. Les rues n'avaient même pas de nom. « Où est-ce que je suis tombé encore ? » dit-elle. Lou entendit alors un bruit derrière elle. Elle se retourna et cru voir quelqu'un se faufiler derrière un mur. Elle commença à le suivre. « Hé ! Attends ! » cria-t-elle « Je suis perdue, j'ai besoin d'aide ! Revenez s'il vous plait ! ». Après quelques minutes à courir elle finit par abandonner. Était-elle si effrayante que ça ? Elle ne pensait pas faire peur du haut de son mètre soixante-cinq. De plus, son entourage lui avait toujours dit qu'elle faisait preuve d'un certain magnétisme.
Elle finit par décider de retourner là où elle était arrivée. Une fois qu'elle atteignait la fin du quartier et qu'elle voulait en sortir, un épais brouillard fit de nouveau son apparition. Elle éclairait le chemin tant bien que mal avec la lumière de son téléphone mais elle ne voyait pas plus que quelques centimètres à la ronde.
Au bout d'un moment, le brouillard se leva enfin. Mais Lou ne put qu'observer qu'elle était revenue dans ce quartier glauque. « C'est pas vrai, c'est une malédiction ? » grogna-t-elle.
Elle retourna de nouveau en arrière mais la même chose se produisit.
Elle tenta deux fois encore de s'en aller mais elle dû se rendre à l'évidence, elle était coincé ici. Il fallait qu'elle trouve un endroit pour dormir et attendre que le brouillard qui entourait la ville se lève enfin.
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Fade like the fog
FantasyElle marchait les mains dans les poches. Elle avait ses écouteurs dans les oreilles pour tenter d'oublier ce qui la tourmentait. Elle s'est enfoncée dans le brouillard sans savoir que jamais il ne s'estomperait. Sans savoir que jamais elle ne revien...