𝐇𝐞𝐮𝐫𝐞 𝟏 - 𝐑𝐞𝐧𝐚𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐠𝐫𝐞𝐭𝐬

198 27 4
                                    

    Albus avait attendu une heure entière dans cette pièce étrange. Le sorcier avait voulu s'imprégner de cet espace puisqu'il allait y rester un long moment. Il avait alors découvert une grande fenêtre qu'il n'avait pas distingué auparavant. Dumbledore s'approcha de cette fenêtre avec une certaine curiosité. A travers cette fenêtre, il pouvait apercevoir une nuée de nuages roses et pales. Au milieu de ce paysage, le vide, juste le vide et rien d'autre. C'était à la fois doucement sublime et purement effrayant. Dumbledore se demandait où se trouvaient les frontières de cet endroit encore plus mystérieux que le ciel sur Terre. Ici, rien ne faisait sens, rien ne semblait à sa place.
    Le directeur de Poudlard s'appuya sur la fenêtre, sa tête toucha le verre froid et il pensa. Il pensa à sa vie et à ce qui était en train de lui arriver. Il était mort et se retrouvait comme réincarné. On lui donnait une seconde chance. On lui proposait de se racheter. Alors le sorcier avait décidé de tenter sa chance.
    Néanmoins, une question refait encore sans réponse : Qui était la personne avec qui il allait passer ces 12 heures ? Albus s'était rendu compte que cela voulait dire quelqu'un allait mourir et il supposait également que cette personne lui serait proche, qu'il la connaitra. Il pensa à McGonagall, Severus lui vint à l'esprit, Harry même. Une partie de lui désigna la seule personne qu'il ait jamais aimé mais ce cri ne fut pas assez fort pour que Dumbledore ne le considère. Il ne pensa pas au mage noir, le sorcier cherchait à l'oublier. Le directeur de Poudlard resta contre la fenêtre un long moment à réfléchir à tout cela avant d'aller s'assoir sur la chaise dos à la porte, se demandant ce que lui réservait l'heure prochaine.

***
    Gellert était là à observer son ancien amant assis sur cette chaine. Il savait que c'était Albus, Albus Dumbledore. Il savait que tous les regrets qui l'habitait étaient liés à cet homme, cet homme qui avait su lui faire découvrir un monde qui lui faisait autrefois horreur. Le directeur de Poudlard, de son côté, se retourna, entendant la porte s'ouvrir.
    Lorsque le regard des deux hommes se croisèrent, le temps ne fut plus, il disparut au profit du son puissant des regrets. Chacun vit sa vie défiler, chacun vit ses regrets défiler. Mais surtout Dumbledore et Grindelwald comprirent qu'ils allaient passer 12 heures ensemble, dans une même pièce. C'était un étrange mélange entre le paradis le plus doux et l'enfer le plus total. L'espace d'un instant, les deux hommes étaient seuls au monde, seuls face à leurs sentiments. Chacun sentait son coeur battre de plus en plus vite. Les longues années qu'ils avaient passé loin l'un de l'autre les avaient tous deux déchirés, déchirés d'une manière différente mais indélébile. La mort avait donc été la seul chose qui avait pu les réunir.
    Ce fut la réceptionniste qui interrompit cet instant :
- Je vous laisse douze heures. Si une fois ce temps écoulé, vous n'avez pas effacé vos regrets, je me devrais de vous emmener tous deux en enfer, où vous serez à jamais séparés.
    Sur cette dernière phrase, elle ferma la porte sans laisser aux deux hommes la possibilité de poser la moindre question. Ils étaient désormais seuls, dans un petite pièce, avec une simple fenêtre, deux chaises et une table de bois. Gellert, perturbé, se mit à marcher vers la fenêtre et se positionna de la même manière qu'Albus un peu plus tôt.
    Le directeur de Poudlard le fixait. Grindelwald avait la même tenue que le jour où ils s'étaient battus pour la dernière fois. Ce jour-là, Albus avait fait tombé le grand mage noir mais il avait surtout perdu son ancien amant. Lors de ce combat, Albus avait senti la tristesse le submerger. Lors de cette bataille, il avait découvert une facette de son ancien amant qui l'avait profondément effrayé. Il avait vu dans ses yeux une lueur si terrifiante qu'elle l'avait déstabilisé. Dans les yeux du mage noir se trouvait une flamme où se mêlaient mal et pouvoir. Cette flamme devenait de plus en plus brillant, de plus en plus imposante. Le Gellert que Albus avait connu n'était pas ainsi, non il n'était plus. Le Grindelwald avec qui il avait passé tant de bons temps avait disparu pour de bon. Dumbledore ne se battait plus avec un ami mais bien avec un ennemi. Une ligne avait été franchi ce jour-là et la vie d'Albus en était sortie changée. Alors, lorsque Grindelwald avait été amené à Askaban, Dumbledore avait senti son coeur se déchirer. Puis, il y eut le coup de grâce, Gellert encra ses yeux dans les siens l'espace d'une seconde. Cette fois-ci, le coeur de Dumbledore se brisa et même l'homme ne fut pas en mesure de résister longtemps. Albus s'effondra. La seconde d'avant, il fixait son amant et la seconde d'après, il était à genoux. Des larmes avaient pris place dans ses yeux menaçant de s'échapper à tout instant. Et pourtant... Le mage noir n'avait plus été le même depuis ce jour-là car malgré tout ce qui avait pu se passer, il en était ressorti avec une seule certitude : Gellert Grindelwald était son âme soeur. L'avenir avait donné raison au directeur de Poudlard, plus jamais il n'était tombé amoureux, ou du moins, pas aussi passionnément qu'avec Gellert Grindelwald.
    Aujourd'hui, lorsque le regard du mage noir avait rencontré à nouveau celui du directeur de Poudlard, cette flamme n'était plus. Elle avait été remplacée par une lueur plus douce. Gellert avait changé mais du point de vue du directeur, cette flamme de pouvoir avait disparu pour laisser place à une flamme apaisante et presque réconfortante.
    Lorsque Dumbledore avait été amené dans cette pièce, il s'était demandé ce qu'il faisait à cet endroit. Il était certain de n'être gouverné par aucun regret et pourtant, il ne pouvait pas être plus loin de la vérité. Il regrettait de ne pas avoir dit à Grindelwald à quel point il l'aimait. Il regrettait de ne pas avoir davantage tenté de le dissuader de partir vers la magie noire. Il regrettait de ne pas l'avoir supporté davantage. Il regrettait de ne pas lui avoir hurlé un « je t'aime » lors de leur dernier combat. Il regrettait de ne pas avoir su quoi faire lorsqu'il l'avait vu pleurer. Il regrette de ne pas avoir compris plus tôt que le mal le décimer. Dumbledore regrettait de ne pas avoir eu la chance de vivre avec cet homme. Il regrettait de ne pas pouvoir parler de lui à quiconque pour apaiser sa souffrance. Et à cet instant, il regrettait de ne pas être capable de lui adresser la parole pour lui parler de tout ce qu'il ressentait.
    Le mage noir tentait, de son côté, de ne pas observer Albus car il savait que si ses yeux venaient à se poser sur lui, le sentiment qu'il tenait d'enterrer depuis si longtemps allait remonter et faire des ravages. Intérieurement, cela le faisait rire : Gellert Grindelwald, le grande mage noir, avait peur de faire des ravages.
    Albus avait repensé à leur dernière combat alors que la première chose qui vient à l'esprit de Gellert était la nuit où Ariana, la soeur de Dumbledore, était morte. Albus avait perdu sa soeur mais Grindelwald avait aussi perdu beaucoup cette nuit-là. Il avait vu son seul ami, son seul amour, son premier amant, son seul confident, son bras-droit, son meilleur compagnon, sa moitié, son âme-soeur et bien plus encore. Le mage noir avait vu Ariana s'effondrait au sol, le mage noir avait vu son amant se précipiter sur le cadavre de sa soeur avec Albertforth. Il avait vu le plus jeune frère lui lancer un regard glaçant de haine. Puis, il fut mis six pieds sous terre après avoir croisé les yeux larmoyants de son compagnon. Le directeur de Poudlard avait vu une flamme de pouvoir et de mal mais le mage noir avait vu dans les yeux de ce dernier une flamme bien différente. Cette flamme était faite d'un profond sentiment de trahison, de tristesse. Grindelwald avait aussi cru apercevoir de la haine. Il avait eu raison, Dumbledore l'avait détesté mais l'amour qu'il ressentait pour le sorcier avait pris le dessus. La haine s'était alors peu à peu effacée pour laisser place au deuil.
    Gellert avait toujours pensé qu'il était un homme qui ne portait en lui pas le moindre regret. Néanmoins, lorsqu'il repensait à cette nuit, il comprit que beaucoup de ses regrets prenaient leur source à ce moment de sa vie. Il regrettait de s'être battu contre Albus et Albertforth. Il regrettait d'avoir jeté ce sort. Il regrettait d'avoir été tant aveuglé par le pouvoir. Il regrettait d'avoir choisi le pouvoir plutôt que l'amour. Il regrettait d'avoir été attiré par la magie noire. Il regrettait d'avoir voulu prendre le pouvoir. Il regrettait d'avoir tué tant de sorciers et mordus innocents. Mais surtout, il regrettait d'avoir abandonné son amant.
    Chacun des deux sorciers restaient de leur côté, sans prononcer le moindre mot. Le temps passait néanmoins même si pa sue moindre mot n'était échangé. Une ambiance pesante réglée dans la pièce. Cette ambiance reflétait tout le poids des regrets qui asseyaient les deux hommes. Ils restaient dans leur silence de pierre sans se jeter le moindre regard.
    Au bout de 45 minutes, ce fut Gellert qui craque le premier. Il alla s'asseoir sur la chaise face à Dumbledore. Il positionna ses mains face à lui et respira un grand coup :
- « Harry Potter a gagné » dit-il d'une voix douce.
    Albus ne fut pas sûr de bien comprendre ce que venait d'affirmer le mage noir alors il leva les yeux pour finalement poser les yeux sur l'homme face qui il était enfermé dans cette pièce. Gellert était toujours aussi beau, voilà ce qui traversa l'esprit du directeur de Poudlard alors qu'il posait ses yeux sur cet homme qui avait tant peuplé ses songes. Albus savait que Grindelwakd n'était pas mort ainsi et que c'était le monde dans lequel ils étaient qui voulait que le mage noir soit ainsi, comme il était il y a presque 70 ans lors de leur dernière combat. Gellert avait toujours été séduisant mais le jour de leur dernier combat, et ce malgré le mal qui brulait dans le fond de ses yeux, Dumbledore n'avait jamais trouvé son amant aussi beau.
- « Albus, je te dis que Harry Potter a gagné, Voldemort a été vaincu »
    Le sorcier ne répondait pas, il était trop occupé à observer, à fixer, à admirer, à contempler Gellert Grindelwald, l'un des mages noirs les dangereux que le monde ait connu. Le mage comprit peu à peu que Albus ne pouvait pas répondre et peu importe finalement car dans le fond, il n'était plus que tous les deux dans cette pièce, loin du monde des vivants. Dans cette pièce, ils en oubliaient presque le temps leur était compté s'ils voulaient se rendre au paradis.
- « Je suis parti d'un monde sorcier en paix, Albus. Plus personne ne pouvait faire du mal à notre communauté. »
    Cette fois-ci, Dumbleodre fut en mesure d'entendre les dires de Grindelwald :
- « Harry a réussi ?! Il a réussi ! Je le savais, je le savais capable d'une telle chose ! »
    le sourire de fierté qui se posa sur les lèvres du sorcier reconforta le coeur froid du mage noir qui crut le sentir exploser lors que le sourire se transformait en rire.
- « Je suis is heureux que tu me dises cela, Gellert ! » le remercia Albus Dumbleodre.
    Dans un mouvement précité, le directeur de Poudlard saisit les mains de son ancien mandat qui étaient posées sur la table. Il y eut un moment suspendu plutôt bref et les deux revinrent à la réalité. Albus s'éclaircit la gorge en retirant ses mains, laissant un Gellert perdu. Il reprit ses esprits et commença à raconter à Dumbleodre ce qu'il savait que Voldemort et sur ses habitudes à la prison. Même Tom Jedusor avait fait peur au second plus grande mage noir de l'Histoire. Intrigué par les anecdotes que Grindelwald, Albus osa finalement posé une question :
- Mais comment es-tu mort toi ?
- Voldemort m'a tué, répondit aussitôt Gellert en fixant ses mains pensivement.
    Gellert n'avait pas eu peur de mourir. Il avait fait face à cela avec un sang-froid qui en aurait surpris plus d'un. Le mage noir au passé sombre avait simplement accepté son sort, sachant que chaque jour qu'il avait passé dans sa cellule, n'avait eu aucune influence sur personne. Il repensait d'ailleurs à l'instant où Voldemort avait pointé sa baguette face à lui pour lui lancer un sort de la mort. La vie de Grindelwald avait été étrange et remplie en permanence de mélancolie. Le mage noir avait passé une grande partie de sa vie accompagné de la solitude. Il n'avait jamais vraiment eu de vrais confidents. Albus Dumbledore avait été la seule personne à qui il avait raconté ses secrets les plus sombres. Alors, être dans cette pièce avec cet homme à qui il avait tant confié, réveillait en lui une face inconnue qu'il avait longtemps oublié.
- Il t'a tué ?
- Oui, répondit doucement Grindelwald, il m'a permis de te rejoindre.

    Les deux amants étaient submergés par les souvenirs et les regrets et pourtant, une heure venaient de passer....

_____________

Voilà le deuxième chapitre de cette fanfic.
J'espère qu'il vous plaira !
N'hésitez pas à voter ça m'encouragerait énormément à continuer.

Pensez-vous que les deux hommes arriveront à dépasser leurs regrets et leur passé ?

Bisous (PS : faut que je vous trouve un nom 😂)

Entre paradis et enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant