I am you [BTS]

Chapitre 2

Je n'ai pas le temps de poursuivre mes observations de ce corps ne m'appartenant pas que ce fichu téléphone se remet à sonner. Il ne s'arrêtera probablement que lorsque j'aurais décroché. Mais en me levant, je trébuche à cause de l'engourdissement de mes membres. Il faut donc que j'apprivoise ce corps. Je réussis péniblement à me relever et une fois debout, je me fais vite la remarque que mon corps est incroyablement grand et bien bâti. Je me demande si mon visage est resté le même... J'espère que non, ça serait perturbant de voir mon propre visage si enfantin sur un corps comme celui-ci.

Après quelques pas vacillants, j'ouvre enfin la porte d'où la sonnerie retentie. J'écarquille les yeux face à l'énorme pièce dans laquelle j'atterris. De la même manière que dans la chambre, tout est épuré, d'un blanc scintillant du sol au plafond. Quelques plantes ornent un coin de ce que je suppose être le salon au vu de deux imposants canapés gris prenants place devant une télé accrochée sur l'un des murs. La baie vitrée de la chambre semble s'être étendue sur le pan de mur qui compose cette pièce la plongeant dans un bain de lumière, le blanc éclatant la rendant encore plus lumineuse. Une cuisine ouverte se trouve plus en arrière et je peux voir que tout transpire la richesse. Tout est propre et bien rangé. On pourrait croire que personne n'y vit mais quelques magazines trainent sur la table basse et une tasse repose sur le comptoir démesuré de la cuisine. Mais le plus important c'est que j'aperçois enfin la source de ce vacarme. Le téléphone est posé sur la table de la salle à manger, celle-ci se confondant entre le salon et la cuisine.

J'attrape le téléphone et appuie sur le bouton vert sans prendre le temps de lire le nom qui s'affiche.

- Allo ? Je souffle, un peu déconcertée par toute la situation irréaliste dans laquelle je me trouve.

- Ah enfin ! J'ai cru que je t'avais perdu pour de bon ! Je ne sais pas si tu es au courant mais ça fait déjà 10 minutes que je t'attends en bas de ton immeuble. Si tu ne veux pas que je t'abandonne tu as intérêt à te dépêcher. Je viens te chercher tous les jours, tu pourrais me montrer un peu de respect... Une voix masculine me répond, visiblement déçue de moi, ou plutôt de mon hôte.

- Euh... oui, pardon, j'arrive tout de suite... Ma voix est grave, je l'aime bien cet hôte, il me paraît plutôt attrayant.

- Mais qu'est-ce que tu fiches ? Tu viens de te réveiller alors qu'il est déjà 14h ? Tu as 3 minutes pour arriver, je suis garé à l'endroit habituel.

Il me raccroche au nez sans que je ne puisse demander aucun autre renseignement. Mais qui c'était ? Et 3 minutes seulement pour trouver de quoi s'habiller ? Mon dieu, j'espère sincèrement que je suis dans un rêve et que je vais me réveiller. Même si tout cela semble bien trop réel pour n'être que le fruit de mon imagination.

Je me précipite dans la chambre et récupère les vêtements posés sur la commode. On va dire que ça fera l'affaire. Un pantalon noir style jogging avec un simple t-shirt blanc assorti avec une chemise bleue. L'ensemble me paraît harmonieux même si je n'ai pas le temps de chercher un miroir dans ce labyrinthe. La prochaine fois, j'essaierais de savourer le moment où je déshabille ce corps plus qu'attirant. Je fonce vers la porte principale de l'appartement, en prenant soin de mettre les baskets blanches qui trainent au sol. J'attrape également le sac à dos qui repose à côtés des autres chaussures, ainsi qu'une casquette. J'aime beaucoup porter des couvre-chefs, pourquoi m'en priver même dans la précipitation ?

Je dévale les escaliers, je ne prends même pas le temps d'attendre l'ascenseur. Combien y a-t-il de marches dans cet immeuble ? Je suis essoufflée arrivée enfin en bas mais cet organisme semble plus résistant que mon corps chétif original. Je pense que je commence à m'habituer aux jambes puissantes de mon hôte. Je me demande combien d'heures de sport il fait par jour.

Le téléphone se remet à sonner.

- Je suis là, où êtes-vous ? Je demande, toujours à bout de souffle.

- « Vous ? », je t'ai certes demandé du respect mais c'est perturbant hyung ! Enfin bon, je suis garé devant à droite, toujours la même voiture.

Et il raccroche encore sans que je ne puisse rajouter quelque chose, c'est agaçant. Il a bien dit « hyung » ? Où est-ce que je me trouve bordel ? Je sors de l'immeuble et j'observe ce qui m'entoure. De nombreux autres immeubles se dressent tout autour de moi. Je suis dans un quartier de luxe, tout est propre, rangé. Quelques arbres habillent les rues. Cet endroit me semble familier mais je suis sûre de n'être jamais venue par ici.

Après avoir apprécié la vue, je me dirige vers les voitures garées à ma droite. Quelle est donc sa voiture ? Une rangée de véhicules noires, tous du même modèle, se trouvent devant moi. Mais je pense deviner quelle voiture appartient à cet ami. Car une seule voiture sort du lot, et je pense que mon hôte peut traîner avec des gens aussi fortunés que quelqu'un qui possède cette Porsche Panamera. Je n'y connais pas grand-chose aux voitures mais j'ai l'œil pour ce genre de bijoux. Pourquoi ? Car Jimin en possèderait une. Et oui je connais tout d'eux, ça pourrait en devenir flippant.

Je m'approche ainsi de la fameuse voiture en priant pour que mon interlocuteur s'y trouve. Sinon mes déductions se verraient fausses et il faudrait que je regarde dans toutes les voitures si quelqu'un s'y trouve.

Mais c'est le choc. L'image que me renvoie mon reflet à travers la vitre de la jolie Porsche me procure une émotion proche de la tétanie. Ça ne peut pas être possible...

- Ah te voilà enfin ! Namjoon-hyung, pourquoi tu ne rentres pas ?

L'homme que j'avais au téléphone me regarde avec interrogation après avoir ouvert la vitre. Mes sources étaient donc vraies. Jimin possède bien une Porsche Panamera. Car mon interlocuteur n'est rien d'autre que lui-même.

Et mon hôte est simplement Kim Namjoon.

Je suis Kim Namjoon.