Chapitre 4

236 13 6
                                    

« Il faut que je sorte de dégrisement, que je récupère ma vie d'avant, mais à quoi bon prendre un ticket? Si c'est pour me faire crosser par des connards sans âme et sans valeur, à quoi bon se forcer à tricher ? J'appréhende le 'encore toi?' de ma mère et le regard effrayé de mon frère. Y aura personne pour m'épauler à part le sourire de l'épicier, lui acheter 2-3 bières avant de passer la nuit dehors avec haine rage et remords. Et t'inquiète pas je perd pas le nord. Même si l'autre crie partout que je vaux pas mieux qu'un voyou, elle a ressorti les vieux dossiers et rien à foutre que je lui répète qu'elle sait pas tout. Je te parle pas de ceux qui font pas mieux, ceux pour qui ça fait longtemps que mon nom est devenu tabou. Et quand je suis là ils font semblant alors qu'en vrai ils rêveraient de me tordre le cou. Faut dire que les mensonges ont pas arrangé le coup. Les langues de pute en ont fait tout autant. C'est jamais tout le temps noir ni tout le temps blanc. Malgré ça, même si je suis dépassé, que je dors plus, j'essaie de tirer des nouveaux plans, de quoi me refaire, reprendre de l'air, de l'altitude, trouver une fille bien et sortir de ma brume. Peu importe ce que tu m'opposes, je ferai mes armes tout seul. Je veux qu'on me parle bien et qu'on m'estime pour ce que je suis, éviter à tout prix ce modèle de défaite qu'on m'a prescrit. Quoi de pire que ce putain de trio: métro boulot dodo, quand t'as déjà pensé à la fin? Mais t'acceptes pas de voir le monde tourner sans toi même si parfois tu sais très bien que t'en es pas très loin. Y a pas de saints ici bas, non, juste des mecs comme toi et moi qui veulent tromper le tout puissant sous des apparences de vauriens vraiment pas séduisants. On fait quoi? On crame chaque jour comme des condamnés. Parce qu'on a tous peur du jugement dernier. »

-Fauve.

Je finis par éteindre la télévision, estimant avoir eu assez d'information sur l'avancée des recherches de la police. Louis en profite pour se blottir contre moi et nos lèvres se rencontrent de nouveau. Je crois qu'on pourrait s'embrasser toute la nuit. Toute la vie même. La température monte d'un cran et j'inverse nos positions pour me retrouver au dessus de lui. Mes mains se glissent doucement sous son T shirt et je commence à rouler des hanches, le faisant gémir. Toutefois, j'essaie un maximum de me contenir, parce que je ne sais pas si on a vraiment envie d'aller plus loin ce soir. Enfin si, on en a envie, mais est ce qu'on n'a pas aussi envie de faire durer encore un peu ce jeu de séduction entre nous? 

- On continue à se faire languir ou on cède à la tentation? Je murmure à Louis entre 2 baisers. 

Il me fait un petit sourire, ses mains caressant mon dos, son mon T shirt. 

- J'ai beau t'avoir laissé m'embrasser, je suis pas un mec facile, Harold Styles. 

- Dis celui qui regarde mes fesses en traitre pendant que je me change. 

- C'est toi qui n'avait pas fermé la porte. 

Je ris doucement avant de déposer de nouveau mes lèvres sur les siennes. 

- On résiste encore un peu alors? 

- Oui... Il me sourit. 

- Il va me falloir une bonne douche froide alors. Je ris en me redressant, me dirigeant réellement vers la douche. 

*

Un silence de plomb s'installe entre nous lorsque nous pénétrons à l'intérieur du foyer que nous avons choisi d'aider ce mois ci. Même si pour nous, pouvoir offrir une seconde chance à tous ces gens est la meilleure des récompenses, c'est toujours difficile de faire face à la misère et la détresse du monde, d'autant plus pour moi qui l'ai vécue pendant 10ans. C'est Louis qui a trouvé cet endroit: un foyer mère enfant pour victimes de violences conjugales. J'étais tellement fier lorsqu'il nous en a parlé. Ca allait de soit que ce serai notre premier choix. 

Stockholm SyndromOù les histoires vivent. Découvrez maintenant