Chapitre 8

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« On a fait l'amour comme c'est pas permis, dans ces hôtels aux étoiles infinies. Ensemble on a tellement snifé la vie. T'es mon Elvira je suis ton Tony. Je t'ai dans le sang comme une leucémie. Je suis ton Clyde et toi t'es ma Bonnie. On sortira en vie de cette bijouterie c'est promis. Baby love, baby love, je me sens tellement puissant à tes côtés, je leur ferai la guerre pour te diamanter. Baby love, baby love, si on doit mourir ce soir faisons tout sauter, faudra viser nos crânes pour nous séparer. T'es ma Juliette, moi ton Roméo, nos familles n'acceptent pas nos rodéos. T'es l'inspiration de toutes mes mélos, j'suis ton Lennon, t'es ma Yoko. En quête d'adrénaline et d'interdit, on a braqué toutes les bijouteries de Paris. Tu mérites tellement ce magnifique rubis, j'suis ton Brad Pitt, t'es ma Jolie. Tous ces képis devant la porte qu'ils viennent, on va leur montrer combien on s'aime. Le monde est à nous faut qu'ils comprennent, j'suis ton Barack toi ma Michelle. J'éviterai le ballon et le linceul, j'suis ton David et toi ma Spice Girl. Prends les diamants et sort le Désert Eagle. »

-Soprano

Nous les avons entendus fouiller dans toute la maison pendant des heures, à la recherche d'indices surement. Nous sommes restés cloitrés l'un contre l'autre dans ce coin du grenier pendant tout ce temps. Ca me rend malade de les savoir en train de fouiner dans ce qui est depuis plus d'un mois notre nid d'amour, peut être de réquisitionner certaines de nos affaires. Je sais qu'ils ne trouverons rien de compromettant, nos armes, l'argent, et tout ce qui nous sert pour les braquages ne sont pas ici, mais c'est plus quelque chose de sentimental. Personne n'a le droit de s'immiscer comme ça dans notre vie privée. C'était tellement long, que nous avons finit par nous assoupir l'un contre l'autre. Je sais que ce n'était pas prudent non plus, mais nous n'avons rien contrôlé. Quand je rouvre les yeux, le silence est total, je tend l'oreille pour tenter de capter le moindre bruit qui pourrait m'indiquer la présence d'un policier, mais rien. Avec douceur, je caresse le bras de Louis pour le réveiller. Ses yeux papillonnent alors qu'il se redresse doucement.

- Ils sont partis? Il murmure.

- Je crois.

Sur la pointe des pieds, nous marchons jusqu'à la trappe et l'ouvrons le plus discrètement possible. Je fais signe à Louis de ne pas bouger et saute pour redescendre à notre chambre. Mon cœur se serre en voyant l'état dans lequel ils ont laissé la pièce. Tout est sans dessus dessous. Quand je suis sûr que plus personne n'est ici, je dis à Louis de descendre, et je le vois se crisper à son tour à la vision du matelas retourné. Ils ont emmené nos draps. Les draps dans lesquels on a fait l'amour, et ça m'écœure de savoir qu'ils ont accès à notre intimité comme ça. Louis lâche un cri de stupeur et je me précipite dans la salle de bain pour voir ce qu'il se passe, prêt à en découdre s'il le faut.

- Ils ont pris nos alliances! Il s'écrit, sa voix se brisant à la fin de sa phrase.

Et vu de l'extérieur, ça peut paraitre futile, mais vraiment, ça me brise un peu plus. Nous avions laissé nos alliances sur le bord du lavabo pour prendre notre douche, et nous nous sommes ensuite directement mis au lit, et n'avons pas eu le temps de les remettre quand nous les avons entendu rentrer. Je prend Louis contre moi et embrasse le dessus de son crâne.

- Nos alliances putain... Il gémit.

- Je sais... Je vais aller nous en chercher d'autres, promis.

Et clairement, si ça ne courrait pas à notre perte, je me serai rendu directement au commissariat pour aller les récupérer. Je ne vois pas à quoi elle peuvent leur servir en plus, leur unique but est de nous toucher, nous affaiblir un peu plus.

*

Nous avons récupéré le peu d'affaires qu'il nous restait, et nous avons quitté les lieux par la suite. J'ai trouvé un petit appartement à louer non loin de la banque que nous visons, et nous avons décidé de retarder un peu notre action. Nous savons qu'après le braquage, nous serons séparés un moment, et je voulais passer un peu plus de temps avec lui. Il est devant la baie vitrée, il observe la ville quand je viens me coller à son dos.

Stockholm SyndromOù les histoires vivent. Découvrez maintenant