CHAPITRE V

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A 12ans, on est pas très poussé physique, on ne fait pas attention à ce qu'on mange, le regard des autres n'est pas si important que ça. Je ne dis pas que c'est le cas pour tous mais pour moi, oui.

A 17ans c'est l'horreur, entre les boutons de la puberté qui nous poursuivent, les remarques quand tu veux te servir du style: tchouooo, tu vas manger ça ? Tu crois que c'est bon pour toi ? Kieee tu vas exploser un jour...
Les regards désapprobateurs de ton entourage quand tu prends une sucrerie... C'est l'enfer.

Je passais ma vie à me regarder dans le miroir, j'avais pris du poids et je me sentais mal dans ma peau.
Lorsque j'étais au lycée, je passais ma vie à rire ou je cherchais à faire rire pour qu'on me trouve une qualité, qui permettrait aux autres de voir que je ne suis pas simplement la grosse mais la grosse drôle.

Je n'étais plus dans le même lycée que Diana et Claire. Ma mère avait eu une promotion et on avait déménagé pour une maison plus grande dans un quartier plus chic dans la commune d'akanda.
J'avais ma propre chambre et la télé était devenue une amie proche. Avec Yaël notre passe temps était de suivre et télécharger des mangas.
On se faisait des soirées rien qu'à nous soit dans ma chambre, soit dans la sienne. La vie de cité me manquait, mes amies me manquaient...

On s'appellait mais pour moi ce n'était pas pareil, je trouvais qu'il y avait une petite distance qui s'était créé et ça me faisait mal car je ne savais pas comment rompre se fossé.

Elles avaient leurs vies désormais, une vie sans moi, c'est là que je me suis également tournée vers la nourriture. Cette amie qui ne me déçoit jamais et me procure un bien fou.
Lorsque je suis déprimée, en colère ou que j'ai une émotion forte, je dévalise le frigo et je m'enferme dans ma chambre. Il arrivait que je fasse deux voir trois jours sans sortir de là, j'avais à manger, une douche interne, une télé à quoi bon. Je me suis beaucoup renfermée durant cette période et c'est là que j'ai appris à parler aux gens tout en cachant qu'en moi ça n'allait pas fort.

Ma mère n'étant plus trop à la maison à cause de ses responsabilités ne voyait rien bien sûr. Lorsqu'elle était là, je sortais un peu de ma chambre, je connaissais ses heures par cœur donc je m'adaptais.

La seule personne avec qui j'étais entièrement moi c'est Charles. Malgré le fait qu'il avait eu son Bac, il était allé s'inscrire à l'UOB, il prenait toujours du temps pour me voir à l'école quand il pouvait et quand il ne pouvait pas, on s'écrivait où on s'appellait. On avait activé le forfait d'appels par mois qui nous permettait de parler H24. Je pouvais le joindre à n'importe quelle heure et lui pareil.

Il avait repris sa première année à la fac d'économie, il la repassait cette année, ce redoublement lui avait fait mal, mais il avait su se relever. Il vivait au campus désormais. Campus qui n'était pas loin de mon établissement Nelson Mandela.
Il arrivait que lorsqu'un prof annule un cours j'aille chez lui, on se faisait des après midi films, on parlait ou on jouait à la Playstation. Il avait eu une chambre sans coloc donc on était à l'aise.

Notre relation était toujours aussi platonique rassurez-vous. On a fini par devenir de bons et vrais amis... Même si au fond de moi je voulais plus, j'ai fini par me contenter de ce qu'il pouvait me donner. C'est mieux que rien et puis regardez- le ! Qu'est ce qu'il ferait avec une fille comme moi?

Il est beau avec un sourire Ma-gni-fique , de belles dents bien propres, un corps de rêves mince et musclé ( il s'est mis à la gym l'année dernière, kho il voulait du muscle pour je ne sais quelle raison alors qu il est parfait), il prend soins de lui et il a un bond cœur. Toujours poli et serviable, il fait passer les autres. Avant lui, sa famille est sa priorité. Vous avez vu un homme comme ça où ? Même vous même. Et c'est une fille comme moi qu'il va regarder.
Lol

Ma vie de GrosseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant