Ma vie de Grosse

CHAPITRE XVIII

Je suis fiancée, je suis fiancée.
Je vais me marier, je vais me marier.

Attendez, je vais sérieusement me marier? Moi?

Le lendemain de sa demande, j'ai attendu qu'il parte pour faire l'annonce officielle aux filles par vidéo conférence. Même vous même.
On a crié comme des folles, on a pleuré et on a rit. Corine la folle a pris une course juste pour venir voir ma bague de fiançailles.
On a papoté toute la pause au bureau et elle est repartie.

Une semaine après, Yann a demandé à rencontrer mes parents pour leurs demander officiellement ma main.
Un vrai vieux jeu. Mais que j'aimais ça.

Bien sûr que ma mère a dit oui, elle se doutait déjà de ce qu'il y avait entre lui et moi. Ma mère sait tout je vous jure. Papa Paul était très content. Il a sympathisé avec Yann. Je l'ai dit à Yaël par téléphone et il m'a dit qu'il était content pour moi. Lorsqu'il viendra les vacances, c'est pour battre Yann aux jeux.

Les parents n'ont pas fait de vagues et maman le mois qui a suivi a organisé mes fiançailles avec Yann.
C'était officiel, j'étais fiancée à Yann TCHANGO et mère d'une petite fille. J'avais du mal à être loin d'eux mais Yann ne voulait plus qu'on dorme ensemble. Il venait après le boulot et retournait chez lui. Les weekends il déposait Noémie et vaquait à ses occupations.

Yann n'est pas un enfant, il était prêt depuis pour ce mariage. C'est moi qui étais surprise pas lui.
En deux mois il avait toute la marchandise que ma famille avait exigé y compris la somme pour la dot.
Selon lui, on ne tarde pas , on va vite quand on est sûr d'avoir des appuis solides. Il est devenu Monsieur proverbes.

Charles a recommencé à m'écrire dès qu'il a su pour mon mariage.
Il me disait que je ne pouvais pas nous faire ça, que je ne devais pas oublier ce qu'on a vécu, patati et patata.

Parfois il lui arrivait de me téléphoner complètement ivre, pour me dire des choses très déplacer, il refusait que quelqu'un d'autre me touche, qu'il a été et restera le seul homme de ma vie, que je suis une p*te et pleins d'autres choses.

Je l'ai dit à Yann et il simplement dit de le mettre sur liste noire et de signaler son numéro à la maison de téléphonie mobile.

Alors il a changé de numéro et rebelote. Je l'ai encore bloqué et j'ai changé de numéro.

Corine m'a dit que depuis qu'il a appris que je me mariais, il n'est plus le même. Il s'est mis à boire et fait même preuve de violence envers sa femme qui est presqu'à terme.

J'ai été triste pour lui mais j'ai réalisé qu'il ne m'aimait pas.
Ce n'est pas de l'amour qu'il démontre mais de la pure sorcellerie. Il est marié et père de deux enfants bientôt, tant que moi j'allais mal, il n'y avait pas de problème. Sa vie était belle, il enceintait sa femme et vive la vie.
Mais une fois que j'ai eu accès au bonheur. Il ne veut pas. J'ai accepté de le laisser dans son mariage. Quand il a eu son enfant, j'étais heureuse de savoir qu'il continuait sa vie.
L'amour c'est ça ! C'est vouloir le bonheur de l'autre.
En vérité, je l'ai aimé plus que lui ne m'as aimé.

Les préparatifs de mon mariage avançaient bien et plus les jours avançaient pour j'étais en paix et pas du tout stresser.

Je continuais mon sport avec mon coach personnel et de surveiller mon alimentation.
À date, je fais 79 kg. Je suis si fière de moi. Je me suis métamorphosée. Et j'en suis la plus heureuse. Je compte être pile poil à 75kg pour mon mariage. Je nageais dans le bonheur.

Puis un jour en sortant du boulot j'ai eu l'impression d'être observer, cette impression a persisté le lendemain alors je l'ai dit à Yann. Il venait me cherche tous les soirs pour me déposer à la maison et les matins pareil. Je me suis vite habituée à avoir un chauffeur.
Pendant un mois, on faisait le même trajet.

Un soir je reçois un appel de Yann comme quoi Noémie est à l'hôpital, qu'elle a été fauchée par une moto juste devant le portail de l'école. Elle est au 4 ans maintenant ma princesse.

Mon cœur a manqué un battement et j'ai cru que j'allais mourir. Je suis sortie du bureau en catastrophe et j'ai arrêté le premier taxi qui passait pour l'hôpital Général.

Dans le taxi j'ai appelé Yann, il m'a dit qu'il était déjà à l'hôpital et qu'il attendait les nouvelles. Je lui ai dit que j'arrivais, que tout irait bien et que je l'aimais. Il devait être fort pour nous, pour Noémie.

Dès que j'ai raccroché, j'ai senti comme une odeur bizzare et puis plus rien.

Je me suis réveillée dans une chambre que je ne connaissais pas. J'avais les mains et les pieds attachées. J'étais en sous vêtements et je transpirais à grosse gouttes. Il faisait chaud.
J'ai crié autant que je pouvais mais c'est comme si personne ne pouvait m'entendre.

Je n'avais plus de voix, j'avais faim, j'avais soif et j'avais chaud.

Je ne sais combien de temps j'ai passé dans cette chambre car les fenêtres étaient recouvertes avec du contre plaqué et des journaux. J'avais perdu la notion du temps.

Je pleurais sans cesse. Et ma Noémie, est ce qu'elle allait bien? Est ce que c'était grave, le fait de n'avoir aucune nouvelle me faisait tellement mal.
Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, ni pourquoi j'étais là.

Je ne faisais que pleurer, crier à l'aide et toujours personne.
Avec la faim, les forces me quittèrent petit à petit, je senti comment elles s'en allaient de mon corps pour laisser place à une fatigue extrême.

Combien de jours avais-je passé ici, je n'en savait rien. Et personne ne venait.

Fatiguée, je me dis que je devais juste attendre la mort, attendre qu'elle vienne me prendre et qu'elle m'emmène.
Apparemment, je n'avais pas droit au bonheur sur cette terre. Dès qu'il s'approchait trop prêt de moi, il s'en allait aussi vite qu'il était venu.

J'ai pensé à mon père, mon petit bout de bonheur qui s'en est allé en me laissant seule.
J'ai pensé à mon histoire avec Charles.
J'ai pensé à ma mère, qui allait vivre sans moi, au début elle serait triste mais elle saura se relever.
J'ai pensé à Yann, mon amour, que je n'aurais pas la joie d'épouser un jour, je ne serai jamais la mère de ses enfants, je ne serai jamais mère, je ne connaîtrais jamais les douleurs de l'enfantement.
Et mon cœur, ma Noémie, je ne serai pas là quand elle aura ses premières règles, quand elle aura son premier béguin, quand elle aura son bac, quand elle terminera ses études. Je ne serai
Pas là pour mon petit frère lorsqu'il reviendra au pays diplôme en mains, pour mon autre petit frère lorsqu'il ira à l'école, lorsqu' il se battra la première fois.

Je vais tout raté parce que je n'ai pas droit au bonheur.

Le temps est encore passé et lorsque j'ai senti que j'étais à bout, la porte s'est ouverte.

J'ai pleuré lorsque j'ai vu...