Mariage forcé

Chapitre 9 : Départ pour l'Espagne !

Quand Daniel ouvrit les yeux le lendemain, il se rendit compte qu'il se sentait incroyablement bien reposé !

Il se fit la réflexion que cela devait être la première fois  depuis son arrivée dans le manoir.

Oui, il se sentait bien. Comme s'il flottait littéralement sur un petit nuage !

Alors...

Oui, en effet, il se trouvait bien sûr quelque chose... Mais c'était loin d'être un nuage !

Il ouvrit lentement les yeux et son regard se posa sur la fenêtre donnant sur le jardin puis, en le baissant un peu, il put voir un bras. Un bras qui était relié à une épaule et à l'autre extrémité, à une main - ce qui était encore une chance, car se réveiller avec un bras et rien qu'un bras autours de soi était légèrement flippant. Parce que, oui, ce bras l'enlacait. Voire l'étreignait carrément.

—Que..., murmura-t-il avant de reconnaître l'odeur toute particulière de son, désormais, mari, et de se taire.

Il recula un peu sa tête et tomba sur le visage endormit et serein de l'autre homme. Ses traits étaient si détendus... Lui aussi semblait avoir et être encore en train de bien dormir. Alexandre semblait presque accessible... Pour peu qu'on puisse vouloir l'atteindre.

—Et c'est mon mari, pensa-t-il en continuant de le détailler sans bouger d'un millimètre.

Mais il n'allait pas rester là à attendre que la belle — le beau — au bois dormant daigne ouvrir les yeux. Doucement, pour ne pas le réveiller, il bougea son bras de sa taille et le reposa sur son propre torse avant de se redresser tout aussi lentement. Il allait juste se changer et puis pourquoi pas descendre manger un bout.
Un coup d'oeil au réveil lui appris que l'heure du petit déjeuner était largement dépassée. Comme prévu, personne ne les avait dérangés et c'était tant mieux. Mais maintenant, il avait faim. Et il devait bien l'avouer qu'une bonne tasse de lait chaud le tentait !

Il se changea dans le silence le plus total avant de quitter la chambre sur la pointe des pieds, jetant un dernier et rapide coup d'œil sur le bel endormi qui ne semblait pas encore s'être rendu compte de son absence.

Et encore une fois, c'était tant mieux.
Pas qu'il n'aimait pas Alexandre mais il ne pouvait pas dire non plus qu'il l'appréciait plus que ça. Ils avaient mal débuté leur relation. Peut-être que les choses auraient été différentes s'ils avaient su plus tôt ce qui les attendait. Mais bon. Les choses étaient comme elles étaient et il ne pouvait plus rien y changer maintenant. Ils allaient devoir vivre avec.

Il n'avait pas encore fait deux malheureux pas qu'une gouvernante apparaissait déjà devant lui.

—Bonjour à vous, mademoiselle, mais je n'ai besoin de rien. Je descendais juste pour boire un lait chaud. Par contre, Alexandre dort encore, alors évitez peut-être de le déranger... Si vous avez besoin de lui dire quelque chose je suis là. Je suis son époux après tout, ses affaires sont également les miennes.

L'air légèrement gêné de la jeune gouvernante le surpris alors il se tut quelques secondes.

—Vous ne veniez pas pour cela, c'est exact ?
—En effet... Monsieur de Rosival m'envoie vous chercher. Il souhaiterait vous parler. Cela concerne votre voyage de noces avec son fils.
—Évidemment, avec son fils, avec qui d'autre ? songea légèrement amer Daniel avant de parler. Eh bien... On remettra le lait chaud à plus tard ! Où se trouve-t-il ?

Elle lui sourit légèrement, désolée pour lui, avant de lui apprendre qu'il l'attendait dans le petit salon. Il s'y rendit sans trop se perdre pour la première fois et ce, malgré son sens de l'orientation assez défaillant.