Mariage forcé

Chapitre 6 : Oui, je le veux

—V-Vous... ! s'étrangla la voix de Daniel alors qu'il regardait l'homme en face de lui qui ne lui accordait pas le moindre regard.

Il se tourna un petit peu vers sa mère qui se trouvait aux côtés d'Oscar et, semblerait-il, de son épouse. Et même si celle-ci semblait absolument radieuse, il fut happé par le regard de son beau-père qui lança une œillade en coin à Rose.
Et ce coup d'œil, Dan en aurait mis sa main à couper, ce n'était absolument pas pour voir comment elle prenait la chose, loin de là.
«Au moindre faux pas...»
C'était ce que ça voulait dire.
Si Oscar avait si bien et surtout si rapidement accepté que sa mère soit présente, ce n'était pas uniquement pour qu'il accepte la main de sa "fille", mais bien pour l'utiliser comme moyen de pression.

Il se remit rapidement dos à eux en fermant quelques instants les yeux.

—Mon Dieu, faites que ce soit une blague...
—Mon futur époux n'est donc pas content de me voir..., susurra Alex à ses côtés, suffisamment fort pour qu'il l'entende sans pour autant bouger d'un millimètre.

Daniel l'ignora en tâchant de respirer calmement. Il finit par rouvrir les yeux lentement.
Près d'eux, surtout dans leur dos, se faisaient entendre et voir les flashs des photos prises sur l'instant. En s'en rendant compte, Dan afficha un sourire assez doux et se tourna vers son futur époux.

—Regardez-moi, imbécile, murmura du bout des lèvres le plus petit des deux hommes sans se débattre de son sourire.

Celui qui avait reçu ce surnom pour le moins adorable  haussa un sourcil et se tourna doucement - très, très doucement - vers celui qui allait bientôt vivre avec lui.

—De quel droit est-ce que..., commença-t-il à murmurer avant d'être coupé par la voix forte d'un Dan ne parlant, de toute évidence, qu'aux journalistes.
—Je sais que nous n'avons pas encore échangés nos vœux, mais je suis las d'attendre ! Je me sens tellement heureux de pouvoir unir ma vie avec celui que j'aime... Je suis le plus heureux des hommes, Alex. Et avant que cette union, que notre union, ne commence, je voulais que tout le monde ici soit témoin de notre amour... Parce qu'après tout... Un mariage n'est qu'un bout de papier, n'est-ce pas ? Et ce bout de papier ne reflètera jamais, oh ça non, jamais, ce que nous connaissons ni ce que nous ressentons l'un pour l'autre...

Ni une, ni deux, alors que la salle se remplissait d'un tonnerre d'applaudissements et de flashs des caméras, Daniel se hissa sur la pointe des pieds, agrippant d'une main ferme la nuque d'un Alex pétrifié et pressa ses lèvres sur les siennes dans un baiser chaste mais rempli - assez faussement - d'un amour sincère.

Lorsqu'il se recula, Dan ne put s'empêcher de remarquer le sourire en coin de l'homme qu'il venait d'embrasser, mais loupa totalement un second sourire venant de derrière eux et dont il ne comprendra la signification que plus tard.

—Vous appelez cela un baiser, vous... ? Et je me marie avec un puceau, en plus de ça...

Ni une ni deux, Alex renversa en arrière un Dan surpris afin de l'embrasser à pleine bouche, ne se soucient plus une seule seconde du protocole.

Perdu dans les sensations qu'il ressentait, Daniel fut à la fois déçu et surpris quand l'homme d'église toussota afin de les ramener à la cérémonie.

Comme si de rien n'était, le baiser se termina ainsi et chacun reprit sa place devant l'autel.

—Si vous avez fini, nous pouvons peut-être commencer ?

L'assemblée ricana, s'amusant de la gêne des deux futurs époux, et la cérémonie commença véritablement.
Il y eut la liste des droits et devoirs que chacun devaient respecter l'un envers l'autre. Et pendant tout ce temps-là, Daniel réfléchissait à ce qui l'attendait pour après la cérémonie. Est-ce qu'ils partiraient en voyage de noces ? Cette perspective lui sembla totalement insensée car qui disait voyage de noce voulait également dire nuit de noce.