Chapitre 8 : Préparatifs du voyage de noces - 2/2

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La journée se passa assez calmement. Alex et Daniel s'evitèrent le plus possible. De toute évidence, ce qu'avait dit ce dernier avait blessé le plus jeune. Et cela, il pouvait le comprendre. Comme premier réveil, ça aurait pu mieux se passer...

Mais pourquoi s'était-il énervé de la sorte ? Peut-être avait-il un passif suspect... Que pouvait-il savoir après tout ?

Puisqu'ils partaient le lendemain soir, en réalité, dans l'optique de ne pas croiser de journalistes, Daniel avait demandé aux gouvernantes de lui donner le nécessaire pour faire ses bagages. Chose qu'elles avaient fait avant de le suivre dans la chambre où se trouvait, comme par hasard, son époux.

—Monsieur, vous n'avez pas à faire cela...
—Mais enfin, j'ai tout de même le droit de choisir ce que je veux prendre pour mon propre voyage de noces, tout de même !

Cette attention avait le don de l'agacer de plus en plus. Il n'était pas impotent enfin ! Ni manchot ! Et encore que ce serait le cas, il saurait se débrouiller.

—Daniel.

Le nommé se tourna vers Alex qui venait de lui parler et qui secoua négativement la tête pour lui signifier d'abandonner.

—Mesdames, fit Daniel avec un grand sourire amical. Sincèrement, vous avez d'autres choses à faire. Je vais faire ma valise tout seul comme un grand et...
—Daniel.
—Et... Quoi "Daniel." ? Et si elles me mettent des chaussettes et que je n'en ai pas envie, hein ? Ou qu'il me manque des boxers ?!

Le plus grand soupira sèchement et s'approcha de lui pour attraper son poignet alors qu'il commençait à sortir les vêtements de leur armoire.

—Maintenant, ça suffit ! Tu n'es plus un roturier et tu as des servantes qui sont payées pour faire ce qu'elles font !

Daniel écarquilla les yeux en entendant les paroles de son mari avant de détacher brusquement son poignet de ses doigts.

—Écoute-moi bien, Alexandre de Rosival ! Que tu sois bipolaire passe encore, que tu sois un parfait connard également ! Mais sache que tu n'as aucun droit de m'insulter, tu m'entends ?! Désormais, tu es tout comme je le suis à ton égard, mon mari ! Tu es mon égal ! Alors insulte-moi si ça te chante, mais si je suis un roturier ou que je l'ai été, tu t'insulte par la même occasion ! De plus, si tu ne voulais pas d'un gars comme moi, il ne fallait pas accepter ce mariage !

D'un geste rageux, Daniel s'éloigna et sortit de la pièce en prenant bien soin de claquer la porte, laissant le plus grand ainsi que les servantes dans un silence pesant.

Il fallut bien le reste de l'après-midi à Daniel pour se calmer totalement. Il savait qu'il faisait tâche dans cette immense demeure, dans cette famille ou le sens même du mot "récupérer" n'avait justement aucun sens. Ici, si on cassait quelque chose, on le rachetait immédiatement. Il n'avait pas appris à vivre de la sorte, et cela, que ce soit son beau-père ou son époux, ils allaient devoir apprendre à faire avec.

L'air d'Oscar lui revint en tête. Était-il vraiment si dangereux ? Devait-il faire profil bas en espérant de pas faire d'impaire pendant tout le reste de sa vie ? Pourrait-il revoir sa mère ou son meilleur ami ? Peut-être que si un jour il se rapprochait d'Alexandre, il pourrait avoir des réponses à ses questions. En attendant...

—Rah, bon sang..., soupira-t-il à voix haute en se redressant.

Il allait bientôt être temps d'aller souper.

Et après... Dormir. Avec son mari. Qu'il avait envie d'étrangler.

Mais soit.

•••

Mariage forcéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant