Chapitre 8

235 39 0
                                    

 

            En croissant furtivement le visage implacable du cheikh qui fixait durement les grilles en fer surplombées de pointes dorées qui barricadaient le palais, Coralie crû en défaillir bien qu'elle fut assise dans ce siège étrangement moelleux. Si auparavant leur rapport était très embêtant et gênant, du faite que le cheikh manquait littéralement de retenue sur ses compliments, aujourd'hui il était claire qu'entre eux deux, c'était un rapport orageux qui venait de s'établir. L'atmosphère dans la voiture était froide et un silence sépulcrale y régnait en maître. Tout au long du trajet, Coralie avait eu l'impression de s'étouffer, que l'air manquait à ses poumons. Elle avait songé même que tout était préférable à se silence un peu trop bavard, qui semblait bien plus pesant qu'une corde au cou, pendue à un sycomore dans le désert. Pendant les deux heures de route au cours de laquelle ils avaient roulé dans cette atmosphère, Coralie avait pensé présenter à nouveau au cheikh ses excuses, mais elle n'osa s'y harsader. Les excuses, cet homme n'en avait que faire....

Alors, dès que le véhicule s'arrêta sur la cour du palais, devant le bâtiment principal, et qu'elle vit le cheikh s'éloigner d'elle pour disparaître dans les dédales d'escalier menant à son bureau sans lui adresser, ne serait-ce qu'un dernier mot, Coralie compris que les choses n'en seraient que plus compliquées jusqu'à ce qu'elle ne lui offre une solution miracle. Mais existait-il vraiment une phrase simple pour demander à un souverain de quitter gentiment son trône ? Surtout que ce souverain, s'était Ahmed Rayahd, le fils du cheikh Mohamed Rayahd, le roi fou ?
Coralie quitta ses pensées lorsqu'elle entendue Amir, le vieil homme qui l'avait surpris dans le jardin, l'interpeller.

- Alors?

- Catastrophique, répondu Coralie en devinant aisément la question de ce dernier.

Sur ce, Amir lui adressa un regard compatissant, puis s'en alla à la poursuite du cheikh, sans un mot de plus. S'en était bien assez ainsi, se murmura Coralie en elle-même, tout en bénissant le ciel que le vieil homme ne chercha pas à nourrir sa curiosité au près d'elle.  Coralie resta ainsi, debout sur la cour pendant un bon moment, songeant encore à la manière grotesque par laquelle le cheikh l'avait abandonné ici. Lorsqu'elle revient enfin en elle, elle jeta un coup d'œil à toutes les issues du palais et constata enfin qu'elle n'était pas seul. De lourds regards indiscrets étaient fièrement dressés sur elle, faisant monter un million de frisson dans son corps. Très vite, Coralie s'empressa de quitta la cour pour se réfugier dans le somptueux jardin où, les premières roses offraient leurs pétales au regard du soleil brillant.

Une fois à son aise,  confortablement assise sur une balançoire en bois soutenue par de solides chaînes accrochées aux branches d'un arbre, la jeune femme soupira et se mit à songer à un moyen pour faire savoir au palais ainsi qu'à son propriétaire, ses sincères sentiments.. Dans son esprit en proie à une si grande préoccupation, les pensées les plus vivent ne furent pas celles de détrôner son frère, mais plutôt celle qui mettaient en exergue ce cheikh au tempérament aussi implacable que le marbre.

         Djamel Chaccour....

Aujourd'hui plus qu'hier, et bien pire qu'il y avait trois jours, ce nom là fit frissonner d'effroi rien qu'à y pensé. Coralie se souvient qu'au début ce qui l'effrayait bien plus que la taille étonnante du cheikh ainsi que sa sculpture tel un dieu Grec furent ses yeux noirs et profond, au creux desquels, s'allumaient des flammes. Aujourd'hui, bien plus que sa détermination à toutes épreuves, c'était l'orgueil de la victoire et le plaisir de la vengeance satisfaite qu'il peignait fièrement sur son visage, qui là laissait toute chose.   Le cheikh n'avait même pas encore abattu son premier coup ; mis à part son plan d'attaque au cas où ceci terminera en guerre entre leur deux royaumes, il n'avait même pas encore élaborer sa première stratégie plus pacifique. Pourtant, il avait l'air fière, le regard rempli d'orgueil comme un victorieux. Était-ce l'assurance de la gloire ? Où l'habitude des batailles livrées ?

Derrière les dunes de MélithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant