Chaotic Lover || Daryl Dixon

[5] Le porche

Le porche

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Point de vue de Lexy

Je ne me souviens pas la dernière fois que je me suis allongé ainsi sur un porche pour pouvoir admirer les étoiles.

"Maman regarde, c'est la grande ourse !"  

La voix de ma petite sœur me revient suivit du rire de ma mère. Je me souviens le regard tendre qu'elle adresse à mon père tandis que Maria sautait sur moi pour me montrer l'étoile du berger.

Nous vivions dans un quartier fortuné avant que tout ça commence. Malgré l'éloignement et les différents mode de sécurité des différents domaines nous sommes vite restés les seuls à avoir survécu. 

"Argh ! Partez sans moi." indiquez mon père blessé par la morsure d'un mort.

Un coup de feu retentit paralysant mes jambes. 

"Ma chérie dépêche-toi ! Ils arrivent je t'en supplie."

La porte menant au jardin n'était qu'à quelques mètres mais mes jambes refusaient d'avancer. 

Je ne me souviens plus de la suite. Mes oreilles bourdonnes et je vois ma mère se faire dévorer de l'autre côté de la porte. Exactement à l'endroit où je me trouvais avant sauf que maintenant c'était moi qui était saine et sauve.

J'avais tué ma mère.

"Alexia" criait ma sœur.

"Lexy !"

Je sors de mes pensées pour poser mon regard sur l'archer.

"Hm ?" seul un grommellement sort de ma bouche.

"Tu m'empêches de rentrer."

Je ne lui réponds pas. Je ne bouge pas non plus. Je me contente simplement de le dévisager.

Il ne dit rien et fait la même chose.

"C'était quoi ce regard ce matin ?" lui demandais je, brisant ainsi le silence qui régnait.

Il me sonde du regard avant d'abandonner pour s'assoir sur la rambarde. Il pose son coude sur l'un de ses genou pour amener sa main à son menton.

C'est sa manière de réfléchir ? Bizarre.

Je le regarde en attente d'une réponse.

"Pourquoi ?" finit-il par dire.

Tout ça pour ça ? Un pourquoi ? Il fait même dans les gestes et les mises en scène théâtral  maintenant.

"Pourquoi pas ?" lui dis-je simplement ne voulant pas admettre de n'avoir pas saisit la question.

"Tu allais laisser brûler tes photos de famille pour une enveloppe. C'est stupide."

"Je sais." lui dis-je distante. 

"Alors pourquoi ?" Cette question l'obnubilait.

"Parce que je lui avais promis. Promis de la gardait à n'importe quel prix."

Il me regarde dubitatif. 

"Je comprends." 

Il se relève pour me pousser de son pied me faisant rouler sur le côté.

Ma main claque sur le plancher pour m'éviter d'embrasser le porche.

Je l'entends expiré bruyamment. Avait-il rit ? Je me retourne pour constater qu'il était fière.

Par réflexe je lui tire la langue, comme quand ma sœur me taquinait.

Il me regarde silencieux avant de me faire un doigt. 

"Han quel grossier personnage." Lui dis-je pendant qu'il ferme la porte.

Je me lève pour m'assoir sur les escaliers du porche.

C'était ça ma vie maintenant ? Rire et sympathiser. Non ça ne peut pas l'être. Je ne sais même pas si il me considère réellement comme l'une des leurs. Je ne sais pas si ils le feront un jour d'ailleurs. 

Pour autant cela m'avait manqué d'être aussi calme. Je restes tout de même à l'affût. Ce bonheur ne peut qu'être éphémère. Je ne dois pas prendre cette communauté comme acquise. Mais je peux au moins savourer les petits moments comme celui-ci.

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Les habitants s'habitue à moi, et d'une certaine manière je commence à les apprécier.

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Il n'y a pas que l'hiver qui ramène le froid. Il y'a beaucoup de choses qui peuvent en créer. Beaucoup qui font cogiter en tout cas. 

Je le savais. Je l'avais toujours su mais je préférais nier. J'aurais dû partir. Le résultat est le même avec les souvenirs en moins. 

J'ai tenu comme je le pouvais. Mais maintenant me voilà seule dans le froid de l'hiver.. Encore.

J'avais déjà perdus des compagnons de route mais une communauté toute entière jamais. 

La douleur devrait être la même. Cette douleur..

"Tu peux y aller maintenant. Papa et maman t'attendent."

..je ne m'y ferais jamais. Je sais que je ne devrais plus m'attacher. Je suis consciente que je n'apportes que le mal à ceux qui me côtoie mais est-ce si mal de vouloir être aimé ? Simplement que quelqu'un tienne à soi. Je voulais juste compter. Rien de plus.. Maintenant je ne compte plus le nombre d'amis qui sont mort pour assouvir mon désir égoïste. 

Tu es le poison. Le poison n'aime pas et ne peut être aimé. 

Désolé Papa. Désolé Maman. Désolé Maria. Désolé Alexia. Je dois tuer le poison, et le poison n'est pas Lexy.

Tu dois mourir. Mourir pour sauver les autres. Ironique n'est-ce pas ? Je dois tuer la part de moi qui veut sauver les autres pour réellement les sauver. Je dois laisser place à ma part sanguinaire. 

Si le poison s'applique aux êtres que j'aime alors je n'aimerais plus personne. Je les mépriserais.

"Alexia ? Alexia c'est toi ?" Prononce une voix familière dans mon dos. 

Je me retourne pour y faire face. Ecarquillant les yeux en découvrant mon interlocuteur.

"Mais oui c'est bien toi !" 

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