La journée du lendemain fut en effet très dense. Dès dix heures du matin, l'hôtel particulier de la famille fourmillait d'activité. Les dames avaient passé la matinée à essayer leurs tenues de bal, tandis que des couturières voltigeaient autour d'elles pour effectuer les dernières retouches. Aliénor avait choisi une robe rouge sublime, dont le décolleté plongeant ne laissait que peu de place à l'imagination. Elle était belle, elle le savait et c'était agaçant. Margot aidait Gabrielle à ajuster sa robe et y ajoutait les derniers détails. La jeune femme ne put retenir un soupir d'exaspération lorsque la voix stridente d'Aliénor retentit dans le couloir pour la dixième fois depuis le début de la matinée.
La robe d'Aliénor
— Margot ! Ici immédiatement ! Ma robe a besoin d'ajustements !
La servante présenta ses excuses à Gabrielle et partit rejoindre l'exigeante noble. Gabrielle en profita pour observer sa robe dans le grand miroir installé dans sa chambre pour l'occasion. Elle tourna sur elle-même et se regarda avec satisfaction. Sa robe était parfaite. La couleur rose pâle mettait parfaitement en valeur la couleur foncée de ses cheveux. Sa taille fine était extrêmement bien marquée par une ceinture en soie, qui se fermait en un magnifique nœud dans son dos. Les motifs fleuris sur le tissu de sa robe contribuaient à la rendre festive et élégante, sans paraître trop tape-à-l'œil. A la différence d'Aliénor, elle avait préféré éviter les décolletés plongeants qui lui auraient à tous les coups valus des remarques libidineuses d'Hector de Causans. Elle avait opté pour une robe bustier qui soulignait la finesse de sa silhouette et dévoilait ses épaules et son dos sans trop en montrer pour autant.
La robe de Gabrielle
Lorsque les essayages furent terminés, la famille accueillit à son domicile deux professeurs de danse. Gabrielle admirait tous les efforts mis en place par sa tante pour faire briller Aliénor plus qu'un diamant. Pendant tout le temps de la leçon, Eugénie du Roscoat força les professeurs à se concentrer sur sa fille, laissant ainsi de côté Gabrielle.
La jeune femme se moquait bien de recevoir des conseils. Elle savait déjà parfaitement danser une multitude de danses. Aliénor avait tenté de la rabaisser au début du cours, puis elle avait vite ravalé ses critiques acerbes en constatant que Gabrielle dansait bien mieux qu'elle.
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Encore une valse
Fiction HistoriqueUn mariage arrangé avec un vieux noble peu ragoûtant, une rencontre fortuite avec un charmant gentilhomme poursuivi par sa réputation sulfureuse, une cousine aussi belle que teigneuse, des intrigues à n'en plus finir, telle était la vie qui attendai...