Les Clans, Tome 1: Les Amants des Neiges Éternelles (𝑀𝑖𝑛𝑠𝑢𝑛𝑔)

Chapitre 10 (TW: Mature Content)

Une fournaise. Minho avait l'impression d'être dans une véritable fournaise lorsqu'il se réveilla le lendemain matin. Complètement prisonnier du corps brûlant contre lui, le jeune homme se sentait dans un état étrange. Malgré le sol dur de la grotte, l'épaisseur de peaux accumulées au sol offrait une couche décente, de même que celles posées sur lui et Jisung les gardaient bien au chaud. L'Oméga se sentait comme dans du coton, quelque chose qui le transportait en dehors de tout ce qu'il ressentait d'ordinaire.

Dans les parfums presque toxiques qu'ils dégageaient avec l'Alpha, Minho trouva la force de tourner la tête pour observer l'entrée de leur abri. Dans le renfoncement où ils étaient, le jeune homme pouvait simplement voir un mince rayon de soleil faire une raie de lumière sur le sol. A l'instant où il se mit pourtant à bouger, l'Oméga se rendit compte que quelque chose le dérangeait.

Même bien enveloppé dans les couvertures avec Jisung, il trouvait qu'il avait vraiment chaud. Il se sentait patraque, hors de lui et pourtant bien présent. Lorsqu'il tourna la tête pour tenter de se dégager de la poigne de l'Alpha, le jeune homme étouffa une plainte de douleur en sentant ses glandes odorantes extrêmement gonflées dans son cou. Sortant de son brouillard matinal, Minho réussit à se réveiller légèrement. Le souffle plus court, il comprit alors ce qui lui arrivait.

Il allait avoir ses chaleurs.

D'ordinaire, Minho restait confiné dans sa chambre lorsque cette période de l'année arrivait. Prostré dans son lit, réduit à un état pathétique et geignant dans son nid, il avait l'habitude de souffrir pendant cette période. Interdit de voir qui que ce soit hormis sa propre mère, il peinait à se nourrir lorsque cet instant arrivait. Néanmoins, ce n'était pas normal. Ses chaleurs arrivaient habituellement aux beaux jours, au début du printemps, or la belle saison était encore loin. Frissonnant tant il mourait de chaud, Minho tenta de se dégager fébrilement de la poigne de l'Alpha contre lui mais fut surpris en sentant ce dernier se mettre à bouger.

« Minho... ? » murmura Jisung en enfouissant son visage dans le cou de l'Oméga. « Tu sens encore meilleur que d'habitude... »

Rien qu'entendre la voix de l'Alpha à ses côtés faillit faire gémir Minho. Les lèvres serrées, il commençait à sentir de la transpiration perler sur son front et contre ses tempes. Il devait prévenir Jisung, ce dernier ne devait pas s'attendre à une chose pareille. Peut être allait il le trouver déplacé à ainsi avoir ses chaleurs venir sans explication aucune. Rien qu'à cette pensée, l'Oméga se rendit compte à quel point les vêtements qu'il portait autour de ses jambes étaient mouillés. Manifestement, son corps n'avait pas attendu son réveil pour commencer ses chaleurs.

« Est ce que tout va bien ? » demanda de nouveau l'Alpha en laissant son nez frôler la glande odorante dans le cou de Minho, le faisant se tortiller dans ses bras. « Ton odeur est tellement plus forte, qu'est ce que... »

« Je vais avoir mes chaleurs. » répondit l'Oméga d'une voix plus rauque que d'ordinaire, trahissant déjà à quel point il était affecté. Le parfum de Jisung tout contre lui était enivrant. « J-Jisung je suis désolé... »

A ces mots, la poigne de l'Alpha se resserra davantage. Aucun filet d'air ne pouvait passer entre eux, rien ne pouvait les séparer. Partagé entre la honte et l'envie, Minho gardait ses mains plaquées contre les épaules de Jisung . Ne sachant pas s'il devait attirer le jeune homme à lui ou le repousser, il sentait les larmes de frustration monter dans ses yeux. Beaucoup trop sensible pour tout, l'Oméga était incapable de formuler la moindre phrase cohérente.

« Pourquoi tu es désolé ? Minho, ce n'est pas ta faute... »

Les murmures de Jisung dans le creux de l'oreille de l'Oméga n'arrangeaient rien à la situation. Lorsque les mains de l'Alpha remontèrent le long de son dos, caressant son échine à travers les vêtements qu'il portait, Minho ne pu s'empêcher de geindre. L'état pathétique dans lequel il se trouvait lors de ses chaleurs le dégoûtait, il avait honte de ce qu'il devenait. Lui qui voulait être fort, fier, il n'était réduit qu'à un amas de gémissements et de plaintes. L'odeur de Jisung l'oppressait, il était bien trop proche et trop loin à la fois. En croisant le regard de glace de l'Alpha en face de lui, l'esprit de Minho se vida en un instant.