Chapter 11

19 1 0
                                    

On marchait sur les quais mains dans les poches en regardant nos pieds sans parler.
Je pense que ça ne nous était même pas venus à l'idée en faites...

Aucun de nous n'avais envie de casser ce silence si réconfortant.

« Tu veux faire quoi plus tard ? »

Je m'étais retourné comme si ces paroles m'avait fais sortir de ma bulle si réconfortante qu'est Bordeaux de nuit...

« Travailler dans les studios de rap, et toi ? »

« C'est cool ! T'oses vouloir travailler de ta passion, surtout pour une passion comme celle-ci. »

Je m'étais retourné vers lui complètement étonnée et avais haussé un sourcil pour bien lui montrer que je ne comprenais pas ce qu'il me disait.

« Fin je veux dire le rap c'est pas le métier le plus respecté surtout pour une meuf. »

« Sors moi que c'est un métier de racaille et je te jure que je te coupe la seul chose qui fait de toi un homme actuellement. »

« Non je veux dire pour les parents le rap c'est la rue, la racaille et toi tu oses y travailler en sachant que tu n'es pas sûr de gagner ta vie, et que ta mère ne seras sûrement pas d'accord, d'ailleurs elle l'est ? »

« Je ne vis pas pour ma mère tu sais ? Et non elle ne l'est pas mais je m'en fous. »

« J'aimerais avoir le même courage que toi... »

« Et toi tu veux faire quoi plus tard ? »

Il c'était arrêté net et fixait ses pieds comme un enfant qu'on avait pris en flagrant délit.

« Huissier... »

Il avait murmuré ça comme si il avait eu honte. Et moi qui avait continué m'étais arrêté d'un coup en fixant droit devant moi.

« Tu peux te foutre de moi... C'est quoi qui t'animes dans ce métier exactement ? Arnaquer des gens, foutre des pauvres familles dehors qui n'ont pas le choix que de ne pas payer leur loyer pour nourrir leurs gosses, ou alors avoir ça sur la conscience en permanence. »

« Oh ça va j'ai pas besoin de ton avis je le sais très bien, mais tu crois quoi sérieux ? Que je vais en cours en me disant « yes je fais ça et bientôt je suis huissier » j'ai pas le choix Elma putain ! Moi je n'ai pas le choix, je ne peux pas suivre ma passion je dois faire comme mes parents, ce que eux ont décidé ! »

« Tu me rendrais un service ? Va écouter notes pour trop tard. Je penses que ça te ferait du bien, tu vois, l'effet d'une douche froide. »

Et c'est après ça j'étais reparti toujours les mains dans les poches et en regardant devant moi.

On était sur le pont de Pierre à fixait l'eau.
Depuis notre discussion, aucun de nous n'avait parlé. De mon côté je pensais à un tas de choses et du siens c'était compliqué de savoir avec sa casquette vissée sur la tête, mais je pouvais distinguer ses sourcils froncés.

Je penses qu'il devait réfléchir à ce que j'avais dit et comment une fille plus jeune que lui, qu'il ne connaissait depuis peu pouvais lui dire ça. Lui faire remettre autant de chose en question, lire si facilement en lui.

C'était ça, j'arrivais à lire en lui car nous étions pareils, mais il y avait des moments comme celui-ci où ses yeux n'exprimaient plus rien et où je n'arrivais pas à savoir ce qu'il ressentait, à quoi il pensait.

Je pense que ça m'intrigué, d'un côté je voulais savoir pourquoi je ne n'arrivais pas à connaître ses pensées dans ces moments là, et d'un nôtre pourquoi j'arrivais si facilement à le comprendre dans les autres.

J'ai toujours su cerner les gens. Je savais qu'elle vice ils avaient, si ils étaient bon ou mauvais.

Ce que je voyais en lui ? C'était dur à savoir. J'arrivais à le comprendre mais je penses que c'était juste ce point en commun entre nous deux qui me permettait de faire ça.

« Avant je ne voulais pas faire ça... »

En me tournant je l'avais vu. Mais lui continuait de fixai l'eau appuyée sur la rambarde.

« Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ? »

« Fais attention Elma bordel tu vas tomber de cette foutue rambarde ! Tu veux pas descendre ? Viens à côté de moi ou on va marché je veux que tu me parles de rap. »

« Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ? »

« J'ai pas envie d'en parler »

« Et moi j'ai pas envie de descendre »

Et j'avais repris ma contemplation de la Garonne qui était si belle avec le reflet de la lune et des réverbères.

« La maturité. Je me suis rendu compte que la plus part des rêves restait dans nos têtes d'enfant, ils ne grandissent pas avec nous. »

« C'est débile ! T'as juste peur de ce que va dire papa mais putain fonce Raphaël c'est ta vie ! »

« C'est pas aussi simple puis maintenant c'est comme ça, c'est écrit, c'est mon avenir. J'ai grandi et je me suis rendu compte que c'était ce que je devais faire, c'est ça être mature. Te rendre compte que tu ne vis pas pour toi mais pour les autres, pour les obligations. Visiblement toi tu ne l'es pas sinon tu ne choisirais pas de tous sacrifier pour un métier de rue dont tu n'es même pas sur de réussir ta vie. »

« Tu veux que je te dises un truc Raphaël ? T'es plus intelligent qu'avant mais t'es toujours très con. »

« Tu ne connais pas ma vie et tu te permet de juger mes choix ?! »

« Toi non plus tu ne me connais pas. »

« Oh si ! Les filles dans ton genre je l'es connais, tu veux jouais la grande mais en réalité toute seul dans la vie des grand tu tiendrais pas et reviendrai pleurer dans les bras de ta maman. »

Le coup étais partie tous seul, j'avais failli tomber, m'étais rattrapé au dernier moment et était partie. Ma main était rouge mais je l'espérais mois rouge que sa joue.

« Quand tu dis que t'as pas peur, c'est que t'as peur. Quand tu dis que t'as pas mal, c'est que tu commences à ressentir la douleur. »

EphémèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant