Mafia Segreta (première partie réécriture : 01/11)

6.

NÉRÉO

Le jour se lève sur la Californie. C'est assis sur mon perron, que mes poumons se consument, soumis par la cigarette calée entre mes lèvres.

Je regarde mon chien faire des allers-retours quand je lui lance et qu'elle m'amène la balle. Concentrée sur mon téléphone en même temps, j'efface de nombreux messages de la part de Nyx.

Je savais que passer une nuit avec elle serait néfaste pour nous deux. Nous ne nous sommes jamais aimés, mais elle et moi, avons toujours entretenu depuis l'adolescence un lien fort... avec le sexe.

Ce n'est pas passionnel, juste intense et toxique. Nous sommes clairs là-dessus. J'espère. 

Toute la journée, il a été difficile pour moi de me détendre. J'ai appris, par Suzie, à qui il est difficile de soutirer un secret... que j'allais devoir garder une jeune femme. Je n'en sais pas plus. 

Ce qui m'irrite avant tout, c'est que mon oncle ne m'en a pas parlé. Et pour cause, je lui aurais formellement dit non. Toutefois, bien que Marc Stan soit mon oncle, il est mon chef. Le respect des hiérarchies n'est pas un jeu, mais bien un moyen de survie. 

Quiconque osera lui dire le contraire, le regrettera. 

Je reçois un message, m'informant qu'ils sont rentrés d'Italie où ils sont allés chercher la fille.

L'Italie. Un pays que ma mère a fini par détester, au point de ne plus nous adresser la parole. À ma sœur, Isis, et moi.

J'avale difficilement, pris d'une solitude soudaine. Que dis-je, récurrente. Il n'est pas bon pour moi de me laisser me battre seul face aux pensées qui me rongent de jour en jour. 

Je siffle, et ordonne à mon chien de rentrer sans oublier de lui caresser la tête. 

Les clés de ma moto sautent plusieurs fois dans ma main. Devant elle, j'enfile mon casque noir sur la tête et chevauche le siège, près à partir. 

Couvre-toi les bras, Néréo. J'ai si peur qu'il t'arrive quelque chose.

C'est ce que me répétait souvent ma sœur. Ça n'a plus d'importance maintenant.

Mon portail ouvert, me voilà parti en trombe. Le paysage défile à vive allure. La route droite me permet d'accélérer un peu plus. Mon accélération résonne dans les rues californiennes. 

Je zigzague de temps entre les voitures de luxe de Los Angeles. Il me faut peu de temps pour monter en haut de la ville, chez mon oncle ou bien le « QG ».

Près de son entrée, les gardes m'ouvrent automatiquement le portail. Je suis leur futur patron. 

Une fois garé, c'est à reculons que j'entre dans le grand manoir. Une soudaine peur de me trouver nez à nez avec la fille me prend. Loin de moi l'envie de jouer la sympathie. 

-  Néréo ! Hèle Gabriel à l'autre bout de la pièce. 

Je lève les yeux au ciel, quand il s'approche déjà bien saoul. Il n'est même pas neuf heures du matin. 

-  Comment tu vas mon frère ? Me prend-il par les épaules.

-  Tu n'es pas mon frère.

-  C'est tout comme ! Me coupe-t-il.

Je retire ses mains, et le bouscule, un sourire aux lèvres. 

-  Je l'ai vu, tu sais.

-  Qui ça ?

Je me dirige dans la cuisine me laver les mains et me servir de l'eau. Normalement Jacinta me l'amène automatiquement quand je passe la porte, mais je présume qu'elle doit être préoccupée à autre chose.