GIULIA
Un cauchemar hante mon esprit et me secoue dans tous les sens. J'ai du mal à dissimuler cette ombre qui s'agite autour de moi. Elle me tient en apnée. Au point de plus pouvoir respirer.
Je me réveille en sursaut dans le noir, haletante, une main sur la gorge. J'aspire et expire comme mon médecin me l'a souvent répété. « Il n'est pas bon pour ton cœur de laisser tes vieux tourments te submerger. »
Alors que je souhaite passer ma main droite dans mes cheveux, je suis brutalement retenue par du métal autour de mon poignet.
Avec vivacité que je tourne ma tête et commence à m'affoler. Je tire encore et encore.
C'est avec pincette que les souvenirs de la veille me reviennent. Ils sont venus. Le fameux cartel dont mon père m'a ordonné de me soumettre. Ils m'ont lâchement endormi et j'ai du mal à l'accepter. Les méthodes à l'américaine me démangent.
Dans une pièce plongée dans l'obscurité la plus totale, je n'ai aucune issue. Je n'en ai pas grande utilité puisque c'est mon travail de les suivre.
Je souffle, la gorge sèche désormais. Qu'est-ce qu'il fait chaud et humide ici.
- Tu penses qu'elle est réveillée ?
Mon cœur rate un battement. Des pas lourds s'approchent.
- Elle a intérêt, sinon ils vont te tuer et franchement, ça serait vraiment con de te perdre. Je t'aime bien, tu sais ? Tu es comme un frère.
- « Me » tuer, Gabriel ? On est à deux dans cette mission. Si tu arrêtais de faire le lâche, peut-être que Marc te considérerait un peu plus.
Marc. Marc Stan.
Aux deux voix qui se mêlent, il est évident que ce sont les deux de la veille. L'image du brun me revient facilement, l'autre néanmoins ce ne sont que des photos prises au loin qui me permette de l'identifier désormais.
Gabriel Garcia. Un grand blond aux cheveux bouclés.
Assise en tailleur, j'accepte amèrement mon sort, le poignet douloureux. Pourtant, cette petite voix dans ma tête qui me pousse à ne pas respecter les limites et n'en faire qu'à ma tête m'influence dangereusement.
Il serait bien trop évident que la fille d'un des plus grands mafieux se laisse faire. Alors je vais m'écouter, et agir selon mes règles. Ce que pense mon père, je m'en fiche. Je suis indépendante et je lui ferais toujours comprendre d'une manière ou d'une autre.
Une clé s'insère dans la serrure qui me retient doublement prisonnière. À vive allure, la porte s'ouvre à grande vitesse. Pour autant, il est impossible de les voir. Nous sommes plongés dans un noir total.
Puis une faible lumière est allumée.
Deux grands gabarits tatoués et musclés se dressent devant moi. Vêtus en noir, les manches courtes, ils pourraient paraître intimidants, mais j'en ai malheureusement l'habitude. La mode vestimentaire tourne vite dans ce milieu.
Je reconnais le brun, le nez droit et ses yeux hazels. Ses veines ressortent sur sa nuque et ses bras. Ses sourcils légèrement épais lui donnent un air plus sombre. Et puis ses cheveux parfaitement coiffés à la cire dégagent un entretien de soi évident.
Ce qu'il veut être Gabriel, n'a rien à voir à côté de lui. Sa cagoule sur la tête permet seulement de reconnaître des yeux clairs, sûrement vert de ce que j'ai pu constater sur sa photo. S'il savait qu'il est inutile de se cacher.
Sauf s'il pense que je ne suis pas si inoffensive.
- Tu es finalement réveillée, ma jolie.
Le ton malicieux du blond me hérisse les poils. Son regard se balade sur mon corps avant qu'il ne se mette à doucement rire.
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Mafia Segreta (première partie réécriture : 01/11)
RomanceGiulia Pavarotti, jeune mafieuse italienne au caractère affirmé, n'a plus le choix. Pour sauver son père, elle doit infiltrer l'un des plus gros cartels des États-Unis. Sa mission : obtenir un maximum d'informations pour le détruire de l'intérieur...