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GIULIA

Je recule vacillant et essoufflée. Un homme plutôt grand, se dresse devant moi. Les mains entre elles, il ne scille pas. Il est illuminé par des phares. De nombreuses voitures sont garées dans son dos. Toutefois, pas seulement... des hommes armés nous entourent.  

Il est impossible de déceler le visage de l'homme. Mise à part des cheveux mi-longs, coiffés avec soin. 

- Pavarotti Giulia.

Quand il prononce mon nom et mon prénom avec autant de rejet, je décèle une haine pour ce que je suis. Peu à peu, je réalise que je suis prise au siège. 

Ai-je été trop naïve ? Influencée par le pouvoir que mon père prétend détenir sur tout le pays. 

Il ne me faut pas plus d'éléments pour comprendre qu'ils aient songé à ce que je me mette à m'évader. Sûrement informés par ma personnalité qu'ils ont dû étudier sur plusieurs années... et je commence à douter de tous les visages qui ont défilé au cours de ma vie. 

La police était dans le coup. Et ça, ça m'inquiète. Je mesure alors l'anxiété et le sérieux de mon père quand nous nous sommes vus. Il a dû les prendre de haut, pour des moins-que-rien... et ne pas mesurer le poids de ses adversaires. 

Et me voilà, sur le terrain à devoir réparer son arrogance.

L'homme devant moi, rentre une main dans la poche de son long manteau et me colle un peu plus tandis que je recule. Des oiseaux volent au-dessus de nous, le vent secoue les arbres qui nous cachent. 

Ses doigts gelés calent une mèche de cheveux derrière mon oreille. D'un coup sec, je décale son emprise. Son bras reste en suspens.  

Oh, que je connais ce silence. Et bien qu'ils doivent se détester qu'est-ce que mon père et lui semblent se ressembler. 

Je reçois une gifle violente, qui fait valser ma tête sur le côté. Je m'y attendais. Je me mords lourdement la lèvre basse, pour ne rien exprimer. Au point de sentir un goût de fer se répandre sur ma langue.

Des souffles saccadés arrivent dans mon dos. J'ai été plus rapide qu'eux. 

Ils passent sans me regarder derrière leur chef qui leur envoie un coup dans la tête de chacun sûrement pour leur incompétence. Cette situation devait arriver dans le pire des cas. 

L'homme se penche vers moi et embrasse ma mâchoire. Ses lèvres humides me provoquent un réflexe vomitif. Être humilié devant des dizaines d'hommes, mon père m'a préparé. Être utilisé comme un jouet parce que je suis une femme... maman m'a expliqué son vécu.

-  Tuer mes hommes, n'est pas une bonne idée, Pavarotti. 

Alors c'étaient bien eux. 

-  Ça a l'air de vous exciter pourtant, je me révulse. 

-  Plus que tu ne peux l'imaginer...

Il recule. Et je sais bien que désormais, fuir est inutile.

-  Attrapez-la, ordonne-t-il.

𓆸 

-  Mademoiselle... ? Vous...m'en...ez ? Résonne une voix au loin.

À peine mes yeux retrouvent un peu de lumière, une eau glaciale me fait relever d'un bond. 

-  Voilà, elle est réveillée maintenant.

Noah est planté devant le lit où je me trouve, un bol désormais vide dans ses mains. 

Je suis dans une chambre noir et blanc. Assez luxueuse avec de grandes baies vitrées et à ma gauche une vue incroyable sur... La Californie !

Mafia Segreta (première partie réécriture : 01/11) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant