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04 | L'ange des Enfers

« 𝗝𝗲 𝗻𝗲 𝘁𝗲 𝗱𝗲𝗺𝗮𝗻𝗱𝗲𝗿𝗮𝗶𝘀 𝗷𝗮𝗺𝗮𝗶𝘀 𝗱𝗲 𝗰𝗵𝗮𝗻𝗴𝗲𝗿. 𝗝'𝗮𝗶𝗺𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝘁𝘂 𝗲𝘀. »

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𝗙𝗿𝗶𝗲𝗻𝗱𝘀 - 𝗖𝗵𝗮𝘀𝗲 𝗔𝘁𝗹𝗮𝗻𝘁𝗶𝗰

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EMILY

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L'écume des vagues balaye les mensonges enfouis dans le sable.

Mes affaires à la main, j'attendais Sabrina et son fameux cousin sur le parvis de la maison. Ma petite robe blanche à bretelles volait sous les effets de la légère brise de vent qui s'infiltrait dans mes mèches de cheveux, laissant ainsi s'échapper le petit élastique noir. J'abandonnais vite l'idée de les nouer.

Elle m'avait convaincue d'aller à la plage, malgré que mon esprit était déjà noyé dans l'eau profonde des abysses, il fallait que je me change les idées au plus vite.

J'avais donc accepté, peut-être parce que je trouvais le temps long ? Elle était ravie de ma venue et m'avait même proposé de m'emmener dans la voiture de son cousin. D'ailleurs je n'avais jamais entendu parler de lui auparavant, j'espère qu'il sera un peu moins extraverti que mon amie.

Mince ma serviette de plage

Je me dirigeai vers la maison pour pénétrer dans ma chambre à l'étage, mais une forte odeur d'alcool vint chatouiller mes narines et m'arrêta dans mon élan.

Ma mère me faisait peur.

Elle était affalée sur le canapé dans le salon, seulement vêtue d'un peignoir, les cheveux laissés à l'abandon et la tête sur l'accoudoir. Des bouteilles vides étaient disposées autour d'elle. Les yeux inanimés tels ayant vu Lucifer fixaient le plafond, la bouche grande ouverte et les traits du visage délaissés.

Voilà qui était cette femme

Elle se noyait dans l'alcool autant que moi je me noyais dans l'océan.

Ma mère ne méritait pas ça, personne ne devait endurer la tromperie, aucun être humain ne devait à avoir à subir ça. Parce que quand un cœur est rempli, il n'est rempli que par une seule personne jusqu'à l'extinction des flammes de l'Enfer.

Celui qui t'aime, ne te blesse pas, ne te ment pas, ne t'utilise pas, ne te trompe pas. Parce qu'avant de t'aimer il te respecte.

-Antonia Gravina-

Elle brûlait autant que moi.

Un terrible pincement au cœur et un étrange sentiment d'abandon et de pitié s'empara de mon être tout entier. Rendons-nous à l'évidence, elle ne m'aimait pas et se perdait dans son mystérieux océan.

Ma mère tourna la tête pour m'apercevoir et planta ses yeux défoncés dans les miens.

La petite fille qui sommeillait en moi et hantait tous mes rêves n'aurait jamais dû voir ça, elle aurait dû fermer les yeux et traverser le fil qui conduisait au paradis, faire sa vie et ensuite mourir. Elle fermait les yeux et ne voyait pas la montagne de poison qui se dressait devant elle, c'est ce que je faisais depuis bien trop longtemps.