Que la magie de Wes Anderson opère ~ The Grand Budapest Hotel

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The Grand Budapest Hotel est un hôtel rarement fréquenté, placé en plein milieu de la montagne. Les gens qui y séjournent sont solitaires, les lieux gardent une certaine nostalgie et semblent appartenir à une autre époque.

L'histoire se concentre sur les péripéties vécues par M. Gustave H, et par son lobby boy Zéro Moustafa. On jongle entre le vol d'un tableau d'une valeur inestimable, un conflit à propos d'un héritage et des courses-poursuites rocambolesques.

Comme toujours, Wes Anderson nous livre un film original, dont lui seul a le secret. Son univers loufoque et lunaire m'impressionnera toujours...

Du côté du casting, il ressemble à celui de The French Dispatch : il a ses acteurs fétiches, et semble vouloir raconter le plus d'histoires possibles avec ceux-ci. Jude Law et son jeu fin, Tony Revolovi et sa vivacité, Ralph Fiennes et son flegme britannique, Léa Seydoux en bonne de maison française... Les comédiens se renvoient la balle, et cela laisse place à des échanges extraordinaires. Les personnages sont des corps presque dénués d'émotions qui ne font que faire vivre le synopsis de Wes. Ce qui m'a marquée dans ce film, c'est aussi que la mort est représentée comme un énième rebondissement, comme une chose normale de l'existence : là où de nombreux réalisateurs exagèrent cet événement pour le rendre central dans leurs films, Wes Anderson en fait quelque chose d'anecdotique. Je ne saurais pas vous dire si cet aspect-là me plaît, en tout cas cela m'interpelle.

On a aussi le droit à des scènes burlesques et intelligentes. Un jeu de regard entre trois personnages, des ombres descendant du haut d'une tour ou même des marteaux dissimulés dans des biscuits glacés.

Les plans sont magnifiques, et très propres. Rien n'est laissé au hasard, et les décors sont souvent symétriques. On reconnaît tout de suite la patte de Wes Anderson. Les échanges entre les personnages sont très littéraires, et ils auraient pu faire partie d'un livre. En fait, ce film en entier pourrait être un roman, entre cette atmosphère, cette narration et ces ralentis/changements de plans particuliers. Les couleurs sont vives et c'est comme si on avait déposé un filtre sur la caméra. On perd ses repères car on ne peut pas situer le film dans le temps.

Ce film nous invite à la réflexion, tout en nous dictant une histoire. Cela fait tourner notre cerveau en bourrique, et à la fin, vous ne pouvez qu'être subjugué par toutes les techniques scénaristiques et visuelles utilisées.

Je ne peux que vous le conseiller !

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