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Ma troisième journée sur le sol italien passa à une vitesse folle. Entre musées, balades et découvertes de nouvelles saveurs, j'avais été bien occupé. Nolann avait tenté de me contacter une fois mais j'avais rejeté son appel et envoyé un message comme quoi je le contacterai plus tard. Spoiler alert : Je ne comptais pas le faire.

Si je me trouvais ici à Palerme, à dix-huit heures de vol de Toronto, c'était justement pour me couper de tout ça. Je n'avais aucune envie que pendant mes vacances, on me rappelle ma triste vie là-bas. Et je voulais encore moins l'entendre me faire la morale sur ma venue ici et l'impact que cela aura sur ma productivité.

Je voulais passer des journées tranquilles. Enfin, peut-être que mes journées étaient trop tranquilles. Ce n'était pas la première fois que je voyageais seule, loin de là. J'avais, à plusieurs reprises, voyager pour le travail. Pourtant, cette fois-ci, je me sentais seule. J'avais fais des conférences vidéos avec des amies pour leur montrer le paysage, mais ce n'était pas pareil.

A vrai dire, Adam m'avait donné envie d'avoir quelqu'un avec qui discuter tout en visitant la ville. Je me demandais dans quel coin de Palerme il pouvait bien se trouver et quelle folie il était en train de faire.

Nous arrivions en fin d'après-midi quand je me promenais sur les quais de la ville. Le vent frais de la mer venait contre-balancer la lourde chaleur qu'il faisait. J'adorais ce temps-là.

Différents types de bateaux étaient ancrés. Des yachts, comme des voiliers ou encore des navires de pêche. Tout le monde s'affairait sur les bateaux. Je semblais être la seule touriste dans le coin.

J'eus à peine le temps de comprendre ce qu'il se passait que je me fis bousculer par quelqu'un qui me fit perdre mon équilibre. En un tiers de seconde, je me retrouvais par terre et une vive douleur au niveau de mon genou attira mon attention. Je levai la tête, pour voir où se trouvait le fautif. Je vis un homme de dos, portant un bermuda rouge bien trop petit pour lui, avançant à pas rapide avec une énorme caisse entre les mains.

— Tss, il aurait pu au moins s'excuser... Marmonnai-je en regardant ma plaie.

Soudain, j'entendis quelqu'un arriver derrière moi et hurler des mots en italien. Probablement à celui qui venait de me faire tomber.

Stai bene ? Dit l'homme en s'agenouillant à côté de moi.

— Si si, bene bene... Essayais-je de répondre.

Il me tendit la main et m'aida à me relever. Il s'agissait d'un homme dans sa quarantaine voire un peu plus, les cheveux poivre et sel et quelques rides sur les côtés de ses yeux. Il observa mon genou puis dit quelque chose que je déduis comme un « suis-moi » lorsqu'il dit un mouvement de tête.

Il me mena à un bateau-cabine et me fit signe de m'asseoir sur le banc avant de disparaître dans la cabine. Je me mis à observer la mer qui s'étendait à des mètres et des mètres. L'eau était si claire et calme. Je trouvais ça, à la fois magnifique et reposant. Il fallait que je me baigne avant que mon séjour ne se finisse.

Un bruit fracassant me fit sortir net de ma rêverie. À ma grande surprise, je vis Adam se tenant sur le quai, les yeux fermement clos, essoufflé. Il avait de la suie sur la joue et quelques gouttes de sueur luisaient sur son front. À ses pieds se trouvait une grande caisse semblable à celle que portait l'homme m'ayant bousculé. Celui qui m'avait porté secours sortit de la cabine et s'approcha de lui. Tous les deux se mirent à discuter et il ne semblait pas avoir remarqué ma présence. Ce n'est que lorsque son aîné se retourna vers moi qu'il me vit.

— Ezra ? S'enquit-il d'un air surpris. Qu'est-ce que tu fais là ?

L'homme lui dit ensuite quelque chose qui le fit râler. Il prit le kit de secours et s'approcha de moi, un air soucieux.

StellinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant