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Je passais le restant de mon séjour avec Adam. Il venait me chercher aux alentours de huit heures et me montrait les divers recoins de cette charmante ville. Je ne m'ennuyais pas avec lui. Nous nous découvrions petit à petit, à travers les discussions, les rires et les activités.

J'appréciais sa compagnie et plusieurs fois, je souhaitai que le temps s'arrête.

Entre baisers et caresses, je me demandais si c'était possible de tomber amoureuse d'une personne en seulement quelques jours.

Le moment où la question me vint fut quand nous nous trouvions au sommet d'une colline, assis, admirant la vue qui s'étalait sous nos yeux. Il me parlait des différents projets qui se tramaient dans son esprit. Sa manière de parler de cela avec passion me donna le déclic. Je l'appréciais autant que je l'admirais.

Il vint poser sa tête sur mes genoux et automatiquement, ma main trouva ses cheveux pour jouer avec. Il ferma ses yeux et j'en profitai pour retracer les traits de son visage. Mon doigt arrivait sur la fine cicatrice sur sa joue.

— Comment tu t'es fait ça ?

Il rit instantanément, comme si le souvenir venait de surgir.

— Avec mon frère, on avait l'habitude de se battre pour tout et pour rien. Surtout pour pouvoir jouer sur l'ordinateur. Et tu sais, on ne mesurait pas vraiment la violence de nos coups à cette époque. Je me souviens, on se trouvait dans un parc et on avait déjà commencé à se disputer par rapport à ça, il m'a poussé et je suis tombé sur quelque chose de tranchant et voilà.

Je caressai tendrement la marque. Je me souviens, aussi, que plus jeunes, Devon et moi, nous chamaillions beaucoup. Rien de très violents car nos nounous intervenaient rapidement.

— Il est aussi intrépide que toi ?

Il hocha la tête.

— On est assez similaires lui et moi. Il a quitté Londres subitement pour vivre en Thaïlande.

Je fronçai les sourcils tout en étant amusée.

— Vos parents ont dû perdre la tête.

– Oui et non. Disons que c'est de famille. Mon père avait quitté Séoul pour suivre ma mère à Ulsan puis Londres. Je pense qu'on tient ça de lui.

Quelque part, je l'enviais. Sa vie semblait si simple. Sans prise de tête.

— T'es déjà allé en Corée ?

Il hocha la tête.

— Une fois, avant de commencer la fac. J'ai adoré, pourtant, je ne me sentais pas à ma place. Je parle assez bien coréen donc je n'ai pas eu de mal à me faire des amis le temps d'un été. Le problème c'est qu'il y avait un grand fossé entre eux et moi. Nous avions une façon de vivre et de s'amuser totalement différentes. Je me suis vite sentis mal à l'aise et j'ai préféré terminer mes vacances avec mes parents en tant que touriste.

Un silence nous entoura, laissant le bruit du vent contre les feuilles des arbres se faire entendre. Il ne fallut pas longtemps avant qu'il ne reprenne la parole.

— Dans deux jours, je pars pour le sud de la France. Annonça-t-il en se relevant.

Cette annonce fut comme un coup de massue sur la tête. Je venais d'être violemment ramené à la réalité.

Tout ça n'était qu'éphémère.

Il pivota vers moi et attrapa ma main.

— Ça peut te paraître complètement fou mais ces derniers jours, tu m'as fait ressentir plus que n'importe qui. J'ai tellement apprécié les moments que nous avons passés ensemble et... Et je pense sans cesse à toi.

StellinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant