3

222 20 1
                                    

— J'ai rencontré quelqu'un. Annonçai-je d'une voix, étrangement, très calme.

Je me trouvai devant la coiffeuse, terminant d'appliquer mon maquillage. Adam et moi avions rendez-vous dans un peu moins d'une heure.

— Très bien. Au moins, tu ne seras pas toute seule durant la fin de ton séjour.

— Non, Nolann. J'ai rencontré quelqu'un. J'appuyais exprès sur le mot pour lui faire comprendre ce sous-entendu.

Je ne sais pas ce qui m'avait pousser à l'appeler pour lui dire ça. En soit, qu'il le sache ou non m'importait peu. Cependant, je voulais qu'il comprenne qu'entre lui et moi, aucun amour ne naîtra.

— Oh... Eh bien profite alors de ces derniers jours.

Ma main s'arrêta en plein mouvement. Quel genre de réponse était-ce ?

Je l'entendis soupirer.

— La date du mariage est déjà prévue, Ezra. Nous n'allons pas l'annuler. Je ferme les yeux sur cette quelconque aventure que tu es en train de vivre parce que je ne veux pas te causer de frustration.

Soudain, mes yeux s'humidifièrent. Pourquoi avais-je cette impression d'être prise au piège ? Ne pas me causer de frustration dit-il ? Toute cette situation me causait des angoisses. Je ne voulais pas de ce mariage et encore moins avec un homme aussi froid.

— J'ai un autre appel. Passe une bonne journée, Ezra.

Puis, il coupa la ligne.

Mon rythme cardiaque s'accéléra et ma vision se troubla. J'avais de plus en plus de mal à respirer. Je laissai entendre un soupir de détresse. Ma main massait ma poitrine pour tenter de soulager cette douleur grandissante mais rien ne se passait.

J'essayai tant bien que mal de retrouver mon calme. Tout empirait et je pleurais de plus belle.

Je détestais la vie que je menais à Toronto. Je ne voulais pas y retourner. Surtout pas.



— Ezra, tout va bien ?

Dès que j'aperçus son visage, empli d'inquiétude, je me précipitai vers lui et l'embrassai avec fougue. Je désirais ce contact plus que tout. Ce besoin d'être rassurée, de le sentir contre ma peau, était urgent.

Nous étions à l'entrée de mon bâtiment. Je me trouvai une marche au dessus de lui, me donnant la taille parfaite pour l'embrasser.

Ses mains vinrent se nicher sur mes hanches et il me rapprocha un peu plus de lui.

Je savais qu'il ressentit mon désespoir à la manière dont ses doigts me caressaient.

Manquant de souffle, je me détachai douloureusement de lui et collai mon front contre le sien.

— Ça va ?

J'acquiesçai en souriant.

— Maintenant que tu es là, oui.

La matinée avec Adam passa à une vitesse folle. Entre discussions, rigolades et aventures, je ne voyais plus le temps s'écouler. J'aimais vraiment être en sa compagnie. Il arrivait, sans même le savoir, à calmer mon esprit chaotique.

Nous nous étions arrêtés dans un marché près de la mer. D'après lui, il s'agissait du plus grand de Palerme, et je ne pouvais qu'y trouver mon bonheur.

Les marchants s'égosillaient la voix pour attirer les clients. Je marchai parmi eux, observant les interactions. Chacun partageait sa bonne humeur rendant l'atmosphère presque festive.

StellinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant