Chapitre 31: Retour à la clinique

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Un drôle de bruit me sort de ma torpeur. C'est une sorte de grincement qui me rappelle vaguement quelque chose.

Alors que j'ai toujours les yeux fermés, sortant mon cerveau du brouillard dans lequel il est avec lenteur, l'image d'un caddy de supermarché avec une roue défectueuse me revient en mémoire. C'est assez pénible, j'aimerais pouvoir l'empêcher d'atteindre mes tympans, toutefois j'ai l'impression de ne pas pouvoir bouger un muscle, comme si mon corps et moi n'étions pas au même endroit.

Peu à peu pourtant, reprenant conscience de mon organisme, je fini par avoir accès à d'autres sensations provenant d'ailleurs que mes oreilles. Je ressens maintenant une sorte de vibration, venant du bas qui remonte dans tous mes membres.

En même temps que mes sens se réveille, je commence à me rappeler qui je suis.

Mon cœur commence alors à s'emballer, car les souvenir de mes deux vies se percutent durement. Je saisi assez vite que je ne dois plus avoir la moindre trace de mes pilules dans l'organisme, car il n'y a plus de barrière dans ma mémoire.

Tout me revient avec une clarté dont je me serais bien passé, surtout les dernières heures.

Soudain affolée en me rappelant l'état dans lequel Rosita m'avait mise, je me force à ouvrir les yeux.

Une lumière atrocement vive m'arrache un grognement tandis que mes paupières papillonnent pour m'aider à encaisser la luminosité. Il me faut quelques secondes pour réaliser que je suis couchée en L, le dos contre une paroi, au fond d'une cage entièrement vitrée avec des trous percés pour la ventilation. Si j'ai encore mes bras et mes jambes, avec a priori tous mes doigts et mes orteils, je suis complètement couverte de bandage à la manière d'une momie. Je ne vois pas un centimètre carré de ma peau, mais en même temps, à part bouger les yeux, je suis incapable du moindre mouvement.

L'esprit toujours dans le vague, tout en me demandant pourquoi je sens si peu mon corps, je repère une perfusion dans la pliure de mon coude relier à un portant au-dessus de la cage. Je tente de me rassurer en me disant que mon état est surement dû à une sorte d'anesthésie.

Un soubresaut dans les parois, suivi d'un couinement un peu plus aigu me rappelle que j'avais senti que j'étais en mouvement.

_ Putain, avec tout l'argent qu'il gagne, il pourrait au moins faire réparer son matériel ce pingre ! Se plaint une voix au-dessus de moi.

Je ne le vois pas bien car je ne peux pas bouger la tête, mais j'aperçois un homme brun dans un costume d'infirmier. Il me semble que c'est l'uniforme de la clinique de Kowalch, ce qui veut dire que je n'ai pas changé de lieu depuis que je me suis évanoui. Me rappelant soudain les tout derniers évènement, je cherche Lucifer du regard, mais j'ai l'impression que nous sommes seuls dans le couloir avec l'infirmier.

Mon cœur se déchire en se rappelant l'état de mon compagnon la dernière fois que je l'ai vu. Pour ne pas sombrer, j'essaie juste de me dire qu'il est la personne la plus résistante que je n'ai jamais connu. Il a déjà vécu tellement de chose et été si souvent aux portes de la mort, qu'il sait comment gérer ce genre de chose...Du moins je l'espère de toute mon âme. S'il ne s'en était pas sorti, ce serait la fin de mon monde.

C'est maintenant que je risque de ne plus le revoir que je réalise à quel point je peux aimer Lucifer. Peu à peu il est devenu mon meilleur ami, mon grand frère, mon amant, ma moitié...mon tout.

Alors que je sens une larme glisser le long de mon œil pour aller s'imbiber sur l'une des bandelettes qui me recouvre le visage, je parviens à serrer un peu les doigts de ma main droite.

Je ne dois pas sombrer, il y a encore de l'espoir. Luce me l'a bien dit : je dois juste être patiente, ils viendront bientôt me chercher. Je n'ai qu'à rester en vie !

Pet girl: Ma nouvelle vie de chatteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant