"𝐌𝐮𝐭𝐢𝐬𝐦𝐞", prononça doucement la médecin.
Le diagnostic était tombé, Alessia n'était plus capable du moindre mot, et ce, depuis près d'un mois. Ses parents, loin de s'en inquiéter au départ, s'étaient tendus à l'annonce, gagnés par un mélange...
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Il était deux heures passé lorsque Leora pénétra dans le laboratoire de son mari.
Elle l'avait retrouvé les mains fixées par-dessus chacune de ses tempes, au milieu de monticules de papiers, le corps recroquevillé sur lui-même.
Frost était parti dormir plus tôt dans la soirée, mais Gian était resté plus longtemps pour étudier les dernières analyses qu'ils avaient menées.
Avant de partir, Alessia et Faidan avaient eu la gentillesse de leur laisser les examiner. Gian Trafalgar avait récolté leur sang respectif, mais aussi quelques échantillons de tissus pour les comparer à ceux des malades dont l'âge n'avait fait que décliner.
Ils étaient de plus en plus jeunes, de plus en plus atteints. La maladie qui frappait cette île était aussi inquiétante que le nombre de cas recensé.
La serveuse du restaurant à côté des mines avait été un déclic quant à la provenance de la maladie.
Et à présent, les résultats étaient sortis.
Ces patients étaient contaminés par une substance. Infime, elle stagnait dans leurs organes, s'y répandaient et demeuraient si minuscules qu'elles passaient à travers toutes les barrières de l'organisme. Pire, elle affectait les gènes et se transmettait donc in-utero, d'une génération à une autre.
Gian Trafalgar avait enfin trouvé une explication, celle-là même qu'il n'avait jamais considéré, sous prétexte que des études sur les risques de son exploitation avaient déjà été menées et que les résultats avaient été annoncés comme non-dangereux pour l'être humain.
Si seulement ils s'en étaient rendu compte plus tôt, si seulement ils n'avaient pas considérés les analyses dévoilées par la famille royale comme parole d'évangile.
C'était d'une évidence affligeante.
Car une seule chose pouvait avoir été aussi largement répandue sur l'île : ce que sa famille et le reste des habitants appelaient le blanc de céruse, la raison de leur richesse : leur propre minerai.
