"𝐌𝐮𝐭𝐢𝐬𝐦𝐞", prononça doucement la médecin.
Le diagnostic était tombé, Alessia n'était plus capable du moindre mot, et ce, depuis près d'un mois. Ses parents, loin de s'en inquiéter au départ, s'étaient tendus à l'annonce, gagnés par un mélange...
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L'ambiance était lourde.
Devant elle, Alessia pouvait détailler un homme à la peau corail, granuleuse et à la musculature taillée comme une montagne.
De son menton tombait en cascade une longue barbiche noire, surmontée d'une bouche large et proéminente. Au-dessus, une barbe de trois jours et un nez discret prenaient place, couronnés de deux orbites luisantes. Enfin, au sommet de son crâne, des cheveux noirs, crépus étaient dissimulés derrière un bandana noué en arrière. Mais le plus impressionnant n'était ni la couleur de sa peau, ni les ailerons s'élevant en pics à l'arrière de son dos, c'était plutôt une brûlure, immense, qui prenait l'envergure de son torse, duquel se formait un grand soleil rouge sang.
Alessia déglutit en détaillant la pièce dans ses moindres recoins.
C'était une infirmerie tout ce qu'il y avait de plus habituel, possédant un ameublement sommaire nécessaire aux soins les plus pressants. Alessia en avait déduit qu'elle était dans un bateau militaire, car le symbole de la marine ornait chaque coin de placard en inox.
Elle observa Mira.
L'adolescente était prostrée dans un silence inquiétant, recroquevillée aux pieds de son lit sans oser relever les yeux vers leur interlocuteur. Alessia la voyait trembler, comme si elle retenait poliment le plus aigu et terrifiée des cris devant celui qui leur avait, vraisemblablement sauvé la vie.
Alessia quitta des yeux son amie pour examiner de nouveau l'homme qui lui faisait face.
Elle comprenait sa crainte.
L'homme n'était pas humain et faisait une tête de dix pieds de long. Il avait l'air de regretter chaque seconde un peu plus la situation. Alessia ignorait si son sauvetage en faisait partie.
Elle soupira simplement.
- Merci de nous avoir sauvées, formula-t-elle en reposant sa tête contre son oreiller.
