"𝐌𝐮𝐭𝐢𝐬𝐦𝐞", prononça doucement la médecin.
Le diagnostic était tombé, Alessia n'était plus capable du moindre mot, et ce, depuis près d'un mois. Ses parents, loin de s'en inquiéter au départ, s'étaient tendus à l'annonce, gagnés par un mélange...
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Les avant-bras établis contre la balustrade, Viola contemplait le nouveau relief du royaume à la lueur du crépuscule depuis le balcon de sa chambre.
Derrière elle, adossée contre la façade du palais, Alessia se tenait sur le rebord, en silence.
Son regard alternait de son châle en tissu coloré à ses propres jambes égratignées par les gravas, dont l'une d'entre elle pendait mollement dans le vide par-delà la rambarde.
À présent qu'elles n'avaient plus aucun ennemi commun, les choses auraient pu s'apaiser dans l'esprit des deux femmes, mais la culpabilité de Viola, combiné à l'appréhension d'Alessia les tenaient encore en haleine, si bien, que même après avoir détrôné le tyran de cette île, aucune des deux n'étaient encore suffisamment à l'aise pour penser à fermer l'œil, ni même à prendre part aux festivités des fugitifs, au rez-de-chaussée du palais royal.
Elles observaient donc toutes les deux le paysage depuis le deuxième étage, en espérant que d'une seconde à l'autre, le soleil du matin finirait par poindre et que leurs ennuies, quels qu'ils soient, s'évanouiraient dans la nuit.
La paix était enfin revenue au royaume de Dressrosa, mais Viola et Alessia savaient mieux que quiconque ce qu'il avait fallu pour en arriver là.
En dix ans de règne, des milliers d'habitants avaient été changés en jouets et si certains avaient pu reprendre le cours de leur vie, s'attendre à ce que les choses n'aient pas changé, à ce que leurs proches soient encore en vie et à ce que leurs familles ne se soient pas déjà reconstruites sans eux, était de l'ordre de l'impossible.
Enfin, parmi les anciens jouets, il y en avait certains que leurs proches ne reverraient plus jamais.
Lorsque Sugar avait été neutralisée par l'un des membres des Mugiwara, la décharge de jouets était devenue une fosse commune et en identifier tous les cadavres entassés était inimaginable.
