Chapitre 2

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​-Excuse-moi.

Il me regarde vaguement tout en faisant tourner un cure-dent sur sa langue. Je peux maintenant affirmer qu'il a les yeux d'un bleu incroyable. Je remarque une boucle d'oreille sur son oreille gauche. Voyant que je ne me déplace pas il fronce un sourcil et sourit du coin des lèvres, comment peut-on être aussi beau? Je me recule finalement pour le laisser passer et il rejoint la bande un peu plus à l'avant. Je continue de le suivre des yeux tout en me balançant d'un pied à l'autre. Il fait jouer le petit bout de bois entre ses lèvres et je ne peux m'empêcher de les observer, me demandant le goût qu'elles ont. Gouterait-elle la menthe ou seraient-elles comme celles du petit Steward que j'ai embrassé lorsque j'avais environ 13 ans. Dans ce cas, je me passerais du goût des chips vinaigrées et des cornichons sucrés qui avait imprégné sa langue. Rien qu'à y repenser, j'en ai des frissons. Je me tourne à la recherche d'Em ou de quelconque personne faisant parti de mon groupe d'ami. J'ai bel et bien été abandonnée. Au moins, je peux regarder ce petit ange descendu du ciel sans me faire interrompre. Je continue de le regarder. Il semble si à l'aise dans son corps. Tout comme moi, plusieurs filles le reluquent, gloussant lorsqu'il les regarde. Je le fixe toujours, essayant d'enregistrer le moindre de ses mouvements, quand la dame l'appel afin de lui donner son horaire, putain j'aurais dû écouter. Il se dirige vers la sortie accompagnée de sa bande, sans le moindre regard en arrière. Dommage. Je sors mon cellulaire, me donnant l'air de faire quelque chose.


-Hopper? Grace Hopper? dit une voix étrangère.

Je me rapproche de la secrétaire et prends l'horaire qu'elle me tend. Je demande s'il serait possible d'avoir celle d'Émilie Miller par la même occasion. La dame me la donne sans même se poser de questions. Je resterais toujours surprise de voir à quel point les gens ici n'ont aucune méfiance. Après l'avoir remerciée, je sors par la même porte que tous les autres et me dirige vers la sortie. Officiellement, la journée est terminée. À moins de s'inscrire dans un club, il n'y a plus aucune utilité à rester ici. Je marche vers la table de pique-nique, où mes amis et moi-même étions assis plus tôt, et attends que l'un d'eux viennent me rejoindre. Je sors mon téléphone et envoie un message dans le groupe leur disant que je les attends à la table. À peine quelques minutes plus tard, ils étaient tous là, à l'exception de Pierrot. Apparemment il souhaitait s'inscrire lui aussi dans l'équipe après avoir perdu son argumentation avec Dan. Lui aussi désire découvrir les avantages dont les joueurs peuvent jouir en dehors des heures scolaires. J'envoie un autre message à Émilie afin de m'assurer qu'elle est correcte et l'informe, par la même occasion, que je détiens son horaire.


-Ouais c'est toujours des méga teufs chez lui, j'te dis mec, tu vas kiffer, lance Dan.

-Je travaille "mec", réponds Carl visiblement ennuyé.


-De quoi parlez-vous? demandais-je en levant les yeux de mon portable.


-Y'a une teuf chez Harrington ce soir si jamais tu veux venir, dit Dan.


-Je ne le connais même pas.


-T'a pas besoin de connaitre quelqu'un pour aller chez lui te défoncer.

Je regarde Carl, cherchant un sens aux paroles de Dan. Il est clair qu'il ne l'écoute plus, ou sinon, ce qu'il dit lui passe par-dessus la tête. Je me demande parfois comment son raisonnement fonctionne.

-Tu le connais bien? demandai-je à l'énergumène.

-Harrington? C'est le capitaine de l'équipe, bien sûr que je le connais.

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