Chapitre 5

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Je suis dans un lit, mes vêtements par terre, un démon blond au-dessus de moi. Je ne comprends pas comment j'ai pu me retrouver dans cette situation. Le faible éclairage ne me permet pas d'identifier la pièce dans laquelle je me trouve. La noirceur de la pièce s'étale jusqu'à un couloir, si je me sauve maintenant, j'arriverais peut-être à l'atteindre avant qu'il ne me rattrape. L'air est si froid qu'il me brule les poumons, pourtant la seule chose que je ressens est la douleur constante dans le bas de mon ventre et ma peau bouillonnante en dessous de lui. Je regarde l'homme, immobile, m'embrasser le cou et le mou derrière mon oreille. Sa bouche s'aventure plus creux dans mon cou, lichant ma fine peau jusqu'à mes clavicules. Ce geste laissa une trainée de salive qui me révulsai. Les frissons de dégout s'étendant jusqu'à mes cheveux ne semblaient pas le déranger, à vrai dire, il avait même l'air de s'en délecter. Le rictus mauvais qu'il afficha me pétrifia. Bloquant mes poignets sous ses grandes mains, je ne put m'échapper de son emprise. N'est-ce pas ce que je désirais? Qu'il me remarque, qu'il me fasse des choses que même mon esprit n'osait pas penser? Alors pourquoi en ce moment, la seule pensée qui me traversai était celle de trouver un moyen de m'enfuir de ce monstre? Je tentai de bouger, tentative vaine puisqu'il était bien plus imposant que moi. Les larmes coulaient abondamment quand sa tête pris le chemin vers mes cuisses. Je les fermai le plus fort possible mais il les ouvrit sans donner l'impression que j'avais fait un réel effort pour l'en empêcher. Voulant faire durer son vilain plaisir, il remonta l'une de ses mains sur mon sein et joua avec celui-ci. Je me tortillai de tous les sens, essayant vainement de lui montrer mon désaccord. J'aurais voulu crier, lui demander de me lâcher, mais aucun mot ne voulait jaillir de ma bouche, bloqué dans le fond de ma gorge avec ma honte et mon dégout envers moi-même. Il finit par lâcher ses balles anti-stress pour se redresser et déboutonner le morceau de tissu qui lui sert de pantalon. Un nouveau frisson me parcourt l'échine. Toujours en souriant, il fait descendre sa fermeture éclair avant de faire de même avec son pantalon. Je ferme les yeux, résigné à subir ce qui m'attends. Si seulement quelqu'un pouvait m'entendre, si seulement j'étais resté chez moi. Lorsque je les rouvris, je le regardai. Ce visage que je trouvais autrefois si beau m'inspirait maintenant un profond dégout. Comment avais-je pu trouver un être comme lui si beau? Il était vraiment un démon. Un démon qui était prêt à voler mon innocence pour son simple plaisir. Il m'empoigna les hanches, soulevant celle-ci dans le but de pouvoir mieux me pénétrer. Lâchant mes mains pour s'exécuter, j'en profitai pour me redresser et me propulser un peu vers l'arrière. Ayant mis une petite distance entre nous je lui donnai un coup de pied dans le ventre avant de tomber du lit pour m'écraser sur le sol glacé. Couverte de sueur et effrayée, je me retournai pour lui faire face mais ne le vis pas. Je le cherchai, craignant qu'il sorte de nulle part lorsque je remarquai que la pièce avait changé. L'air n'était plus aussi froid et la noirceur de la pièce avait disparu pour laisser place à la lumière du soleil. C'était maintenant des murs bleu foncé qui m'entourait. La grande fenêtre habillée de rideaux noirs ainsi que la commode en bois me semblèrent familiers. Certes, je n'étais pas chez moi, mais chez l'ange qui m'avait recueilli plus tôt. Je repliai mes genoux sur ma poitrine et enroula mes bras autours de mes membres. Avais-je fait l'expérience d'un mauvais rêve? Tout me portait à croire que c'était bien le cas. Le décor n'était plus le même, la lumière était maintenant présente et lorsque je me regardai, mes vêtements étaient toujours sur mon corps. Un mauvais rêve. Je restai assise par terre plusieurs minutes, essayant de me calmer. Ça avait l'air si vrai, jamais je n'avais de rêve autant réaliste. En même temps, jamais je n'étais aller dans de vraie fête et n'avait parler avec autant de gens qu'hier soir. Mon esprit avait surement assemblé plusieurs fragments de la soirée afin de me les transmettre en rêve. Je secouai ma tête, me demandant à présent comment j'avais pu me retrouver ici. Je me levai et fis le tour de la pièce afin de savoir ce qui m'avait amené ici. Mes derniers souvenirs étaient plutôt flous. J'étais monté ici afin de prendre une douche après qu'un mec saoul m'aille régurgiter le contenu de son estomac dessus. J'entrai dans la salle de bain afin de retracer mon parcours. Steve était resté afin de s'assurer de ma sécurité. Dommage qu'il n'ai pas été présent dans mon rêve. Je m'approchai du lavabo et ouvris le robinet afin de me passer de l'eau dans le visage. Lorsque je vis la pale image que je dégageais je détournai le regard. J'avais les yeux tellement bouffis que je me demandais comment ma vision pouvait être aussi clair. Et comment ne pas parler de mon teint terne et des cernes entourant ceux-ci? Je décidai de continuer mon périple de la mémoire jusqu'au prochain souvenir. J'étais ensuite sorti et m'étais brosser les cheveux sur le lit. Nous avions été interrompus par le démon. Les images de mon cauchemar me revirent en mémoire et je les chassai du mieux que ma pauvre tête le pouvait. Parlant de celle-ci, elle me faisait tant souffrir que je tenais à peine sur mes pieds. L'impression d'être sur un bateau chevauchant la mer déchainées ne me quittai pas. Je sortis de la pièce, me dirigeant vers la prochaine. Émilie m'avait attrapé et enfermé dans l'autre salle de bain avant de me faire son épisode psychotique. Je me touchai le coude, une vive douleur se diffusa dans tout mon bras. Je le regardai, un énorme hématome entourai mon celui-ci. Je devrais probablement aller le faire vérifier à l'hôpital, mais j'avais plus important à faire en cet instant. Tout d'abord, je devais farfouiller une maison inconnue dans l'espoir de retrouver ma mémoire, et ce, sans paraître folle. Ensuite, je dois retrouver le gadget me permettant de rester en contact avec tous mes proches. Je farfouillai la pièce, prenant soin de ne pas me servir de mon bras gauche. Le simple fait de m'appuyer sur lui me faisait si mal que j'avais l'impression que j'allais m'évanouir. Je me relevai après avoir passé chaque recoin au peigne fin et me redirigeai vers la chambre. Je cherchai dans le lit, l'ayant peut-être égaré lorsque je ne sais trop qui était venu me déposer. Je refis le lit avant de m'allonger afin de vérifier en dessus. Aucune trace, bordel. Qu'avais-je fait ensuite? J'étais descendu et j'étais aller à l'extérieur. Je sortis et descendis les marches afin de continuer mes recherches. Une fois en bas, je regardai dans l'entrer, au cas où je l'aurais fait tomber, puis me dirigea où j'entendais des voix. Tout en me dirigeant d'un pas mal assuré, je fouillais de mes yeux chaque parcelle de plancher dans l'espoir de le trouver et ne pas avoir à lui parler. Je ne put m'empêcher de remarquer que la maison était étonnamment très propre pour un lendemain de soirée, à croire qu'il était resté éveiller toute la nuit afin de la nettoyer. Lorsque j'entrai dans la cuisine, il était assis autour de l'ilot, discutant avec une domestique. Fidèle à ce que j'avais vu de lui jusqu'à maintenant, il la remercia sincèrement, jurant qu'elle lui avait sauver la vie avant de lui donner congé pour le reste de la journée. Elle lui sourit d'un air sous-entendu avant de quitter la pièce, non sans me lancer un drôle de regard. Elle se renfrogna avant de quitter la pièce et ensuite, la maison. Quand je me retournai vers lui, il me regardait déjà. Il souriait, n'ayant pas l'air mal à l'aise le moins du monde.

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