Un Noël des plus calmes (Drarry)

Chapitre 1 - Drago

Pendant environ une demi-heure, je supporte l'enthousiasme de Pansy Parkinson, et sa tendance à me coller comme si on l'avait accrochée à moi avec l'une de ces glus ultra-fortes capables de supporter une pression de plusieurs tonnes, que les moldus ont inventé (J'ai appris l'existence de ce truc lors d'un cours d'initiation obligatoire à l'étude des moldus. Ce cours est complètement inutile mais m'a au moins permis de trouver une métaphore pour décrire le comportement de Pansy). Je supporte également Crabbe et Goyle, qui semblent faire d'encore plus grands efforts pour être stupides, puisque c'est à la fois Noël et un bal, et qu'ils ont tellement de mal à comprendre que les deux peuvent arriver en même temps qu'ils ne voient pas pourquoi ils feraient semblant d'avoir un cerveau. Je dois également survivre au bonheur de tout Poudlard (ou du moins des élèves étant au moins en quatrième année) et aux regards envieux que toutes les idiotes qui ne savent pas se coiffer lancent à Hermione. Elles ne semblent pas comprendre que ce n'est que temporaire, et qu'il est probable qu'elle ressemble à nouveau au croisement d'un castor et d'un hérisson dès demain. Je m'oblige donc à être entouré de tous ces trucs qui forment le bal de Noël pendant une demi-heure, avant de décider d'aller respirer dans le parc. Je dis à Pansy que je vais juste voir si je trouve Blaise, et je dis à Blaise que je vais juste voir si je trouve Pansy, puis je suis dehors. Et je respire. Je ne veux pas que quelqu'un me suive, ou n'arrive près de moi par hasard, alors je m'éloigne un peu et marche dans l'obscurité.

Je ne rencontre personne pendant un quart d'heure, puis j'entends un craquement de branche pas loin de moi, et je me fige. Il fait trop sombre pour que je puisse voir de qui cela provient, alors je m'approche un peu et reconnaît...

« Potter ?

Il sursaute et me lance un regard paniqué, si je n'étais pas autant exaspéré par sa présence, je trouverais presque ça drôle.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? Demande-t-il, d'un air furieux.

-Je marchais.

-Va marcher ailleurs, laisse-moi tranquille !

Je remarque qu'il s'énerve contre moi à voix basse, comme s'il avait peur d'être entendu. Alors je regarde autour de moi, et aperçoit une ombre qui marche un peu plus loin, et qui n'a pas l'air de faire attention à nous. Potter était en train d'espionner quelqu'un. Je sens mon habituel sourire narquois se dessiner sur mon visage.

-Et pourquoi ça, Potter ? Tu as des choses à cacher ?

-Dégage !

-Et si j'allais prévenir quelqu'un que tu t'es enfui, et que tu trames quelque chose de louche, la veille de Noël ?

-Malfoy, si tu ne me laisse pas tranquille, je...

Il se tait brusquement, la personne qu'il suivait s'est tournée vers nous. Il se penche vers moi et attrape mon poignet avec une force inattendue pour m'obliger à me pencher et à être comme lui, caché par la haie. Si il y a, ne serait-ce qu'un millimètre de terre sur mon pantalon, je ramène Potter jusqu'au château en le traînant par les pieds, et en lui inventant une faute tout à fait crédible, de façon à ce qu'il ne puisse pas échapper à un mois de retenue et à une humiliation dont Poudlard se souviendra encore dans cinquante ans (cela dit, je ne suis pas sûre d'avoir suffisamment d'énergie pour le traîner jusqu'au château, alors j'espère qu'il n'y a pas de terre). J'essaie de libérer mon poignet, mais la main de ce crétin a l'air d'être faite de pierre, tellement elle est immobile. Vu son air concentré, et son visage tourné vers la silhouette un peu plus loin, je ne suis même pas sûr qu'il se souvienne qu'il est en train de me tordre le poignet.

-Potter, lâche ma main.

-Tais-toi.

-Où est passé Weasley, au fait ? Tu étais avec lui tout à l'heure, non ? Il t'a abandonné ?

-Non, je l'ai perdu.

-Perdu ?

-Rogue l'a vu, il a dû rentrer au château.

-Peut-être qu'il l'a fait volontairement, pour retourner avec Granger. Tout le monde les a vus se disputer tout à l'heure.

-Je n'en sais rien, s'il te plaît, tais-toi.

-Tu es jaloux de Granger et Weasley ?

-Qu... quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Ferme-la !

Mon sourire moqueur s'agrandit.

-Ils vont forcément finir par sortir ensemble quand Krum sera parti, c'est évident. Et ils te laisseront tout seul.

-N'importe quoi ! Qu'est-ce qui te fait dire un truc comme ça ?

Malgré son visage agacé, il a l'air un peu inquiet J'ai trouvé un truc pour l'embêter. Je ne sais même pas si ce que je dis a une chance d'être vrai, mais c'est amusant de voir l'air inquiet de Potter. Alors je réponds :

-La crise de jalousie de Weasmoche, peut-être ?

Potter a un air encore plus soucieux, puis il reprend son visage ennuyé.

-Arrêtes de raconter des bêtises, sinon je trouve un sort pour te rendre muet.

-Tu ne saurais même pas faire ça, espèce de cracmol.

Il ne me répond pas et jette un regard par-dessus la haie. Puis il se relève complètement, m'obligeant à bouger aussi, et sans que j'aie pu dire quoi que ce soit, il m'entraîne vers une allée, un peu plus loin. La silhouette se fait de plus en plus petite, mais lorsqu'une fée très lumineuse passe au-dessus de sa tête, je reconnais le professeur Rogue.

-Potter, lâche-moi. Je ne dirais à personne que tu es un paranoïaque qui soupçonne les profs de préparer des trucs louches.

-Quirrell était un prof, et il avait Voldemort derrière la tête.

Je lève les yeux au ciel, mais cet idiot de Gryffondor ne me regarde même pas.

-Justement, c'est tellement rare que ça arrive qu'il y a peu de chance que tu voies deux profs comme ça dans ta vie. Alors ce serait une bien meilleure idée de retourner au château et de laisser Rogue vivre sa vie tranquille.

-Non.

-Lâche ma main, au moins ! Tu m'écrase le poignet !

Il a un air surpris, et relâche un peu son étreinte, mais ne libère pas mon poignet pour autant.

-Je te déteste, je dis, même si je sais qu'il est au courant.

-Mais oui, super, je te déteste aussi.

-Lâche-moi.

-Non. »

La fée passe au-dessus de sa tête, et je remarque qu'il est plus beau que d'habitude. Je me demande si c'est à cause de la lumière jaune de la fée, du fait qu'il a essayé de se donner un air présentable, ou du fait qu'il a une feuille dans les cheveux. Je décide que le troisième point lui donne plutôt l'air débraillé, et je tends ma main valide pour enlever la feuille. Il ne s'en rend même pas compte et recommence à marcher. À l'aide.