Un Noël des plus calmes (Drarry)

Chapitre 5 - Drago

Nous atteignons l'espèce de cabane qui sert de maison à ce sauvage de Hagrid. Je pense que Potter va lui demander si nous pouvons rester chez lui, ou s'il peut nous ouvrir l'une des portes pour retourner à l'intérieur du château, alors il vaudrait peut-être mieux que j'évite ce genre de commentaire. Je vais me taire, ce sera l'option la plus simple. De toute façon, je ne suis pas sûr que ma bouche puisse toujours s'ouvrir, vu l'état de congélation dans lequel je me trouve.

Potter frappe à la porte et notre professeur apparaît dans l'embrasure. Il paraît encore plus immense maintenant. Il nous observe, ne sachant que penser de cette vision étrange (je crois que ma main est toujours accrochée à celle de Potter, je ne sais pas, je ne sens plus ce membre), puis laisse échapper :

« Bon Dieu, Harry ! Mais qu'est-ce que tu fais ici à une heure pareille ?

Potter essaie de hausser les épaules mais c'est à peine visible. Alors il articule avec difficulté :

-On... on s'est p... perdus. Est-ce qu... qu'on peut r... rester un peu ici ?

-Oui, bien sûr ! Je vais aller prévenir le château que je vous ai retrouvé et qu'il n'ont pas besoin de prévenir qui que ce soit ni de vous rechercher, mais vous n'avez qu'à rester là en attendant ! Vous avez l'air frigorifiés.

J'essaie de hocher la tête, mais ça me demande trop d'énergie, alors je me contente de suivre Potter à l'intérieur de la « cabane ».Comme des moustiques attirés par la lumière, nous nous approchons de la cheminée, tandis que notre professeur (si on peut appeler ça un prof, mais je crois que ce n'est pas le bon moment pour les commentaires sarcastiques, même dans ma tête) met du thé à chauffer. Je n'aime pas trop le thé, mais c'est une source de chaleur, alors je suppose que je m'en remettrai. Je me demande vraiment ce que mon père en penserait, s'il me voyait ici. Il me dirait probablement de ne pas traîner avec ces gens, puis son air dégoûté s'estomperait peut-être légèrement lorsque je lui expliquerai que c'était une question de vie ou de transformation en glaçon. Il comprendrait à moitié. Mais il ne comprendrait absolument pas pourquoi je n'ai pas frappé Potter pour l'empêcher de m'attirer avec lui dans cet enfer tout à l'heure, je ne comprends pas non plus, à vrai dire. J'étais probablement d'humeur pacifiste, à moins que Potter ait vraiment beaucoup de force. Je ne pense pas. Mon bras devait être engourdi ou plié dans un mauvais angle.

Potter s'assoit par terre près du feu, et vu qu'il tient toujours ma main, il m'entraîne avec lui. Je suppose que chercher une chaise aurait pris trop de temps, et le sol est tiède. Quel bonheur. Potter lâche ma main pour attraper la tasse de thé fumante qu'Hagrid lui tend, il m'en donne une aussi. La tasse aussi est immense, on dirait plutôt un bol, mes mains sont tellement gelées que la tasse me semble tiède plutôt que brûlante. Mais c'est bien, c'est merveilleux, ce n'est pas froid.

L'ami d'Harry nous ordonne de rester ici sans bouger, pendant qu'il va au château dire à Rogue qu'il n'a pas besoin de prévenir « ce crétin de Lucius Malfoy » (je ne dis rien, je n'en ai pas la force), puis il nous donne une sorte de couverture en patchwork si o na encore froid, et sort en claquant la porte (je crois qu'il n'a pas fait exprès).

Potter prend la couverture et ne m'en laisse qu'une petite partie, mais je tire un peu dessus et ça fait l'affaire. On est collés l'un contre l'autre, et je crois que je devrais apprécier ce moment et en profiter, parce que c'est probablement la seule fois de ma vie que je pourrais être aussi proche d'Harry Potter sans que l'on soit en train de se battre, mais je suis trop fatigué pour penser. C'est bizarre, mais je l'aime vraiment beaucoup là, maintenant, tout de suite. Probablement parce qu'on a failli se faire manger par des araignées et brûler par un dragon, et que même si c'est lui qui m'a mis dans ce pétrin, c'est aussi lui qui m'en a sorti.

Je crois que notre animosité n'a pas d'importance en ce moment. Ce qui compte, c'est que j'avais froid, et que maintenant, j'ai chaud.