Chapitre 2 ➪ Brasier | Ma vie, mes choix

31 11 3
                                    

Je lissai fébrilement mes cheveux, vérifiai une dernière fois si je n'avais pas de plis dans ma tenue - une fine chemise cendre et un pantalon maintes fois rapiécé - et toquai délicatement à la porte

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Je lissai fébrilement mes cheveux, vérifiai une dernière fois si je n'avais pas de plis dans ma tenue - une fine chemise cendre et un pantalon maintes fois rapiécé - et toquai délicatement à la porte.

— Oui ? fit une voix doucereuse derrière la porte close.

J'entrai dans le bureau de la directrice, une pièce richement décorée, en contraste avec la pauvreté de l'Orphelinat des Braises. La directrice était vieille, ridée, avec de gros yeux globuleux, et adorait être méchante avec les pensionnaires de son établissement.

— Brasier, siffla-t-elle, de la fumée s'échappant de sa bouche.

Rien d'anormal : mon Clan était celui du Feu, le plus pur des quatre Clans ! Nous fûmes tellement parfait que notre don de manipuler les flammes se manifestait à son gré : des étincelles jahissaient parfois lorsque nous bougeâmes ; c'était un moyen efficace de calmer notre tempérament ardent : la Purification.

C'était à elle que revenait la décision qui va bouleverser ma vie. À elle. À cette chose qu'on ne peut pas distinguer s'il ç'agit d'une personne ou d'un tas de déchet. À elle, de dire un cruel « non » et voir la plus belle occasion de ma vie gâchée. À elle, de dire un simple « oui » et je serais le plus jeune à être jamais entré à l'Université Flamme.

La directrice ouvrit la bouche et déclara :

— Non. Tu n'iras pas à l'Université Flamme.

QUOI ?! Comment peut-elle oser gâcher la plus belle occasion de ma vie ?!

— Madame, vous ne pouvez pas me faire ça ! À moi, votre meilleur élève ! protestai-je, même si je savais que jamais elle laisserait passer une occasion de faire du mal ou de la peine.

Elle ne m'épargna pas.

— TU N'EST RIEN D'AUTRE QU'UN SALE GARNEMENT, BRASIER ! ET TU OSES ME DEMANDER UNE RÉCOMPENSE ? HORS DE QUESTION !

— Mais je suis le meilleur de la promotion ce mois-ci ! opposai-je en faisant mon regard le plus doux.

— Et les mois d'avant, je sais, stupide marmot ! (Prise d'une inspiration soudaine, elle déclara, l'écume aux lèvres :) Ils ne te prendront jamais, de toutes façons ! Qui voudrait d'un horrible garnement ? Qui ? C'est simple : PERSONNE ! Alors estime-toi heureux d'être ici ! Car tu es ici UNIQUEMENT GRÂCE À MOI !

Ç'en était trop. Je craquai, malgré les tentatives de Purification de mon tempérament. Mes yeux se voilèrent d'un filtre rouge, dans mes mains apparurent des boules de lave.

Je devais partir. Rejoindre l'Université Flamme. Développer le pouvoir que je sentais grandir en moi. Fuir la directrice, qui me regardait d'un air à la fois horrifié et gourmand.

Non, ce n'était pas moi qu'elle regardait, me corrigeai-je. C'étaient mes mains et mes yeux. Mes yeux que je savais rouge sang. Mes mains qui faisaient de la lave, ce que seul les plus puissants peuvent faire.

Les ClansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant