— Gaïa, fit une voix d'homme.
Je courrai à en perdre haleine, slalomant entre les stalactites qui tombaient, les bras sur ma tête en une vaine tentative de protection. De petites pierres me martelaient le crâne, tachant de sang mes cheveux bruns.
— Gaïa.
Je courrai, mais sans perdre espoir de sortir de cette grotte, car je distinguai au loin la lumière du jour. Ténue, mais belle et bien présente. Une lueur d'espoir dans une grotte qui me semblait sans fin. Des rayons de l'astre solaire dans la nuit noire, que les étoiles craignaient tant qu'elles se cachaient.
Le sol trembla, faisant tomber encore plus de stalactites aiguisées comme des rasoirs, toujours plus, à un rythme infernal. Voulait-on tant la fin abrupte de ma courte vie, pour ainsi me bombarder d'éclats de mort ?
— Gaïa ! cria la voix, lointaine, étouffée. Gaïa ! Gaïa !
Par la grâce de la terre ! le sol se fissura sous mes pieds, et je tombai dans une crevasse si profonde que je n'en voyais le fond.
Je tombai,
tombai,
tombai.
Avais-je chuté dans une gueule avide de la terre, cette déesse qui donne et prend la vie à son gré ? Je l'ignorai.
Je savais uniquement que je m'enfonçais profondément. La lumière disparue soudainement, laissant en moi un vide impossible à combler. Seul le déplacement de l'air m'indiquait l'intense vitesse de ma chute.
La lumière revint en force, mais sa couleur était tellement différente que je sus confusément qu'elle ne provenait pas du soleil. C'était un tourbillon joyeux de vert, de gris, de rouge et de bleu.
— GAÏA ! hurla la même voix masculine.
Je me redressai brusquement. La terre dure et sèche de mon lit sous moi n'était pas agréable, sans toutefois être désagréable. La lumière – d'une couleur tout à fait normale qui me rassurai instantanément – agressait mes yeux sensibles.
— TELLUS ! hurlai-je à plein poumon, répondant aux cris de mon frère aîné.
— Pas besoin d'hurler, je ne suis pas sourd, dit posément mon frère avec une mauvaise fois évidente, avant de tourner les talons et quitter ma chambre.
Une fois au seuil de ma chambre dépourvue de porte, il se retourna et déclara :
— J'ai hurlé parce que tu dormais profondément et tu ne te réveillais pas, Petit-Frère-la-Marmotte. Or tu ne dois surtout pas être en retard aujourd'hui. Tu passes les tests de La Tellurique ! me rappela-t-il, un grand sourire aux lèvres, plissant la blanche cicatrice qui courrait de sa tempe gauche à la commissure de ses lèvres.
VOUS LISEZ
Les Clans
ParanormaleDans un monde où les quatre éléments s'affrontent sans relâche, des adolescents sont poussés à la guerre contre leur volonté. Vivre ou mourir, seuls eux peuvent choisir leur destinée. Gaïa, stratège de la Terre, doit unir les siens sous une seule b...