13 ° S'IL TE PLAÎT

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Je suis Enzo dans un coin un reculé de la fac, le soleil tape agréablement sur nous. Nous nous asseyons sur des marches d'escalier et je constate que le coin est vraiment désert.

— Alors comme ça, tu sors avec Blake ?

Je suis surprise par la question qu'il me pose, mais je lui réponds tout de même :

— Je ne sais pas si on peut dire qu'on est en couple, mais il se passe quelque chose entre nous, oui.

— Je te conseille d'y mettre fin. Je fronce les sourcils, de quoi je me mêle ?

— Pourquoi ça ?

— Blake n'est pas le genre à penser aux autres et à être attendri, c'est un monstre. Son ton est haineux, c'est sûr, il déteste Blake.

— Tu ne le connais pas.

— Non ! Toi ! Toi, tu ne connais pas Blake. Ce n'est pas une simple amourette qui va le faire changer.

— Enzo ! Tais-toi, tu ne sais rien de Blake et moi, je ne te permets pas de parler ainsi.

Il éclate de rire, son rire est sombre et me provoque des frissons dans le dos.

— Crois-moi, je vous connais tous les deux bien plus que vous ne le pensez, Blake est comme son père, un monstre.

— Pourquoi est-ce que tu parles de son père ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— De toute façon, si on y réfléchit bien, vous devez être de la même espèce, vos parents sont odieux. Il soupire et me regarde avec dégoût.

Mes yeux de louve, on prit place et j'ai du mal à me contrôler :

— Qui es-tu ? Que connais-tu de nos parents ? Comment oses-tu les insulter devant moi ?

Il s'approche de moi et ses yeux de loup prennent place, ses yeux sont émeraudes avec une touche d'or. En les voyant, je me mets à trembler, je ne sais pas pourquoi, mais la vue de ses iris me paralyse et je ne peux pas faire un pas. Ma gorge se resserre, j'étouffe, je n'ai plus d'air. J'ai l'impression que ma poitrine se compresse et que je fais fasse à une des mes plus grandes peurs. Il s'approche de moi, m'attrape par le col et me plaque contre un mur.

— Enzo, je ne sais pas ce que tu fais depuis tout à l'heure, mais arrête, je croyais qu'on était amis. Je tente de lui dire sans pouvoir bouger.

Blake.

Nous amis ? Tu parles, il ne me reste plus qu'une chose à faire, te ramener à lui.

S'il te plaît, Blake aide-moi.

Il ne répond pas avec le lien. Je me débats en donnant des coups au hasard sous la panique. Je sais me battre mais je n'arrive pas à contrôler mes mouvements face à lui. Un de mes coups s'avère bien placé parce qu'il me lâche. Je tente de fuir, mais il me rattrape rapidement. Je lui mords le bras, le faisant lâcher prise une seconde fois. Je cours à l'endroit le plus en hauteur possible pour qu'on puisse me voir.

Je suis dans un coin de la fac avec Enzo, escalier C côté est. Il ne répond toujours pas, mais j'ai cette fois la conviction qu'il m'a entendue.

Le fait que n'arrive pas à me défendre contre Enzo me frustre au plus haut point. Mais depuis que j'ai croisé son regard, je n'arrive pas à contrôler mes mouvements. Mes forces m'abandonnent et je ne ressens que l'envie de fuir.

Il m'attrape avec une poigne de fer, me renverse par terre et m'assène de coups. Je me place automatiquement dans une position de défense pour éviter le plus possible d'être blessée. J'encaisse ses coups sans rien dire et sans n'émettre aucun bruit. Je suis paralysé par ses yeux verts. Dès qu'ils entrent en contact avec les miens, j'ai une sensation similaire à un seau d'eau froide qui se déverse sur moi. Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà ressenti une sensation et une peur aussi désagréable. Je ne sais pas pourquoi je réagis de cette manière mais n'en pouvant plus mes yeux se ferment et je perds peu à peu ma force.

When Our Eyes Met (I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant