37 ° MERCI...

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Mes griffes s'accrochent à ses épaules traversant ses poils et déchirant sa chair. Il se secoue pour me faire le lâcher, mais je renforce ma prise. Je dois l'épuiser le plus vite possible parce qu'en termes de gabarit, il a largement le dessus. Je retire subitement mes griffes sur la longueur de son dos lui laissant des entailles profondes. Le sang s'écoule, mais s'arrête puisque ses blessures disparaissent en moins de dix secondes. Il réussit à m'attraper et me projette sur le sol. Je pensais que la neige amortissait le choc et les douleurs, et bien, c'est faux. Je ne sais même pas si mes os brisés pourront se remettre un jour en place.

Avant que son coude ne m'arrive dans la tête, je me relève et vise ses jambes. J'attrape une de ses jambes et utilise ma force pour le faire tomber. Rien n'y fais, il ne bouge que de quelques centimètres. Si nous restons dans cette situation, je vais bientôt être à bout de force et il n'aura plus qu'à m'assommer.

— Bryan, mon père est décédé. Tu as accompli ta vengeance. Ne pouvons-nous ne pas en rester là ? Je tente tout de même.

Le grognement qui s'échappe de sa poitrine me laisse deux hypothèses, soit il ne comprend plus rien et il est hors de contrôle, soit il ne veut juste pas m'écouter. Je ne sais pas pour quelle solution pencher, mais dans tous les cas, ce n'est pas favorable pour moi. Impossible de comprendre cet être borné, je ne sais pas ce que j'aurais fait dans sa situation, mais je ne m'en serais probablement pas pris à des innocents.

— Tu as tous les droits d'être énervé contre mes parents, mais en ce qui concerne tous ces innocents qui périssent, qu'ont-ils faits ? Le méritent-ils ? Ne sont-ils pas juste des dommages collatéraux de ce monde, comme ta fille ?

Je suppose que c'était la phase de trop, car sa jambe se soulève accompagné de mon corps. Si je n'avais pas de rapides réflexes, mon crâne se serait probablement ouvert lorsqu'il a posé son pied sur le sol.

Maintenant, que je suis sûre qu'il ne regrette pas et qu'il ne changera pas d'avis, je ne peux pas le laisser agir. Je force sur mes articulations sentant mes muscles s'échauffer et devenir douloureux. Son poids ne lui permet pas d'être aussi rapide que moi, je cours en échappant à son champ de vision. Les coups que je lui assène s'accordent parfaitement à ma rapidité, je prends l'avantage. Les grognements de Bryan deviennent de plus en plus féroce. Je ne ralentis pas, il me contre et me redonne des coups dans la foulée. Aucun de nous deux ne lâche l'affaire, dans un élan de confiance, j'attrape sa jambe en enfonçant mes griffes et le projette contre un arbre. Je ne lui laisse pas le temps de se relever que je l'attaque alors qu'il est au sol. L'un de nous doit survivre, personne ne peut se permettre d'attendre que l'autre soit prêt pour attaquer.

Je n'y vais pas de main morte et frappe de nombreuses fois son visage, du sang gicle, le bruit de mes coups résonne dans mes oreilles. Je vais enfin pouvoir sauver ma meute.

Bryan sort soudainement un lourd et long hurlement, je ne comprends pas sur le coup et perds mon attention. Je ne comprends ce cri que lorsque des griffes transpercent mon dos pour se retrouver au niveau de mon ventre. Je me retourne dans la douleur pour faire face à ce loup déloyal, mais la scène à laquelle j'assiste me laisse interdit.

Le loup qui vient de me transpercer se tient devant moi avec une main ensanglanté. Un autre loup se tient à ses côtés dans la même position. Je comprends rapidement que l'autre main de mon assaillant a transpercé Léon. Son acolyte a pour sa part très fortement touché le torse de Léon. Il m'a protégé.

— Léon !

J'assène un premier coup au responsable de ma blessure le laissant s'étaler sur le sol enneigé, qui se retrouve maintenant taché de sang. Je m'occupe ensuite de l'assaillant de Léon rapidement pour pouvoir l'éloigner de Bryan. Ce dernier semble... S'inquiéter pour ses sbires ? Bien sûr, on en est arrivé à un point où je ne crois plus qu'il lui reste une once d'humanité.

J'allonge Léon et essaye de stopper l'hémorragie tout en contactant la guérisseuse. Cette dernière ne répond pas et je ne peux pas l'apercevoir d'ici. Je m'inquiète encore plus pour Abel, si elle encore avec lui ce n'est pas positif. J'espère que ces deux là vont bien. Je fais rapidement fuir les mauvaises pensées de mon esprit et prends contact avec Karl.

When Our Eyes Met (I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant