1. Mission.

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chapitre 1.

mission




🍷



AHDIA

New  York.
02 h 04

On dit que la nuit  engloutit tout sur son chemin.
Que ses ténèbres rendent les voyants aveugles.

Parfois elle engloutit même des vies.
Et ça sans pitié.

Mais pour moi, c'est différent.
La nuit m' aide.
Elle me permets de coudre ma vengeance.

Ma vengeance sur le monde.

Elle est lente mais elle avance.
Et tout comme la tombée de la nuit, on la voit approcher à grands pas.

Le silence qui gouverne sur cet habitat pourrait horrifier ceux qui n'y sont pas habitués.
L' obscurité ne laisse plus de répit à mon âme.
Elle s'y noie, s'y fond et s'y perd.

Désormais elle noircit.
À moins qu'elle n'ait déjà atteint son paroxysme.

Salie.

Sombre.

Brisée.

Et pourtant elle avance.

On dit que le Ying et le Yang se complètent, que leur balance est équilibrée.
Pour mon cas il n'y a plus le bien dans le mal, il n' y plus le mal dans le bien.

Chez moi il y a uniquement un déséquilibre parfait.
Beaucoup de haine à revendre, beaucoup de colère à extérioriser, beaucoup de paroles gardées secrètes et une fureur contre le monde entier.
Cependant je sais que tout au fond de moi, une partie infime voir presque inexistante, subit sans rien dire. Au fond je suis la seule à savoir que je ne suis pas comme ça.
Je continue à vivre en me persuadant d'avoir encore une part d'humanité.

Ce pauvre incompétent ne m' a pas servi à grand choses mais au moins son lavabo se montre utile.

Ro'ya se dirige vers la salle de bain tel  un fantôme.
Une ombre qui vole ce qui ne lui appartient pas.
Car soyons honnêtes...

Ro'ya n' a absolument aucun droit lui permettant d'agir ainsi.
Je ne devrais pourtant avoir aucun pouvoir dessus.

Mais je me le suis appropriée.

Elle lave lentement ses mains du sang de sa victime.
L' eau qui coule est son seul repère auditif dans cette pièce où fenêtres, volets, portes sont fermés, isolés temporairement du monde extérieur.

La respiration calme et régulière n'est plus présente.

Une fois que ce qui ne m'a appartiens pas repris, je sors de cet endroit que j'ai transformé en enfer.

Le couloir étant vide et sans lumières je parviens facilement à quitter le bâtiment pour me retrouver dehors grâce à une issue de secours.

L'air froid me frappe de plein fouet.
Le temps gronde.
On dirait que la terre veut se fendre avec le ciel.
La pluie s' abat sur ce monde maudit.
Rempli de mensonges, transformant les gens en monstres.

Comme si j'avais le temps pour ces conneries moi.

Je continue d' avancer laissant la pluie tomber sur mes épaules en direction de ma voiture.
Mes talons tapent sur le sol  froid du parking dans un tac sec, régulier et rapide .

Tout mon corps est maintenant noyé par cette  pluie fine mais abondante,
comme si elle essayait de me laver de cette noirceur.
De cette erreur que je ne regrette pas.

𝐓𝐡𝐞 𝐂𝐮𝐫𝐬𝐞𝐝 𝐏𝐫𝐨𝐦𝐢𝐬𝐞 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant