Tout est fini.

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Avertissement : Les mêmes que d'habitude :) Vous commencez à connaître notre musique.

Bonne lecture.

Yzan et Lili.

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La vieille femme frissonna et remonta frileusement le col de son manteau tout en suivant les deux inspecteurs qui marchaient à grandes enjambées devant elle. L'odeur d'antiseptique brûlait presque sa gorge, augmentant un peu plus les larmes qui embrumaient ses yeux. Dans ses mains ridées et abîmées par les outrages du temps, ses doigts fébriles tordaient un mouchoir au tissu fané. Elle esquissa un signe de croix tremblant quand elle croisa un brancard sur lequel reposait un cadavre recouvert d'un grand drap blanchâtre.

Jamais de sa vie elle ne se serait imaginée traverser un tel endroit, digne de toutes ces séries policières qu'elle regardait de temps en temps à la télé. Un nouveau frisson la parcourut des pieds à la tête. Les deux inspecteurs de police devant elle bifurquèrent vers une salle, s'orientant sans la moindre hésitation dans ce lieu silencieux, triste, froid et lugubre. Ils s'assuraient de temps à autre qu'elle les suivait toujours, non sans papoter ente eux du temps qu'il faisait et de ce qu'ils feraient ce week-end avec leur famille respective.

Ils lui tinrent la porte et elle pénétra dans la pièce glaciale à l'odeur de mort, mais en même temps, il ne pouvait en être autrement dans une morgue. L'une des mains de la vielle femme se crispa sur le haut de son manteau, alors qu'elle pressait l'autre sur sa bouche. Le médecin légiste, un homme blafard au regard vide derrière de grosses lunettes la salua poliment d'un signe de tête. Les deux policiers l'encadrèrent, se tenant prêts à la soutenir. Ils étaient tous regroupés autour d'une civière sur laquelle, sous l'un de ces grands draps gris de tristesse, un corps sans vie reposait à présent pour l'éternité.

Le médecin tira doucement sur le drap, après un ultime coup d'œil entendu échangé avec les deux inspecteurs. La tête fut dévoilée petit à petit, laissant apparaître un visage livide et figé à tout jamais. La vieille femme s'étrangla presque de désarroi, des larmes silencieuses roulant sur ses joues aux nombreuses ridules. Son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine et elle manqua presque de s'effondrer sans force. Elle renifla bruyamment avant que ses sanglots accablés ne se répandent. Elle s'accrocha comme une malheureuse à son mouchoir, sa voix larmoyante appelant un Dieu qui, ce jour-là, avait oublié d'être miséricordieux.

- Je pense que l'identification est positive... conclut platement l'un des deux inspecteurs.

- Vous aurez mon rapport écrit sur l'autopsie dans deux jours, comme d'habitude, ajouta le légiste.

La pauvre nourrice s'accrocha à la civière, ivre de chagrin. D'une main tremblante, elle caressa timidement une fine mèche de cheveux noirs comme de l'encre de Chine. Elle l'avait élevé comme son propre fils, aimé comme si cet enfant était le sien... Pourquoi le sort était-il si cruel ? Qu'allait-elle devenir maintenant ?

Les deux policiers retirèrent sa main parcheminée de la sombre chevelure et la soutinrent, l'aidant à s'éloigner, à contrecœur, de cette vie trop vite fauchée.

- Madame, nous avons quelques questions à vous poser. Au poste, on vous servira un café, ou un thé si vous préférez....

A travers le brouillard de ses larmes amères et salées, la vieille femme hocha vaguement la tête, effondrée, ne prêtant plus guère attention aux paroles policées qui lui étaient adressées. Elle se sentait vide, incroyablement vide et malheureuse... Celui qu'elle considérait comme son fils était mort...

                                                          ~oOo~

MINUTES DU PROCÈS A HUIS CLOS DES MEMBRES DE L'AKATSUKI, LE 12 Septembre 2014 à 15h00 - Salle 1 du TRIBUNAL CORRECTIONNEL.

Taka. (Par Yzanmyo et LiliCatAll)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant