Le Loup Noir

Chapitre 7 : Le calme avant la tempête.

Voilà plusieurs jours que Lyssa vivait chez les parents de Paul. Ces derniers n'étaient plus là. La mère avait déserté et le père était mort. Paul n'avait parlé que très peu d'eux évitant le sujet. D'ailleurs il n'habitait jamais les lieux jusqu'à Lyssa. Aujourd'hui ils retournaient chez Sam et Emily, ils ne pouvaient pas hiberner éternellement même si l'envie ne leur manquait pas.

Ils marchaient tranquillement, proches sans pour autant se tenir la main. Lyssa comptait profiter que sa meute n'entende plus ses pensées pour garder son imprégnation secrète. Tant qu'ils ne disaient rien pour éclaircir leur relation, ils se douteraient sans jamais être sûr, et c'était le principal. Paul le comprenait, il voyait bien que cette nouvelle meute n'avait rien à voir avec les Quileutes. Les Nahalupo se détestaient enchaînant conflit sur conflit pour une raison encore confuse.

Ils entrèrent dans la maison bordeau et se séparèrent sans se regarder. Les autres avaient fait comme si rien ne s'était passé, personne n'avait vu ce que Paul ou encore Leah avaient vu. Personne ne pouvait croire quelque chose, seulement des doutes vagabonds, rien de concret en soit. Alors ils discutèrent joyeusement, pour la plupart... Sans jamais poser une question, une seule, sur l'absence commune de Paul et Lyssa.

Éris n'avait pas souri depuis leur arrivée. Elle fixait Lyssa de ses yeux bruns. Elle aurait pu la transpercer tellement elle la haïssait. Mais elle se garda de faire une erreur. Elle la regarda rire, s'exclamait, se pavanait,... Chaque mouvement qu'elle faisait répulser Éris. La lumière tombait inévitablement sur Lyssa comme si quoi qu'elle fasse elle serait toujours pardonnée. Tous ces Quileutes semblaient à ses pieds mais cette fois ça ne se passerait pas comme ça. Éris ne sera plus l'ombre de Lyssa. Éris veut le premier rôle, elle se l'ait promis. Alors elle sourit enfin, observant Lyssa d'un air de revanche. C'était son tour et elle avait toutes les cartes en mains.

Ils dînèrent et restèrent tous jusqu'à très tard le soir. Lyssa était assise sur le canapé face à la baie vitrée. Elle observait la forêt se distordre sous la frappe du vent. Paul ce soir-là avait accompagné Sam rapidement dans les sous-bois pour observer des traces étranges. Peut-être un vampire. Il ne devrait pas tarder, se disait-elle, quand elle sentit ses mains tremblaient une énième fois. La maison était calme. Elle entendit redoubler les bourdonnements dans ses oreilles. Sa machoire était congestionnée comme si des dents lui poussaient. Et l'encre de ses yeux, jaillissaient en marée montante qu'elle tentait désespérément de stopper.

Elle avait promis à Paul de rester jusqu'à son retour mais l'ébranlement de ses mains, de son être tout entier, la troubla tant qu'il ne lui était plus possible de rester ici une seconde de plus. Elle s'excusa silencieusement à Paul tandis qu'elle mettait sa veste. Quand elle était avec lui, elle se sentait revivre. Elle dormait bien, n'avait plus ses crises macabres, tout semblait disparaître. Même si elle savait que Paul était l'homme avec qui elle resterait jusqu'à ses vieux jours, elle ne pouvait pas être autant dépendante. Ça ne lui ressemblait pas. Un jour il faudra affronter les démons et se soigner.

Et alors qu'elle ouvrit la porte, une ombre était plantée pile devant elle. Paul. Elle souffla de soulagement et se jeta dans ses bras. Ses veines noires disparaissaient peu à peu. Coincée entre ses bras elle se promit de trouver une solution le plus vite possible pour elle et pour Paul.

– Tu comptais partir ? demanda-t-il suspicieux, rictus aux lèvres.

– Tu étais un peu long.

– Excusez-moi Majesté ! Votre fidèle valet est de retour ! s'exclama-t-il théâtralement en effectuant une révérence.

Vous rigolèrent silencieusement en prenant la route de votre nouvelle maison. Quand Paul entendit les os de Lyssa se briser spasmodiquement. Il arrêta de rire en accourant vers elle. Il la prit dans ses bras délicatement en continuant de marcher. Plus vite cette fois.