Chapitre 11 - Rose

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Deux jours depuis ma réconciliation avec Luis. Deux jours que je cherche un moyen d'entrer dans le bureau de Milos. Il n'a pas été très présent à la maison. Il ne passe qu'en coup de vent, juste pour se laver et manger un petit peu.
Mais Milos est loin d'être bête. La seule pièce qui se ferme à clé est l'endroit où se trouve le dossier. Il ne laisse jamais son bureau ouvert plus de dix minutes. Même quand il est à l'intérieur, il finit toujours par s'y enfermer. Je ne sais pas quel document renferme cette petite pochette bleue, mais une chose est sûre : ce doit être très important, et je vais très vite le savoir.

Luis était dans la cuisine avec Esteban, un des hommes de Milos, celui qui était à côté de moi dans la voiture le jour où je me suis fait kidnapper. Pour ma part, je m'étais installée dans la salle à manger en train de mettre la table. Je compte quatre assiettes : Luis, moi, Esteban, et André. Oui, André. Il a, à la dernière minute, décidé de rester manger. Je ne le sens pas, lui.
Je dois en sortir une pour Milos ?

— LUIIIIS !

— Oui, Bella ?

Sa tête dépasse de la porte. Il porte un tablier ridicule, vert fluo.

— Milos ? Il mange là ou il compte encore faire le mort dans son bureau ?

— Eh bah... T'as qu'à aller lui demander.

J'explose de rire. Comme si moi, Rose, j'allais voir cet homme pour lui demander de venir manger. Je ne suis pas sa mère. Il se débrouille, s'il veut crever de faim, qu'il en soit ainsi ! Le monde s'en portera bien mieux.

— C'est hors de question, Luis.

— Roooh Bella, il va pas te manger.

— Ouais, bah on sait jamais avec sa grande bouche à lui.

Je vois Esteban rire dans son dos, déclenchant l'hilarité de Luis et la mienne, mais mon rire se stoppe très vite quand André entre dans la salle à manger.

— Hai qualcosa da ridere, idioti ?

À peine arrivé, il commence déjà à m'énerver, lui.

— On se fout juste de ta gueule.

Son regard sur moi est dur. Aussi dur que malsain, en fait. Je n'aime vraiment pas être en sa présence. Il n'y a rien de bon en lui.

— Tu vas commencer par mieux me parler, piccola puttana. Ce n'est pas parce que t'es la moglie del capo que je ne te ferais pas regretter tes mots.

Son ton avec moi n'est que pure amertume. Il ne m'aime pas, je ne l'aime pas. Je m'apprêtais à lui répondre, mais je me fais couper par la voix de Milos. Tiens, il n'est pas mort, lui ?

— La moglie del capo ne fera rien, par contre moi, je te jure que si je t'entends lui reparler comme ça, tu vas te prendre mon flingue dans le cul. Alors reste à ta place, c'est-à-dire derrière elle ou moi, nulle part ailleurs.

Ça va mal finir. André rigole sous le nez du blond. Il ne tient pas à sa vie ou quoi ? Parce que bon, j'ai beau faire la meuf, ce mec me fait flipper.

— Tu n'es pas sérieux, Milos ? Je suis sous tes ordres depuis plus de cinq ans, et voilà que Principessa arrive pour que, deux semaines après son arrivée, tu lui lèches déjà il culo.

Le calme avant la tempête. Luis et Esteban ont même dû arrêter de faire le repas, juste au cas où il faudrait intervenir, parce qu'eux aussi le savent. Il est trop calme, beaucoup trop calme. Mais moi, je vois. Je vois son poing se serrer sur lui-même. Il va bientôt exploser, mais il tente au moins de se contenir. Ça va être pire.

— Ici, la seule personne qui devrait lécher un cul, c'est toi. Le mien. Alors redescends très vite.

— Je n'en reviens pas, Milos, en l'espace de deux petites semaines, tu es devenu tellement... faible.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 07 ⏰

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Ta part d'ombre | T.1 ( Réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant