CHAPITRE TROIS : FLASHBACK

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« Parfois la vie s'acharne sur nous. »

5 ans plus tôt

Ryan

- Maman, mais qu'est-ce que fous ici ? Demande-je en m'opportant.

- Rien, je me suis trouvée ici par hasard.

- Mais ne dit pas de bêtises. Maman je connais cette ruelle.

Je regarde encore autour de moi, c'est une ruelle sombre entre deux bars. Il y a des poubelles ainsi que des graffitis contre les murs, vers certaines poubelles, il y a même des couvertures ainsi que des vêtements appartenant aux SDF qui habitent ici. Je me rends compte que cette ruelle n'a strictement pas changé en 6 mois. Bien sûr à quoi je m'attendais en fait ? C'est le coin parfais pour les dealeurs, c'est le point de rencontre où les consommateurs viennent chercher leur dose.

Mes yeux se posent à nouveau sur ma mère. Ma mère se drogue depuis environ 5 ans. Depuis le décès de mon père, elle a très mal vécu son accident de voiture et moi, je me suis retrouvé à prendre soin d'elle. J'ai découvert qu'elle se droguait il y a environ 1 an, j'ai mis 6 mois à réussir à l'envoyer en cure de désintoxications et maintenant qu'elle est sortie de là, il y a environ 3 mois, je la retrouve ici. Elle a passé 1 an en cure et dès sa sortie je l'ai fait emménager chez moi afin d'avoir un œil sur elle au début et par la suite lui trouver un appartement décent.

Ce soir en rentrant des cours, je ne l'ai pas trouvé, instinctivement, je me suis mis à la chercher dans toute la ville et je me suis retrouvé devant cette ruelle où elle se trouvait.

- Je suis désolée, je me baladais et je me suis retrouvée où ton père a fait son accident.

- Donc au lieu de m'appeler tu as décidé de venir ici ?

Elle ne me répond pas, elle se contente d'éviter mon regard.

- Maman... ne cache pas ton année passée là-bas s'il te plait.

Elle ne dit toujours rien et vient me prendre dans ses bras. J'accepte son étreinte et respire son odeur dans ses cheveux. Cette odeur qui m'avait tant manqué.

Soudain, nous entendons deux hommes criés et venir dans la ruelle. Ils sont armés tous les deux. Je sens ma mère trembler dans mes bras mais elle se positionne instinctivement devant moi pour me protéger. Ne comprenant pas tout ce qui se passe je ne réagis pas et me content d'observer la scène qui se déroule devant moi.

Il y a un homme en costard cravate qui semble d'une carrure supérieure et très sûr de lui. En face de lui, un homme plus petit et habillé de manière plus classique. Un jean brut, un t-shirt noir avec une veste à carreau noir et rouge. Il semble avoir peur de l'homme en costard. Ils se crient dessus sans que je n'arrive à saisir le sens de leur conversation mais le plus petit des deux hommes ne cessent de regarder en direction de ma mère. Cependant l'homme au costard ne semble pas nous avoir remarquer. L'homme à la veste rouge et noir, bouge gentiment les bras, d'abord il lève les mains en l'air afin de montrer pattes blanches et soudain, il attrape quelques choses dans son dos et le brandit devant lui en direction de l'homme en costard.

Sans que je puisse le comprendre, plusieurs coups de feu retentissent autour de nous. Deux autres hommes habillés tout de noir viennent se positionner autour de l'homme en costard et commencent à tirer sur le gars. Soudain, je sens un poids venir s'abattre sur moi. Je baisse la tête et mes bras bougent sans que je leur donne l'ordre. Tout d'un coup, mon cerveau se remet en marche et je comprends que ma mère est en train de s'écrouler dans mes bras et c'est également à ce moment précis que je vois le sang coulé depuis sa poitrine. Mes yeux se posent quelques secondes sur les hommes vêtus de noirs qui me font face et je vois celui avec le costard, le bras tendu avec un gun à la main qui est dirigé droit sur nous. Et soudainement, je comprends que c'est lui qui a tiré sur ma mère, c'est lui qui vient d'envoyer une balle en pleine poitrine de ma mère. Lui qui vient de m'enlever la seule personne qui compte pour moi dans ce foutu monde. Sans réfléchir, j'allonge ma mère sur le sol et commence à lui faire un massage cardiaque même si je me rends compte que cela ne sert à rien car la balle est logée dans sa poitrine au niveau du cœur et qu'elle ne respire déjà plus. Je reporte mon regard sur l'homme qui s'éloigne sans un regard en arrière, sans un signe de culpabilité ou autre. Sans le savoir, quelques temps plus tard, j'aurais à nouveau à faire avec cette raclure.

Tout autour de moi, devient noir, je n'entends plus rien, ne voit plus rien sauf ma mère allongée là à mes côtés inertes et sans vie. Je ne pleure même pas, mon cerveau c'est comme déconnecté. Je ne bouge plus, je ne suis que l'ombre de moi-même. Je ne bouge que quand des policiers et des ambulanciers s'approchent de nous et m'enlève à ma mère pour s'occuper d'elle.

ANTOHER WORLDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant