From death to life {Five/Dolores}

Qui es-tu ?

La directrice, Cinq et Dolorès arrivèrent sans encombre à la commission. Et la jeune femme avait ce sentiment de déjà-vu. Les locaux étaient différents de ceux du camp d'entraînement. Et elle laissa son nez fureter en l'air alors qu'une main se referma sur la sienne. Cinq la regarda un moment avant de l'inviter à la suivre alors que l'autre continuait à bavasser sur son rôle, cette mutuelle et son nouveau corps.
- Et si je n'ai pas envie qu'il change de corps ? Clâma Dolorès en regardant la directrice droit dans les yeux.
- Plait-il ?
- Il m'appartient à hauteur de 50%.
La directrice ne semblait pas comprendre alors que le jeune garçon passa aux côtés des deux femmes sans se préoccuper un seul instant de la querelle qui avait lieu sous ses yeux et pour lui.
- Vous vous rappelez du mannequin avec lequel vous m'avez trouvé directrice ?
L'adulte le fixa de toute sa hauteur avant de plisser le regard.
- Co... C'est impossible ?
La rouquine eut un sourire alors qu'ils entrèrent dans les couloirs. Cinq n'avait toujours pas lâché sa main comme s'il craignait qu'elle ne disparaisse. La jeune fille demeurait en retrait dans l'échange. Elle ne comprenait pas trop ce que tout ceci avait à voir avec elle.
- Et qui était en charge de mon dossier ? Demande l'adolescent.
Qu'on lui règle son compte, pensa l'Ecossaise.
Elle fut fort surprise de ses pensées car elle n'aurait jamais cru se montrer aussi violente. Mais l'ambiance de cet endroit ne lui inspirait guère confiance. Elle exerça une pression sur la main du jeune homme qui tourna son regard émeraude vers le sien. Il aurait aimé la rassurer. Lui dire que tout irait bien mais il improvisait totalement.

Lorsqu'ils furent au bureau qu'il allait occuper, la directrice frappa dans ses mains pour demander l'attention des deux gamins. Un fin sourire incurvait ses lèvres peintes de carmin alors qu'elle fixait Dolorès avec un intérêt certain.
- Pourrais-je m'entretenir avec Dolorès ?
La demoiselle cligna des yeux, surprise avant de se tourner vers son compagnon.
- Pas sans moi, lâcha-t-il en serrant les dents
- J'ai peur mon cher que cela soit non négociable.
Comprenant l'enjeu et désireuse d'en savoir plus, elle posa une main dans la nuque de Cinq avant de l'amener près d'elle.
- Ça va aller. Et tu pourras...
Faire ce que tu as à faire.
- Vous avez 20 minutes. Si elle n'est pas revenue, je viens la chercher.
Puis elle lâcha sa main, n'osant plus d'effusion en public avant de suivre sa némésis dans les couloirs. Cependant un détail attira son attention. Une forme chimérique qui tournait au fond du couloir tout en suivant un petit homme rondouillard.

Lorsqu'elles entrèrent dans le bureau, Dolorès eut un flash. C'était le même que dans son esprit. Tout comme pour le sien, il s'agissait de l'endroit où elle se sentait chez elle.
- Vous n'êtes pas la personne en charge ici, n'est-ce pas ?
Ceci était plus une affirmation qu'une question.
- Il y a un conseil effectivement. Comment savez-vous ça ?
- Votre subconscient est comme ce bureau. Si vous étiez en charge, vous verrez autre chose que votre travail.
L'adulte, intrigué, invita la jeune femme à s'asseoir avant de lui proposer un rafraîchissement.
- Vous êtes une énigme Dolorès. Tantôt mannequin, tantôt jeune femme. Je me demande ce que vous êtes.
Je me le demande aussi, pensait la jeune fille.
Mais elle ne dit rien.
- Vous êtes spéciale. Mais quoi de mieux pour notre cher Cinq Hargreeves.
- Vous êtes répugnante. Le désirer comme ça...
- Et vous, ma chère, vous êtes jalouse. Car vous savez que c'est un homme et pas un adolescent débile, complètement amoureux.
La provocation fut de trop et l'adolescente se leva d'un bond. Puis elle ferma les yeux, s'apprêtant à sauter lorsqu'elle entendit un bruit derrière elle.
- Je suis un adolescent débile et amoureux, clâma Cinq.
Il était adossé au portant et fixait les deux femmes avec son sourire en coin. C'est à ce moment-là et cela fut plus fort qu'elle, que son être chimérique sauta dans la directrice.

De nouveau ce bureau, sauf que les lumières étaient plus vives. Et qu'il y avait un poisson dans un bocal.
- Tout bonnement fascinant, déclara la directrice qui se tenait du côté des armes.
Sans doute une mesure de précaution.