Dolores se rappellera de ce jour toute sa vie. Assise dans un fauteuil, elle contemple le portrait qui est au-dessus de la cheminée avec nostalgie. Ses cheveux clairsemés de gris sont attachés en un élégant chignon alors qu'elle demeure songeuse. Quelqu'un bouge. Une main se pose sur son épaule alors qu'elle fixe l'homme au-dessus d'elle avec tendresse.
- Raconte-nous l'histoire de l'Apocalypse s'il te plaît, la supplia une voix d'enfant.
- Ouais en plus tu t'es arrêtée pile au bon moment, renchérit une autre avant que le ploc d'un chewing-gum se fasse entendre.
Alors que la personne s'éloigna d'elle, la vieille dame se pencha vers les enfants.
- Vous désirez connaître l'histoire d'Harold Jenkins. Et pourquoi avait-il un rôle si important dans l'apocalypse ?
- Graaaaave! Répondirent les voix à l'unisson.
- Donc nous allons commencer par le commencement. C'est-à-dire: le jour de sa naissance.***
Alors que dans le monde, quarante-trois femmes tombèrent subitement enceinte la septième heure du 1er octobre de l'année 1989; une quarante-quatrième mit un enfant au monde de la manière la plus naturelle qui soit.
Malheureusement pour le père, qui fut fou de joie pendant quelques secondes d'avoir un garçon, sa femme décéda des suites de l'accouchement. On ne saura dire ce qu'il s'est passé. Est-ce Harold qui l'a tué ? Une insuffisance cardiaque ? Un autre souci ou des mauvais soins ? Voyez-vous, la médecine avait beau être avancé, il arrivait parfois que des femmes périssent en mettant des enfants au monde. C'est ainsi que se perpétue le cycle de la vie.
Cependant, le mari, ivre de douleur, ne reconnut pas en son enfant, la chair de sa chair mais un véritable démon. Monsieur Jenkins décida donc de tomber dans le vice.
Un ricanement se fait entendre en fond sonore.
- Interrompt moi encore une fois et tu vas voir avec quel vice je vais m'en prendre à toi!
Raclement de gorge puis silence assez pesant. Une chaise est tirée au loin. La pièce compte un auditeur de plus.
Il est donc tombé dans le vice. C'est-à-dire l'alcool, la débauche mais plus grave encore, la violence infantile. L'homme voulait faire sortir le démon d'Harold. Il se mit donc à le battre. De manière courante. Le petit garçon, rejeté par la seule personne qui aurait du l'aimer, se plongea dans un monde fantastique: celui des histoires de la Umbrella Academy.
- Fantastique, mon cul, ronchonna quelqu'un en fond sonore.
- Mais tu veux bien te taire, le rabroua la narratrice.
- Pardon.Les Brellies étaient au nombre de sept. Leur père adoptif: Sir Reginald Hargreeves leur attribua des numéros en guise de prénom. Certains comme Numéro un pensait que cela correspondait à leur ordre d'importance au sein de l'Academie. Mais il fut révélé plus tard qu'il s'agissait de l'ordre décroissant de l'importance des pouvoirs.
Voulez-vous que je vous les liste ?
- Ouiiiiii, répondirent les enfants en chœur.
Soupir agacé et grognement alors que la personne dans le fond se lève pour aller se verser un verre et en apporter un à la narratrice. Cette dernière le couve d'un regard tendre pendant un instant alors que les enfants eurent une moue dégoûtée.Nous avions donc:
Numéro 1: Spaceboy, force surhumaine et mutation génétique.
Les enfants froncèrent les sourcils.
En gros, il a eu un incident lors d'une mission et son père, pour le sauver, a remplacé son buste par celui d'un gorille.
Ricanement dans le fond.
- Veux-tu bien te taire à la fin. On y sera encore demain avec lui. Ajouta-t-elle en connivence avec les enfants.Numéro 2: Kraken, capacité a modifier la trajectoire de tout ce qu'il lance.
Numéro 3: Rumeur. Peut imposer sa volonté propre en prononçant cette phrase « J'ai entendu une rumeur... »
Numéro 4: Séance, communication et manipulation d'esprit. Peut se faire posséder par un mort et peut ressusciter de temps à autre.
- En gros, il est immortel, lança le petit garçon.
- Personne n'est immortel, le reprit la fillette.
- Si, moi, lança la voix dans le fond.
- J'ai dit quoi ?
- Je me tais.
VOUS LISEZ
From death to life {Five/Dolores}
Hayran KurguElle a été à ses côtés pendant trente années. Lui ne le voyait que sous la forme d'un mannequin de supermarché alors que la réalité était tout autre Elle était réelle. Dolorès MacDougall était bien vivante avant que l'Apocalypse ne la fauche le 1...