C H A P I T R E 7

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Lundi, trois heures et demi du matin, je ne dors pas. J'hésite encore et je sais au fond que si j'hésite c'est que j'ai déjà changé d'avis. Je me lève et prépare mon sac, je me change et enfile son sweat que je ne lui ai pas rendu. Je démarre ma voiture, la fait un peu chauffer, et parcours la courte distance entre chez moi et chez lui. Quand j'arrive non loin de la maison je baisse mes phares, me gare comme d'habitude. Il est quatre heures et demi. J'ai vu Tom sortir le temps que j'arrive jusqu'à la maison. Je sors de la voiture, il ne dit rien et me sert dans les bras.

- Il faudra qu'on parle tous les deux. disais-je

- Quand tu veux. On rentre au chaud ?

Toujours son bras par dessus mes épaules, on entre dans la maison, je salue Mathilde.

- Il est en bas.

J'ouvre la porte pour descendre au sous-sol.

- Tom, tu sais où j'ai mis..

Il s'arrêta de parler en me voyant.

- Eloïse.. tu.. ça va ?

- Pas vraiment.

Et je m'effondre, il me rattrape dans ses bras. Je pleure, et pleure encore et encore dans ses bras. Je mets un peu de temps à me calmer. Il met ses mains sur mes joues, m'essuie mes petites larmes, m'embrasse le front.

- Je suis désolé. me dit-il

- Tu n'as rien fais.

- Dit le moi dans les yeux que c'est pas de ma faute ?

Il me regarde, je le regarde les yeux humides et je ne dis plus rien.

- Si tu veux pas venir avec nous je ne te force pas. 

- Ca va aller. 

- J'ai besoin de voir Tom, tu viens ?

- Je te rejoins dans deux minutes, si tu veux bien ?

- Pas de soucis.

Il monte rejoindre Tom, je fais le tour de ses trophées, de ses casques, de ses petites motos et des plus grandes. Je m'assois devant la dernière en date, entourant le pneu avant dans mes bras, caressant le caoutchouc, posant ma tête.. me parlant à voix haute, m'encourageant et priant pour lui, je ne suis pas croyante, mais j'ai besoin de croire en quelque chose là tout de suite, pour tenir le coup. Puis je me relève, et voit Tom.

- Tout va bien ?

- Je prie le bon dieu de la moto pour qu'il reste en vie.

- Ca serait pas une mauvaise idée qu'on parle avant de partir tu pense pas ?

- J'ai peur de la moto, du bruit la nuit, et j'ai peur des chutes de tout.. 

- Je vois..

- C'est pas question de sentiments ou quoi.. mais j'ai peur de pas réussir à surmonter ça.

- Je vais pas te dire que ça sera de tout repos, mais je l'ai vu tomber plus d'une fois, ça me brise à chaque fois, j'ai peur, j'ai la trouille mais il a la moto dans le sang, quand il est dessus il ne fait plus qu'un avec, et c'est ce qui le rend le plus heureux. 

- Je sais tout ça.. et Kévin m'en a parlé aussi.. vu que tu as visiblement insisté pour que je vienne.

- Je l'aurais pas fais si j'avais su.

- Je vais essayer.

- Tu auras toujours peur, j'ai toujours peur. On vit comme ça. 

- Comment tu fais ?

- J'en sais rien, je le suis et plus important encore je lui fais confiance.

- Merci.

Je le serre dans mes bras, très fort. Il resserre ses bras sur moi. Il finit par venir prendre ce qu'il cherchait avant que l'on remonte. J'essuie mes yeux, on charge la voiture. Tom conduit avec Mathilde devant, Fabio derrière Tom, et moi à côté. On démarre, on avale les premiers kilomètres direction Madrid. La tête contre la vitre comme dans les films à admirer les étoiles. Les mains dans les poches du sweat, mes yeux rivés dehors, je sens une main rejoindre la mienne, ses doigts se glisse entre les miens. C'est tentant là tout de suite de tourner la tête, de le regarder, mais je lutte et me concentre sur les étoiles, laissant tout de même un sourire se glisser sur mes lèvres. Il serra un peu plus ses doigts, et je finis par m'endormir comme ça. 

Je me réveille quelques heures plus tard, et nous sommes presque arrivés. Toujours sa main dans la mienne.

- Bien dormi ?

- Oui merci.

On arrive environ une demi-heure plus tard, on passe à l'hôtel en premier prendre nos chambres, une double et deux simples. On pose nos affaires avant d'aller manger dans le restaurant de l'hôtel et ensuite rejoindre le circuit et l'équipe Yamaha.

Quand on arrive là bas, il y a les camions, le paddock, comme ci c'était une course, mais il n'y a que Fabio. Tom gère tout le temps qu'il se change, et Mathilde en profite pour me faire visiter un peu. Ils présentent la moto à Fabio, les changements et c'est parti pour l'heure des tests. 

Il monte sur la moto, et il me regarde. J'ai horreur de ça, car ça peut être la dernière fois à chaque fois. On s'approche un peu, Mathilde ayant l'habitude avait prit place dans l'espèce de salon. Tom en première ligne, je suis juste derrière lui, Fabio démarre et dans la seconde il se retrouvait déjà loin. Je tremble énormément. Bien qu'il doit suivre tout ce qu'il se passe, il me prit la main sans rien dire, tout en continuant de gérer tout ce qu'il faut avec l'équipe Yamaha.

Trois tours sont prévus, j'ose à peine regarder la piste, regarder l'écran.. Tom ne me lâche pas la main, et j'avoue que je ne la lâche pas non plus. J'avoue que par rapport à Mathilde je me sens mal à l'aise, mais là tout de suite, je peux pas le lâcher, en tout cas, pas le temps qu'il est encore sur la moto. 

Des longues secondes plus tard, la moto s'arrête enfin devant nous, je lâche Tom pour sortir du paddock. Je me trouve un coin isolé et je craque. Peut-être un peu trop d'un coup, ou peut-être suis-je prête ? Non, mais je sais que je ne suis pas seule. Je me calme quelques instants plus tard, il est là devant moi, en tenue, juste le haut ouvert et sans le casque. Il me prend la main pour me relever, me sert dans ses bras sans rien dire. Tom arrive derrière nous.

- On va partir sur le deuxième essai. 

- J'arrive.

Je sors des bras de Fabio, il m'embrasse le front très fort avant de suivre Tom. Je les retrouve au même moment qu'il enfile son casque. Il le laisse sur le dessus de son front, monte sur la moto et m'appelle de loin, je fis non de la tête me cachant derrière Tom.

- Tu devrais y aller. me dit-il

Je m'avance vers lui, je sens encore la chaleur du moteur.

- Ca va aller ? me chuchote-t-il

- Oui, t'en fais pas pour moi.

- Tu t'inquiètes pour moi, et j'aurais pas le droit de l'être en retour ?

- C'est pas moi qui risque ma vie sur un deux roues, ça va aller.

- Je te promets de revenir en vie et un seul morceau. 

Il m'embrasse le front avant de remettre son casque, j'arrive au niveau de Tom qui me reprend la main, et il démarre. J'ai envie de le lâcher, de partir mais il me resserre encore plus.

- Y a pas qu'à toi que ça fait du bien.

Les tours s'enchaînent jusqu'à ce qu'il termine pour aujourd'hui. Ils font une réunion à dix huit heures ce soir. On retourne tous les quatre à l'hôtel, j'ai mis mes écouteurs, mes mains dans les poches, et quand on arrive je vais à ma chambre, et demande qu'il vienne me chercher quand on partira manger. Je me pose sur mon lit, à naviguer sur les réseaux sociaux..

PREMIER AMOUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant