Chapitre 3

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Média : Abby Scott

Ah, cette soirée ! Ce jour-là c'était l'anniversaire de Ruby qui, comme tous les ans, avait exigé que son anniversaire dure le jour entier. Car, d'après elle, elle est unique et que le jour de son anniversaire lui appartient et lui appartiendra pour toujours. Elle avait donc instauré une sorte de petite tradition; tous les 8 juillet elle nous réveille à 00h01 et jusqu'à 23h59 on est sous ses ordres et nous faisons tout, et quand je dis tout c'est absolument tout, ce qu'elle veut.

Et il se trouve que l'année précédente, Ruby c'était découverte une subite passion pour le recyclage et la mode. Du coup, elle a voulu créer un nouveau style avant-gardiste appelée "recycle-mode" (c'est elle qui a trouvé le nom). Le principe est simple on prend de vieux habits de la saison dernière et on y ajoute des fragments de nouveaux habits qui viennent juste d'être achetés. Le petit plus étant de rajouter de temps en temps, quelques fragments de plastique (ou autres matériaux) provenant, par exemple, de pots de yaourt.

Et donc, le 8 juillet dernier, elle nous avait forcé Stan et moi à porter ses créations et de les présenter lors d'un défilé surprise au Klub, qui est un restaurant qui appartient à son père. M'étant auto-proclamée organisatrice de l'évènement, j'avais pu, à ma plus grande joie, échapper à ce supplice. Mais malheureusement pour Stan, il ne restait plus de postes vacants imaginaires à occuper. Il s'était donc retrouver habillé en >. La présence de Stan sur le podium lors du défilé en tant que mannequin avait été précieuse pour amener des gens. En effet, bien que Ruby soit connue comme étant la seule héritière du grand Stanice Gordon, qui a lui seul détient plus de la moitié de Manhattan, la présence du fils prodigue de James Smith, l'investisseur le plus prisé au monde, avait en tendance à rameuter des troupes.

Et c'était donc à 22 heures précises que Stan fit son entrée sur le podium vêtu d'un treillis rapiécé de morceaux de soie, provenant de la robe de cocktail Chanel que je venais juste d'acheter, et d'une partie du tutu pailleté de chez Dolce&Gabanna que Ruby venait juste d'acheter qui lui encerclait la taille comme une sorte de ceinture féerique. Son haut était uniquement composé d'un gilet fleurie de l'époque rococo laissé ouvert sur le devant. Il portait sur la tête un chapeau haut de forme en soie, entièrement recouvert de capsules de bière tourné à l'envers. Le thème principal étant l'écologie, Ruby avait eu l'idée de laisser ses mannequins défiler pieds nus après avoir fait recouvrir leurs pieds de boue.

« Je suis désolée Stan, mais... Hihihihi... Je repense à la vidéo..., pouffais-je en essayant, en vain, de ne pas m'étouffer.

- Bon Dieu, Abigaël, ne me reparle même pas de cette maudite vidéo, maugréa-t-il en se tournant vers la fenêtre de la voiture pour bouder.

- Rhooo ! Allez quoi ! C'était drôle !

- Drôle ? Drôle ?! Abby, cette maudite vidéo a été visionnée plus d'un million de fois en même pas une semaine !!

- Ouai, mais c'est drôle !

- ...

- Bah si quand même...

- ...

- Un peu quand même...

- ...

- Un petit peu ?

- ...

- Bon Ok !! Désolé !! »

Je tournai son visage pour lui faire face et lui fit un petit bisou sur la pointe de son nez.

« Là ! Arrêtes de bouder maintenant ! »

Il me regarda méchamment et après m'avoir lancé des insultes bien senties, il se re-tourna vers la fenêtre et enfonça ses écouteurs dans ses oreilles.

J'essayai de râler un peu pour attirer son attention mais en voyant qu'il s'obstinait à m'ignorer, je décidai de faire un petit tour sur twitter pour voir si mes followers étaient plus nombreux que ceux de Sydney Crawford.

10 millions d'abonnés de mon côté et... 8,5 millions du côté de cette pétasse.

Hinhin ! Elle ne m'arrivera jamais à la cheville ! D'après le magasine VOGUE je serais là mannequin, «  la plus douée de sa génération  ».

Tout est dit !

Je sais, je sais... Je ne devrais pas m'inquiéter de cette petite merde parce que (hé ho!) je suis Abigaël Scott, la seule, l'unique !

Petit selfie dans la limousine...

Hop ! Et c'est posté !

Depuis que cette pouffe (oui, je parle de Sydney là) avait réussi à me voler un contrat chez Dior, je l'avais dans le collimateur...

Maël m'avait dit que si le contrat m'était passé sous le nez c'était à cause de mon petit séjour en désintox, mais (hé ho!), Kate Moss est bien devenue aussi énorme qu'une baleine à cause de ses grossesses répétés (ils n'ont pas jamais entendus parler des capotes ces deux-là ?!!), ce qui est bien plus grave qu'un simple séjour en désintox, et elle travaille toujours autant, cette vieille peau !!

«  Abby...
-...
-ABBY !! »

Je cessai de ruminer ma colère un instant et dirigeai mes yeux vers la provenance de ces cris. Stan me regardait avec impatience en désignant d'un geste brusque la portière de la limousine qui était ouverte.

« Bon, tu te dépêches de sortir ou tu veux passer la soirée à l'arrière de cette bagnole ?!! » maugréa Stan.

Je le regardai perdue ne comprenant pas les raisons de cette soudaine agitation.

«  Abby, on est arrivés !! Putain tu bloques la sortie là !! »

Ah ! Je viens de comprendre !

Je m'extirpai de la voiture avec peine et me dirigeai vers l'ascenseur en ignorant les remarques désobligeantes que Stan lâchait toutes les trente secondes et les crépitements des flashs des paparazzis qui avaient envahis l'entrée de la résidence.

Chroniques d'une star déchueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant