Only her too

Chapitre 7

Je termine mon article, y ajoutant les photographies des différents modèles. Bien que je parle de sex-toys, l'article reste sérieux, répondant aux questions que nos lectrices pourraient se poser. Je le dépose sur la pile des articles que Elise doit valider avant publication dans le magazine et sur le site internet. Je sirote mon café tout en répondant aux questions des lectrices sur ma chronique précédente, puis je me plonge dans les articles que je n'ose pas encore présenter. Cependant, je suis perdue dans mes pensées, fixant mon écran sans vraiment le voir. Soudain, un mouvement attire mon attention et je découvre une feuille de papier posée sur mon écran, avec un « Salut » écrit dessus, suivie d'une autre feuille qui dit « je peux te parler ? ». Je relève la tête et aperçois Anna qui me sourit.

« Bonjour, Anna, je suis ravie de vous voir. Ça fait longtemps. Comment allez-vous ?

— Je vais bien, Leah. Je suis contente d'être de retour. Est-ce que nous pourrions discuter dans mon bureau ? »

Soudain, je me sens tendue, regardant l'heure affichée sur mon ordinateur, au cas où j'aurais été perdue dans mes pensées plus longtemps que je ne le pensais.

« Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te renvoyer. J'ai simplement envie de te parler, nous n'avons pas eu l'occasion de le faire depuis ton arrivée.

— D'accord.

— Es-tu disponible maintenant ? »

J'ai rencontré Anna peu après son mariage avec Kirsten. Ensuite, elle est partie en voyage de noces après la sortie du numéro de septembre, qui a propulsé Only Her au rang de numéro un sur le marché des revues féminines. Puis, Anna a continué à faire évoluer la revue et a été chargée d'étudier des publications dans d'autres langues afin de maintenir notre position concurrentielle. Je suis Anna jusqu'à son bureau, remarquant au passage que les dossiers des articles à approuver sont vides.

« Je suis nerveuse », admets-je en m'asseyant, jetant un coup d'œil vers la porte latérale derrière laquelle se trouve Elise.

« Ne t'inquiète pas, tout va bien », la rassure Anna. « Je viens de lire ta chronique, et je l'adore, vraiment. Tu as relevé le défi d'Elise brillamment. Ce n'était pas un article que nous aurions normalement publié, elle voulait te sortir de ta zone de confort, et je dois dire que maintenant nous sommes confrontées à un dilemme. »

« Ah bon ? » demandé-je, curieuse.

« Maintenant, nous devons le publier. Cependant, ce sera en ligne, pas dans la version papier. »

« Ce n'est pas grave, Anna. Je ne m'en formalise pas. Ce n'est que la rubrique des accessoires, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux. »

Elle rit. « Je sais. Quoi qu'il en soit, j'aime ta façon d'écrire, tes réponses aux questions des lectrices, j'apprécie ton implication. Elise m'a parlé de ta nouvelle rubrique et je me demande si tu as besoin d'aide pour démarrer. Comme c'est quelque chose que nous n'avons jamais fait, je me propose pour t'assister. »

« C'est gentil de votre part. J'ai déjà avancé sur certains aspects, j'ai même des parties terminées. Voulez-vous que je vous montre ? »

Je n'attends pas sa réponse et me précipite pour chercher mes dossiers, mes gribouillages à la main. Je reviens dans son bureau et m'installe à une table. Anna lit attentivement, posant des questions et apportant des idées. J'apprécie sa façon de travailler, son esprit vif et sa capacité à établir des liens entre différentes thématiques. Après près d'une demi-heure, j'ai matière à développer plusieurs sujets. Je la regarde écrire, son sourire constant m'inspire confiance. J'ai besoin de me confier.

« Dites, Anna, puis-je vous parler personnellement ? »

Elle pose son stylo et me regarde, intriguée.