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ENOLA HAMEAU,2021

ENOLA HAMEAU,2021

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Je récupère en vitesse les affaires d'Evan, en espérant ne rien oublier, puisque nous sommes déjà très en retard pour aller à l'école. J'espère sincèrement que la circulation sera clémente avec moi, ce matin.

Je crois que j'ai une bonne étoile au dessus de moi aujourd'hui, on arrive pile quand la petite sonnerie retentit. Je tcheck à droit et à gauche si je n'aperçois pas le papa de Maël mais ce n'est pas le cas et j'en serais presque déçue. C'est un peu devenu un rituel ces derniers jours de s'échanger deux-trois mots devant l'école.

Mais j'imagine qu'aujourd'hui ça a dû être la maman du petit brun qui l'a déposé. Tout comme ça aurait pu être le père d'Evan, qui le dépose à l'école mais aujourd'hui ce n'est pas le cas puisque mon fils voulait rester avec moi.

J'essaye de séparer mes problèmes avec Tom du mieux que je peux, pour ne pas impacter notre enfant mais c'est parfois compliqué. Alors, je sais qu'entre les deux, en ce moment, c'est un peu tendu, contre mon gré malheureusement.

J'embrasse la joue d'Evan, avant que ce dernier trottine jusqu'à la porte de sa classe et retrouve la maîtresse, puis rentre dans la salle. J'ai toujours un peu de mal à le laisser partir, même si ça fait plusieurs années maintenant qu'il est scolarisé. J'ai l'impression que l'on m'arrache un bout de moi, à chaque fois.

Je soupire discrétion et me résigne à repartir vers ma voiture, car de toutes manières, je ne vois plus mon fils de là où je suis placée. J'ouvre ma voiture de loin et rentre à l'intérieur une fois que je l'ai atteinte.

Je tourne la clé plusieurs fois mais rien ne se passe à part un bruit bizarre.

« - Ah non hein, c'est vraiment pas le moment là, je grogne en parlant toute seule, putain... »

Je réessaye plusieurs fois mais rien ne se passe. Je souffle d'énervement et tape légèrement sur mon volant, comme si ça allait changer quelque chose à la situation.

Je m'apprête à appeler une dépanneuse et prévenir mon travail que je ne pourrais sûrement pas venir travailler aujourd'hui. Mais du coin de l'œil et comme une bonne étoile au dessus de ma tête, je vois le père de Maël courir en direction de l'école avant d'y entrer.

Je patiente quelques minutes en me disant qu'il va forcément finir par en sortir. Et c'est le cas, lorsque sa tête blonde ressort cinq minutes après. Il place une cigarette dans ses mains avant de l'allumer et commence à se diriger dans la direction opposée à la mienne, lorsque je crie son prénom.

Il relève la tête vers moi et fronce légèrement les sourcils avant d'afficher une mine étonnée. Je lui souris doucement, gênée de devoir lui demander de l'aide, alors qu'il se rapproche de moi.

Il attrape sa cigarette et la met dans sa main avant de venir me taper la bise. Je souris doucement tandis qu'il prend la parole.

« - Ça va? Qu'est-ce que tu fais encore là?, il fronce légèrement les sourcils.
- Je pourrais en dire autant de toi, il ricane et lève ses yeux vers le ciel.
- J'avais oublié le sac de Maël, j'ai dû repasser en speed chez oim pour lui re déposer, il me regarde attendant que je lui dise ma raison à mon tour.
- Bah, en fait.. Ma voiture ne démarre plus et je t'ai vu rentrer dans l'école, j'me suis dis que peut-être tu saurais ce qu'elle a, je dis en jouant avec mes doigts, beaucoup trop gênée de devoir lui demander de l'aide. »

Il ricane doucement en penchant sa tête sur le côté, ce qui lui donne un côté plutôt mignon, je dois me l'avouer.

« - C'est ton jour de chance, t'es tombé sur la bonne personne, il me sourit et devant mon air interrogateur, il reprend, j'ai fais de la mécanique avant, donc ça devrait pas être trop compliqué, vas-y va ouvrir ton capot. »

J'exécute ses dires et re rentre dans ma voiture avant de tirer sur la petite manette qui ouvre le devant de ma voiture. Je ressors et Mathieu me tend sa cigarette avant de commencer à trifouiller je ne sais quoi.

J'en profite pour tirer délicatement sur sa tige et il s'arrête dans ses mouvements en me fixant avec les sourcils haussés.

« - J'te dérange pas, tranquille?, il me dit d'un air malicieux.
- Non, tu peux continuer ce que tu fais, je le charrie en faisant un mouvement de main comme pour le faire déguerpir. »

Il pouffe de rire et continue d'observer ma voiture en silence. Il finit par frotter ses mains sur son jean et s'éloigne un peu de la voiture en se rapprochant de moi.

« - J'pense que c'est juste ta batterie qui merde, j'vais aller chercher ma gova là-bas, il me montre la direction avec ses doigts, et puis si ça recommence bah direction le garage. »

Je hoche la tête et il revient quelques minutes plus tard, en garant comme il peut sa voiture devant la mienne avant d'ouvrir son capot et d'aller chercher les pinces rouge et noir dans son coffre, puis de la démarrer.

Il les place sur son moteur ainsi que sur le miens et me demande d'aller démarrer ma voiture à mon tour pour que le jus passe de la sienne à la mienne. Franchement, je ne suis vraiment pas calé en voiture et je ne sais pas si j'aurais réussie à faire quoi que ce soir sans son aide.

Une fois que mon véhicule re démarre, je souffle de satisfaction et Mathieu part débrancher les fils avant de les ranger et d'éteindre son moteur.

Il revient devant la fenêtre et se gratte l'arrière de la nuque, un peu gêné.

« - T'as le temps là, d'aller boire un café vite fait? »

la couleur des âmes • 𝐩𝐥𝐤 (en pause) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant